La Kès 2008, entre dévouement et ouverture au monde
Elle a bien changé, la caisse des élèves de l’École polytechnique. Créée en 1804 dans le but de payer les frais de scolarité aux plus démunis, elle occupe aujourd’hui la fonction plus vaste de Bureau des élèves (BDE), qui existe dans toutes les grandes écoles. Au cours de l’histoire, elle s’est peu à peu agrandie, passant de deux membres à sa création et jusqu’à la promotion 1967, à quatorze aujourd’hui, depuis la promotion 2007.
Traditionnellement, la » caisse » s’écrit « Kès » et le » caissier » est devenu « kessier »
Une blague récurrente est de dire, quand quelque chose ne va pas (par exemple quand il y a trop de queue au Magnan) : « Mais que fait la Kès ? » Derrière ce trait d’humour se dissimule la vision qu’ont les élèves de la « Kès » : pour eux, l’Association a le bras long et le pouvoir d’intervenir pour changer les choses. Cela est vrai, mais seulement dans certains domaines. Car, si la Kès a plus ou moins les mains libres en ce qui concerne l’organisation de la vie à l’École, pour tout le reste, elle n’est qu’un partenaire de l’Administration. Ce qui ne l’empêche pas d’être active et créative dans les négociations, conformément à ce que les élèves attendent d’elle. En effet, à l’X, on demande plus à la Kès que d’organiser simplement des soirées (qui est la fonction première du BDE dans de nombreuses autres écoles).
Un président fantôme
Une autre particularité de la Kès, par rapport aux autres BDE, est de ne pas avoir de président. Bien sûr, en tant qu’Association de loi 1901, elle dispose naturellement d’un président officiel. Mais la philosophie de la Kès est de mettre tous les kessiers sur un même plan d’égalité, et, pour qu’il n’y ait pas de confusion à l’extérieur, l’identité du président est tenue secrète. Le travail se répartit alors de façon très structurée entre les 14 membres, en 11 postes : 1 Binet, 2 Ens (enseignement), 1 IK, 1 International, 1 Mili, 1 Relec (relations écoles), 2 Relex (relations extérieures), 2 Specto (soirées-spectacles), 1 Sport, 1 SIE (Service infrastructure et entretien) et 1 Trésorier.
La routine habituelle
Le travail de la Kès comporte trois composantes. La première est le travail de fond, de routine. Il s’agit de gérer l’attribution de salles, de matériel, d’informer et de répondre aux différentes questions, et de faire face à tous les problèmes courants qui peuvent se poser. Pour cela, la Kès a un local dans le Bataclan, le bâtiment des activités des élèves. Deux employées y travaillent : Zaza, la secrétaire, à mi-temps entre 12 h et 16 h, et Mina, la comptable, à plein-temps, entre 9 h et 16 h. Les kessiers assurent donc des permanences entre 16 h et 23 h 30 pour une disponibilité maximale de la Kès pour les élèves.
Les événements de l’année
La deuxième composante est l’organisation d’opérations, ou d’événements, qui reviennent chaque année. Dans ce cadre, le premier rôle de la Kès est, en accord avec sa fonction originelle, de redistribuer l’argent des X. En effet, ceux-ci reçoivent une solde qui légitime une cotisation à la Kès élevée (dix fois supérieure aux cotisations BDE dans les autres écoles). L’argent est alors redistribué de deux façons : d’abord sous forme de bourses pour payer les frais d’inscription pour les élèves étrangers. Ainsi, chaque année, la Kès verse 204 000 euros à la Fondation de l’X dans ce but. Ensuite, sous forme de subventions pour les binets. On compte plus de 180 binets à l’École, et c’est au rôle de la Kès de répartir l’argent en fonction des besoins et des apports de chaque binet. Ce système permet une vie associative riche et très diversifiée.
La Kès prend aussi en charge l’intégration des nouveaux polytechniciens autant en septembre qu’au retour sur le « plâtal », après le stage militaire, avec des activités simples (barbecues, goûters, soirées) mais rassemblant l’ensemble des deux promotions.
Elle s’occupe aussi de trouver un parrain de promotion pour l’année n + 2, publie La Savate (rassemblant un descriptif de tous les binets), fait le lien avec les promotions précédentes en donnant son avis sur les cours, sur les stages, encadre le déplacement pour des tournois sportifs à l’extérieur, ou encore organise de nombreuses soirées, dont la Nuit du Styx, la deuxième soirée ouverte après le Point Gamma, accueillant environ 2 000 personnes.
Le point de vue des élèves
Rapprochement
La Kès suit au plus près l’évolution actuelle de l’École dans le cadre du développement de ParisTech et du campus de Saclay. Pour cela, elle travaille au rapprochement entre les divers établissements d’enseignement supérieur concernés, notamment au sein des groupes « Saclay côté étudiants » et » Union ParisTech ».
La troisième composante est la mise en place de mesures permettant d’améliorer son fonctionnement, voire plus largement le fonctionnement de l’École, en faisant valoir le point de vue des élèves. Pour cela, elle garde un contact régulier avec le chef de corps (deux fois par mois), le directeur général (une fois par mois), prend part à de nombreuses réunions, et un kessier assiste au Conseil d’administration trimestriel.
S’ouvrir au monde du travail
Un des constats faits à l’École est la difficulté pour les élèves de monter leur projet professionnel. Cela est sûrement dû à la formation largement théorique que nous suivons, mais qu’il n’est pas question de remettre en cause, puisque c’est une de nos caractéristiques d’excellence.
Un travail pratique d’une semaine, en projet par équipe
Cependant, il serait possible de réserver une semaine dans l’année scolaire pour la dévouer à une initiation pratique à la vie professionnelle. L’idée serait de faire à la fois des conférences théoriques (qui existent déjà dans le cursus, mais diluées dans l’année), et un travail pratique sous forme de projet à rendre en équipe à la fin de la semaine.
La mise en place de ce projet nécessite de trouver des sujets correspondant au travail en première année de métier, balayant un spectre des secteurs d’activité le plus large possible. Cela pourrait se faire en coopération avec X‑Projets (la junior entreprise de l’X) et X‑Entreprises (qui organise chaque année le forum des entreprises.