La méthanisation, un pari gagnant pour les territoires !
Énergie renouvelable non-intermittente, autonomie énergétique des territoires, valorisation locale des ressources biodéchets et déchets agricoles, accompagnement de la transition énergétique et agronomique, mobilité verte (BioGNV), lutte contre le réchauffement climatique, participation citoyenne ou encore dynamisation économique… sont autant de réponses que la méthanisation apporte aux enjeux d’avenir des territoires, simplement en transformant les déchets en énergies renouvelables sous forme de gaz vert et en fertilisants. Convaincus de la pertinence et du caractère vertueux du déploiement de la méthanisation pour une économie plus circulaire, Ter’green, filiale du groupe KEON, accompagne les multiples partenaires d’un projet (collectivités, agriculteurs, industriels, SEM…) grâce à sa parfaite maîtrise de la chaîne de valeur. Le point avec Philippe Spannagel, directeur général de KEON.
Comment Ter’green peut-il accompagner les territoires dans leurs projets de méthanisation ?
Grâce à l’expertise du groupe KEON, acteur indépendant et intégré de la production décentralisée de gaz vert en France et à l’international depuis 17 ans, Ter’green en partenariat avec les acteurs du territoire accélère l’émergence des projets de méthanisation, sécurise l’investissement par apports de fonds propres et optimise la performance durant toute la durée de vie de l’unité, ceci autour de 4 pôles d’expertise nourrie par le retour d’expérience de l’exploitation :
- Le développement et gestion de projet ;
- Le financement (apport de Fonds propres, structuration financière) ;
- Le bureau d’ingénierie pour appuyer les prises de décision, la consultation pour la construction d’unités de méthanisation (70 réalisations à ce jour) ;
- L’exploitation et la maintenance dans la durée d’unités de méthanisation territoriale pour une meilleure optimisation.
Ter’green se positionne ainsi comme un investisseur métier dans une perspective long terme qui peut partager, selon les besoins, avec les partenaires locaux publics et privés du territoire concerné son expérience et son savoir-faire dans le développement de projet complexe et multipartenarial. La dimension humaine d’un projet est souvent la clé du succès, aussi nous prenons un soin particulier pour aligner les enjeux spécifiques locaux de chacun, à l’acceptabilité des citoyens et à la communication associée.
Aujourd’hui Ter’green compte dans son portefeuille déjà 13 sites avec une activité qui a débuté fin 2019. Dans le cadre de notre feuille de route, nous visons une cinquantaine de sites à horizon 2025 pour une enveloppe d’investissement de 40 millions d’euros.
Concrètement, à quels besoins et problématiques des territoires répondez-vous ?
Les collectivités locales font face à de nombreux enjeux. On peut notamment citer l’obligation de mettre en place un tri à la source des biodéchets des particuliers qui favorise un retour au sol à partir du 31 décembre 2023 dans le cadre de la Loi relative à la Transition Énergétique pour la croissance verte, renforcée par la loi de la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. La méthanisation s’impose donc comme une solution capable répondre parfaitement à cette obligation légale et cet enjeu tout en contribuant à la mise en place d’une filière de valorisation de ces biodéchets qui, in fine, aura de nombreuses externalités positives. Les avantages d’une telle démarche sont, en effet, nombreux. La méthanisation permet de valoriser la matière organique et de réduire, voire éviter leur enfouissement et incinération. Elle est un vecteur du verdissement du gaz, de l’amélioration de la qualité de l’air et de la réduction de l’impact carbone. En parallèle, elle participe à la transition agronomique en offrant aux agriculteurs une solution de traitement des déchets, mais aussi un fertilisant naturel issue de cette méthanisation. Ce fertilisant représente, d’ailleurs, un excellent substitut à l’engrais de synthèse et contribue aussi à l’amélioration de la qualité des sols. Sur un plan plus sociétal, la méthanisation permet aux agriculteurs de générer un complément de revenus, de réduire certains investissements de mise aux normes sur leurs installations, de sécuriser le chiffre d’affaires de certaines de leur production, de réduire le coût d’achat des fertilisants, ou encore de faire évoluer leurs pratiques agricoles. Elle permet également de créer de l’emploi local, non délocalisable. Elle insuffle un véritable dynamisme économique et permet aux territoires d’atteindre leurs objectifs d’autonomie énergétique au travers de la production d’une énergie renouvelable produite est non-intermittente. Enfin, elle peut également contribuer au développement et à la promotion d’une mobilité verte au travers du BioGNV ou du BioGNL, ou encore être une nouvelle source d’approvisionnement de biométhane pérenne et locale pour des industriels du territoire confrontés à l’envolée des prix sur l’énergie comme nous pouvons le constater malheureusement depuis ces derniers temps.
En quoi votre accompagnement est-il pertinent dans cette démarche ?
Lors de nos échanges avec les acteurs sur le territoire nous pouvons constater de manière assez générale deux cas de figure : soit un manque de connaissances suffisantes de ce qu’est la méthanisation, soit il existe un intérêt mais ils ne savent pas toujours quelle méthode utiliser pour initier de manière efficace cette démarche nécessitant de multiples compétences et faire émerger un projet de méthanisation qui réponde à leurs obligations ou besoins. Dans le premier cas de figure il nous appartient en premier lieu d’apporter de l’information qualifiée, de faire visiter nos sites, d’être promoteur d’une solution, d’impulser une dynamique de transition énergétique. Dans le deuxième cas, Ter’green, avec ses compétences et sa méthode différenciante, a la volonté d’associer pleinement les collectivités locales, les acteurs publics et privés à ses projets de développement territoriaux dès les premières étapes afin de bien intégrer tous les besoins, toutes les compétences et expliciter le rôle de chacun. Dans un souci de collaboration, ils peuvent prendre part au comité de pilotage des projets tout au long de leur développement, et entrer si elles le souhaitent au capital de la société de projet. En effet depuis l’adoption des lois NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la république française) et TECV (transition energétique pour la croissance verte) en 2015 par le Parlement français, les collectivités territoriales disposent de nouvelles compétences, en particulier la réalisation obligatoire de plans climat air energie territoriaux, et surtout la possibilité pour elles de devenir actionnaires de sociétés privées productrices d’énergies renouvelables sur leur territoire, et avoir un rôle dans la gouvernance. L’agriculture reste au cœur des projets de méthanisation territoriale (déchets agricoles, gestion du digestat). Aussi à travers notre expérience du secteur agricole et savoir-faire de gestion de projets multipartenaires comme la méthanisation, nous nous proposons d’interconnecter autrement le monde agricole et les collectivités, les citoyens, les industriels, les SEM, les partenaires financiers… pour booster la croissance « endogène » dans les territoires en s’appuyant sur les ressources locales et en faisant émerger des méthaniseurs aux portes des villes. Nous pouvons prendre en charge tout ou partie des frais de développement, l’apport de l’ingénierie financière et technique, l’apport de fonds propres, la possibilité de financement participatif, et réduire ainsi l’investissement des acteurs publics dans une solution de traitement de déchets innovante, pérenne, transparente dans son fonctionnement et financée. C’est un processus éprouvé que nous avons déployé par exemple à Dole dans le Jura où nous avons mis en place une unité produisant 260 Nm3/h de biométhane. Cette dernière a vu le jour suite à la volonté de dix-neuf agriculteurs de se fédérer. Ils ont ainsi opté pour une unité centralisée adossée à la communauté d’agglomération du Grand Dole. Cela leur a également permit de réduire les coûts d’investissement de mises aux normes réglementaires. Au sein de la structure capitalistique mise en place, les agriculteurs sont majoritaires et la communauté d’agglomération représente 10 % du capital de cette unité qui permettra de traiter les biodéchets des particuliers, mais aussi d’accélérer la transition du territoire imposée par la règlementation. Nous sommes vraiment au cœur de cette initiative multi-partenariale (agriculteurs, élus, citoyens) et apportons aux différentes parties prenantes les moyens de réussir un tel projet. La méthanisation est, à mon sens, la seule filière qui permet d’agréger l’ensemble de ces acteurs et de répondre à des enjeux sociétaux forts auxquels la population est sensible tout en mettant en place des projets concrets axés sur le développement durable et circulaire.
D’ailleurs, comment votre activité contribue-t-elle à la transition énergétique et aux objectifs de neutralité carbone ?
Elle permet d’agir directement à la source par la production d’une énergie verte, le gaz vert, de substituer des engrais de synthèse par un fertilisant naturel, valoriser localement les déchets organiques autrement que par l’enfouissement, l’incinération… autant de leviers de la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, une unité de méthanisation comme Dole Biogaz permet d’économiser 3 200 tonnes de carbone par an. Cette part de gaz vert répond, d’ailleurs, aux objectifs de verdissement des réseaux à hauteur de 10 % que la France s’est fixée à horizon 2030. Plus récemment, l’actualité avec la guerre en Ukraine et la tension croissante sur l’approvisionnement en gaz renforce l’importance de cette filière en matière d’autonomie énergétique.
Selon vous, quels sont les enjeux qui persistent ?
Il s’agit notamment de pouvoir lever les mesures qui pourraient impacter le développement de la production du biogaz. Actuellement, la loi sur la programmation pluriannuelle de l’énergie limite d’une certaine manière cette production, alors que l’Europe s’est fixée comme objectif de la doubler au vu de l’actualité. Il faut, en effet, veiller à ce que le renforcement de la réglementation n’entrave cette typologie d’initiatives et de projets alors que la filière travaille déjà à réduire le coût de production. D’autre part il conviendrait d’accélérer l’émergence de nouveaux mécanismes tarifaires permettant de mieux valoriser la molécule de biométhane aux producteurs compte tenu de sa composante biogénique et des nombreuses externalités positives décrites au début de notre échange.
Et pour conclure, quels sont vos axes de développement ?
Ter’green se positionne comme un partenaire codéveloppeur et co-investisseur dont l’ambition est d’accompagner de plus en plus de territoires afin de faire émerger un parc de projets vertueux d’énergie renouvelable non-intermittente. Aujourd’hui, nous poursuivons donc notre développement en France et exportons aussi cette expertise et ce savoir-faire dans le monde, notamment en Europe et au Canada, dans des géographies qui sont moins matures sur ce sujet afin de les aider à mettre en place des solutions efficaces de valorisation de leurs déchets. Nous avons développé également une expertise pour améliorer la performance et apporter un appui financier et industriel au côté de partenaires ayant une unité de méthanisation déjà en fonctionnement. En amont de nos process actuels nous développons des outils de prétraitement de déchets pour mieux les valoriser, et en aval nous développons également sur nos sites des projets de valorisation du CO2 issus de l’épuration du biométhane.
Notre filière dispose encore d’un beau potentiel d’innovations !