La gestion des risques : entre actuariat et data science
Quel est votre positionnement sur les métiers de la gestion des risques ?
Actuaris est un pure player avec un positionnement exclusif sur l’actuariat destiné aux acteurs du monde de l’assurance. Seul cabinet disposant d’une double compétence alliant l’édition de logiciels actuariels aux missions de conseil, notre équipe pluridisciplinaire compte plus de 120 collaborateurs.
Historiquement, Actuaris est un cabinet d’actuariat technique sur les métiers qui lient les mathématiques financières et l’assurance. Au fil des années et des crises, nos métiers ont évolué vers un positionnement plus large sur les métiers techniques de l’assurance, notamment au niveau de la gestion des risques.
Il y a quelques années, nous nous intéressions essentiellement aux risques souscrits (mortalité, dommage aux biens, santé…), le champ d’application de notre expertise s’étend désormais à l’ensemble des risques portés par les assureurs : environnement économique, réglementaire, risques opérationnels, conformité, gouvernance…
Notre activité est aussi impactée par la réglementation, comme Solvabilité II en vigueur depuis le 1er janvier 2016. La réforme a modifié la gestion des risques en assurance en introduisant un volet quantitatif fort qui a nécessité une certaine technicité en termes de modélisation financière pour les compagnies d’assurances, mais aussi un volet qualitatif.
Cela induit un enjeu de maîtrise des nouveaux outils pour mesurer ces risques, mais aussi pour se doter d’une vision prospective et d’un système de gestion garantissant une capacité à exploiter ces outils pour la prise de décision.
Comment vous adaptez-vous au contexte actuel ?
Notre positionnement transverse et notre connaissance des différents usages nous permettent de diffuser les bonnes pratiques observées sur le marché à l’ensemble des acteurs.
En effet, un important travail de veille est effectué afin de maîtriser parfaitement les réglementations et les nouveaux outils. Cela passe par de la recherche académique et opérationnelle notamment pour optimiser l’exploitation de ces nouveaux outils, interpréter correctement les nouveaux indicateurs, affiner le pilotage et la prise de décision…
D’ailleurs, en 2010, nous avons créé une nouvelle practice autour de la gouvernance pour accompagner les dirigeants et les conseils d’administration dans le pilotage de leurs activités et risques dans cet environnement complexe et mouvant.
Quels sont les principaux sujets qui vous mobilisent et vos enjeux ?
Sur le plan réglementaire, même si Solvabilité II est en vigueur depuis déjà 2 ans, nous restons mobilisés sur les contraintes imposées par le volet quantitatif. Avec le recul, nous travaillons sur l’optimisation des processus pour être plus efficaces…
AVEC L’AVÈNEMENT DE LA DATA, LES PROFILS QUI S’ORIENTAIENT HISTORIQUEMENT VERS L’ACTUARIAT PEUVENT DORÉNAVANT CHOISIR LA DATA SCIENCE.
À cela s’ajoute la norme comptable IFRS 17 qui va entrer en vigueur le 1er janvier 2021 et qui va nécessiter un travail de préparation et de mise en conformité conséquent pour les assureurs. Il ne s’agira plus seulement d’un enjeu de solidité financière vis-à-vis du régulateur, mais d’un enjeu de communication financière vis-à-vis des marchés et des investisseurs.
Nous sommes aussi face à un enjeu technologique sous l’impulsion du Big Data et de la data science qui permettent au monde de l’assurance d’avoir des applications plus précises grâce à une collecte de la donnée de plus en plus qualitative qui pourra être mise au service de la tarification ou de la prévention des risques.
Quels sont vos besoins en termes de compétences pour relever ces défis ?
Au cours de ces quinze dernières années, le monde de l’assurance a renforcé ses ressources sur le volet quantitatif, ce qui s’est traduit par une augmentation du nombre d’actuaires.
Avec l’avènement de la data, les profils qui s’orientaient historiquement vers l’actuariat peuvent dorénavant choisir la data science.
Ce sont ces deux types de profils que nous recherchons pour renforcer nos équipes, même si nous recrutons aussi de plus en plus de diplômés issus de grandes écoles ou plus généralement des profils avec une forte polyvalence afin d’intervenir sur ce volet de la gestion des risques.