La littérature à Lyon dans l’entre-deux-guerres
Par son histoire et par sa taille, Lyon est une ville qui a pu être le terreau d’une culture propre, celle-ci ne procédant pas d’abord d’un sentiment de rivalité avec le monde environnant, mais naissant tout naturellement de ses propres forces vives.
Dans cette perspective, après Une culture autre, son précédent ouvrage sur la littérature à Lyon entre 1890 et 1914, Bernard Poche poursuit son exploration et s’attache à faire revivre les multiples formes littéraires qui y ont prospéré dans l’entre-deux- guerres, 1919–1939.
Tout en relevant, dans ces années-là, une divergence croissante entre la création littéraire et son substrat social, il analyse, avec beaucoup de minutie, les divers courants qui s’y sont développés.
De nombreuses citations, recensions, fiches de lecture émaillent le parcours encyclopédique de l’ouvrage, offrant un panorama très vivant des œuvres – revues, romans dans leurs différents genres, essais, poésie –, des auteurs, de leurs relations, des initiatives, tel le Grand Prix des Amis de Lyon.
Tableaux foisonnants, d’autant plus expressifs que notre auteur les nuance souvent de son point de vue personnel.
La photo de couverture du livre est le témoin éminent de la vitalité, alors, du livre dans la cité : située en plein centre, une impressionnante librairie dans un magnifique immeuble, il vaut mieux ne pas savoir ce qu’il abrite aujourd’hui.
Il reste que la somme de Bernard Poche rend parfaitement compte de cette époque de l’histoire littéraire, avec le plaisir renouvelé d’une découverte.