La géo-énergie, un vecteur de la transition énergétique
Entreprise à mission, Arverne accélère son développement dans le secteur de la géo-énergie. Lithium, géothermie, géo-stockage…, le groupe explore toutes les pistes pour accompagner la transition vers des énergies non-fossiles et décarbonées. Rencontre avec Sébastien Renaud (X92), Directeur Général Délégué, qui nous en dit plus.
Au cœur de votre vision pour la transition énergétique, on retrouve la géo-énergie. Pouvez-vous nous rappeler de quoi il s’agit ?
Au sein d’Arverne, nous considérons que l’énergie du sous-sol, ou géo-énergie, a un rôle important à jouer dans la transition énergétique et le passage des énergies fossiles vers les énergies non-fossiles. Cette géo-énergie peut prendre diverses formes, comme la chaleur ou la fraîcheur de l’eau géothermale. Elle concerne aussi l’extraction de minerais via la géothermie. C’est aussi le stockage d’hydrogène, de CO₂…
Cette notion de géo-énergie est véritablement au cœur de l’ADN d’Arverne et de ses filiales : Lithium de France, le leader Français du lithium géothermal, détenue à 62 % ; 2gré (précédemment GéoRhin), en charge du développement de la géothermie ; Arverne Drilling Services, la filiale en charge des forages profonds ; et DrillHeat, une société créée en 2022 avec le groupe Eren et la société Accenta, qui réalise des forages de géothermie de surface pour les bâtiments. En 2022, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 10,7 millions d’euros avec les 2 sociétés de forage.
Aujourd’hui, Arverne est l’acteur détenant le plus grand nombre de permis d’exploration pour la géothermie et le lithium en France (plus de 2000 km2 de surface), et le plus actif en exploration avec la réalisation de 2 campagnes sismiques en Alsace alors que le premier permis a été octroyé il y a 18 mois seulement.
Enfin, au sein de nos équipes, on retrouve de nombreuses personnes qui ont évolué, pendant des années, dans l’industrie pétrolière et gazière. Cette expertise unique est une véritable valeur ajoutée au service de la transition énergétique.
Vous faites aussi partie des rares entreprises dans le domaine de l’énergie à avoir le statut d’entreprise à mission…
En effet ! Et notre raison d’être inscrite dans nos statuts est « par son savoir-faire unique, le groupe Arverne libère le potentiel des géo-ressources et les valorise durablement pour une transition énergétique pragmatique au service de la prospérité des territoires ».
Aujourd’hui, le groupe emploie 150 personnes réparties sur plusieurs sites en France : notre siège social à Pau, à Paris et sa région ainsi qu’en Alsace.
Quelles difficultés rencontrez-vous dans le cadre de vos activités ?
La géothermie reste un domaine où les délais d’instruction sont très longs. Aujourd’hui, l’activité redémarre en France après une première vague de géothermie profonde dans les années 80 et 90. La guerre en Ukraine, la crise énergétique et l’augmentation globale du prix de l’énergie ont contribué à mettre sur le devant de la scène cette énergie inépuisable, locale et décarbonée disponible sous nos pieds.
L’écosystème autour de la géo-énergie est encore émergent et doit se structurer sur le plan administratif, financier, opérationnel, contractuel, mais aussi humain, car il y a un fort besoin de développer les compétences et les expertises dans cette industrie. Au-delà des ingénieurs, il y a un important besoin de techniciens pour faire la transition énergétique. Les métiers comme le forage souffrent d’un déficit d’image et qui peinent à attirer, car ils sont souvent associés à des conditions de travail difficiles. Nous avons un important enjeu de pédagogie et de communication pour changer cette image.
Au regard de son ADN et de ses talents et compétences en interne, Arverne dispose, toutefois, d’une longueur d’avance dans ce secteur. Nous avons la possibilité, aujourd’hui, de tourner ces freins en opportunités afin d’asseoir notre leadership dans cette filière.
Et dans un monde énergétique qui se réinvente, quelle est la valeur ajoutée d’un acteur comme Arverne ?
Sur le marché de la géo-énergie, Arverne ambitionne de couvrir toute la chaîne de valeur, du sous-sol à la commercialisation. Cette intégration de tous les métiers nous permet d’apporter une véritable valeur ajoutée à nos clients. Aujourd’hui, les acteurs qui travaillent sur l’extraction de lithium vont avoir tendance à utiliser des techniques d’excavation (mines) ou d’évaporation (salars), là où Arverne va avoir recours à des techniques d’écoulement de l’eau géothermal dans les nappes souterraines, ce qui aura un impact moindre sur le paysage et sur l’utilisation de l’eau. Ces techniques d’exploitation sont éprouvées depuis des décennies dans l’industrie pétrolière, notre objectif est de les systématiser dans la géothermie.
Quelles sont vos ambitions ?
Nous souhaitons avoir la première production de chaleur géothermale en 2025 et la première production de lithium géothermal en 2027.
D’ici 2030, nous avons de fortes ambitions de production de chaleur verte et de lithium décarboné. On estime que notre production de lithium géothermal pourrait couvrir environ 40 % des besoins de la France à horizon 2030. Très centrés sur la géothermie en France actuellement, nous envisageons d’explorer de nouvelles opportunités en Europe sur le moyen terme.
Quelles carrières pouvez-vous proposer à des ingénieurs ?
Pour franchir le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires, nous allons développer nos activités opérationnelles de forage, nos projets de centrales géothermiques et les unités d’extraction et de traitement du lithium, mais aussi tout le volet distribution.
Les ingénieurs, hommes et femmes, qui ont une expertise dans le domaine de l’extraction, des processus, de la chimie et de l’énergie, vont pouvoir travailler sur nos projets. Nous développons aussi les métiers liés au sous-sol, notamment les géosciences, la géophysique, la géologie, l’étude de réservoirs qui jusque-là étaient les expertises clé de l’industrie pétrolière.
De par notre statut d’entreprise à mission, nos équipes sont fortement engagées en faveur de la transition énergétique, mais aussi sur le plan environnemental. Ce sont des sujets qui attirent les jeunes talents, mais aussi des cadres et des ingénieurs avec une certaine expérience et qui cherchent à donner du sens à leur carrière.
Et pour conclure, quelques mots sur votre actualité ?
Arverne Group s’est introduit en bourse sur Euronext Paris le 19 septembre. Cette opération est une formidable opportunité qui va nous permettre d’accélérer rapidement notre croissance et bâtir ainsi le futur leader français de la géothermie et du lithium bas carbone. Des investisseurs de renom comme l’Ademe Invest France 2030, Renault Group, Eiffel Investment Group et le Crédit Mutuel Equity, qui croient à notre projet, ont décidé de nous accompagner dans cette aventure. Nous en sommes très fiers !
Les X d’Arverne group
Arverne Group :
Sébastien Renaud, DGD/deputy CEO (X92) ;
Conseil d’administration : Xavier Caitucoli, CEO Crescendix (X91) et Fabrice Dumonteil, président de Eiffel Investment Group (X94).
Lithium de France :
Guillaume Borrel (X90), DG/CEO ;
Laurent Nicolas (X92), directeur Assets & Planning ;
Michèle Cyna (X76), administratrice indépendante.