La onzième heure
Ce premier roman est de ceux dont le souvenir vous habite longtemps après l’avoir refermé.
L’histoire est simple, sinon ténue. Lisbeth a onze ans, ce sont les vacances au bord de la mer. Elle est sensible et délaissée par son entourage. Une amitié comme un coup de foudre la lie à un jeune homme étrange ; l’enfance bascule à jamais. Elle deviendra une femme secrète, insaisie (selon le mot du poète), au seuil d’elle-même. Lisbeth vit sans exister, comme ces ouvriers de la parabole qui attendent avant d’être embauchés par le Maître de la vigne. (La parabole se trouve dans le Nouveau Testament au chapitre 20, versets 1 à 16 de l’Évangile selon saint Matthieu.) Certains sont pris dès le matin, d’autres plus tard.
Quand arrive le soir, à la onzième heure, alors qu’il ne reste plus qu’une heure de travail, le Maître vient encore une fois chercher des ouvriers. Bien des hommes sont partis, certains n’y croient plus, d’autres refusent son appel. De même, quand sonnera pour Lisbeth « la onzième heure », l’accueillera-t-elle ? Consentira-t-elle enfin à vivre ?
Isabelle Pestre écrit ici son premier livre. Dans ce roman, elle donne libre cours à un authentique talent d’écrivain. L’histoire est menée solidement, l’écriture magique, profuse, bouleversante.
Le lecteur aimera ce livre, je le lui promets.