La passion de la mer
Patrice URVOY (65) président du groupe X‑mer |
En préparant le dossier » Grand angle » du numéro d’avril, consacré aux » Métiers de la mer « , j’ai naturellement sollicité le groupe X‑Mer. Mais j’avais sous-estimé l’engouement que ce thème susciterait : la mer n’est pas seulement un sujet, c’est aussi une passion.
Un deuxième volet du dossier s’imposait. Bernard Dujardin, dans son article « Travailleurs de la mer au XXIe siècle », rappelle que l’homme n’est pas un mammifère marin ; pour autant les populations côtières (à moins de 80 km du littoral) représentent les deux tiers de la population mondiale, ce n’est pas un hasard.
Les articles qui suivent apportent un éclairage différent sur les relations entre l’homme et la mer. Ils évoquent les problématiques du littoral, ce lien entre terre et mer où s’exprime le plus souvent la passion de la mer pour beaucoup d’entre nous. En particulier pour les plaisanciers dont la grande majorité ne s’éloigne pas trop du plateau continental.
Le littoral est une » frontière » au sens de la frontier de l’Ouest des Nord-Américains, lieu d’affrontements mais aussi de compromis. Citons Isabelle Autissier1 : On ne peut pas parler de la bande côtière sans comprendre ce rôle de formidable charnière qui, pour être solide et durable, doit étendre ses bras aussi loin que possible de chaque côté. Celui qui chemine le long du rivage rêve à la ligne d’horizon, mais le marin, qui voit monter la terre au loin, rêve, lui, à des territoires prometteurs. Cette altérité fondamentale n’est quasiment jamais prise en compte… À côté du » vue sur la mer « , il faut aussi prendre en compte le » vue sur la terre « .
Cette question nous ramène, bien évidemment, aux problèmes d’environnement : rôle des grands ports maritimes, développement des industries nautiques de la plaisance limité par l’absence de places dans les ports de plaisance (qui n’améliorent pas l’environnement), surpêche, etc.
Et comme une expédition maritime commence par une préparation à terre il est aussi question d’histoire maritime.
P.-S. : les lecteurs regretteront sans doute l’absence d’articles sur la recherche scientifique et sa liaison avec l’environnement. Hélas, les articles promis par deux auteurs de l’Ifremer ne nous sont pas parvenus à l’heure du bouclage : nous espérons qu’ils pourront nourrir prochainement la rubrique Libres propos.
1. Plaisancière professionnelle et vice-présidente d’un groupe de travail du Grenelle de la mer.