La permanence et la diversité des pratiques artistiques
François-Marie Neveu explique l’indispensable présence de l’enseignement du dessin dans une école d’ingénieurs : « Les trois comités réunis ont pensé que l’enseignement serait incomplet dans l’École centrale si l’étude du dessin y était négligée ; ils ont cru, avec raison, qu’à la manière d’instruire tenait presque toujours le succès de l’instruction ; que la continuation du travail n’était possible qu’en variant les travaux, et qu’à des occupations “appliquantes” et sévères devaient en succéder d’autres plus vives et moins attachantes ;
REPÈRES
En 1794, les décrets d’organisation prévoyaient déjà un enseignement du dessin. Il fut dès l’origine mis en œuvre par François-Marie Neveu, peintre de genre, de figures, de paysages et de portraits, et a perduré depuis. Cet enseignement s’est par la suite étendu à ceux de la peinture, de la gravure, de la sculpture et, plus récemment, à celui de l’infographie.
« Ils ont cru aussi que l’art qui recherche les beautés de la nature, étudie la perfection des formes, et qui sert de base à tant d’arts différents, devait entrer dans l’éducation de l’ingénieur.
« En effet, aucune étude ne doit lui être étrangère ; tout ce qui peut épurer son goût et l’agrandir doit lui être enseigné ; il faut qu’il marche sur les traces des artistes anciens, dont les constructions ne sont pas moins élégantes que solidement bâties, et qui brillent autant par la grandeur de l’ensemble que par la justesse des proportions et par le goût des ornements.
“ Le dessin de la figure est une étude indispensable ”
« Pour arriver à ce degré de talent, le dessin de la figure est une étude indispensable ; de toutes les formes, celle de l’homme étant la plus précise, c’est par elle que toutes les autres sont appréciées dans leur mesure comme dans leur perfection. Il était donc convenable que le dessin de la figure entrât dans l’éducation de l’ingénieur, non pour en faire des peintres proprement dits, mais pour que cette étude en facilitât d’autres, pour compléter l’enseignement de diverses sciences qui leur sont nécessaires, pour associer le dessin aux autres travaux dont ils s’occupent, pour qu’il embellit par ses charmes d’autres études plus sévères et moins attrayantes. »
La mise en œuvre passe par l’observation.
Le raisonnement ne suffit pas
Aujourd’hui, la capacité d’analyse, le sens de la synthèse, la qualité du raisonnement et la vivacité d’esprit font partie des signes distinctifs des élèves. Toutefois, ces qualités sont au service d’une approche quasi exclusivement associée aux sciences.
UNE OUVERTURE SUR LE MONDE
L’enseignement du dessin s’est étendu à ceux de la peinture, de la gravure, de la sculpture et, plus récemment, à celui de l’infographie. Ces enseignements ont conservé toute leur actualité. Ils offrent aux élèves une ouverture au monde et sur eux-mêmes, abordent la notion de beauté et de sa représentation et donnent la possibilité d’associer en conscience la part dévolue à l’intelligence et à la connaissance à celle de l’émotion et de la sensibilité.
Par extension, ils permettent l’articulation positive entre l’univers professionnel et la vie personnelle. La découverte des ateliers d’arts plastiques est bien souvent une réelle surprise pour les nouveaux élèves. Leur cursus scientifique n’a pas nécessairement laissé la place à l’approche d’univers d’une autre nature. Le choix, ou plus sûrement l’absence de choix, s’est produit de lui-même.
L’intention artistique se nourrit d’une part différente de l’individu. Même s’il est indispensable, le raisonnement ne peut se suffire à lui-même. Il n’est qu’une partie incluse dans un ensemble plus riche et plus complet, qu’un élément de l’approche. Le phénomène opère en deux temps : le ressenti, puis les choix de la mise en forme des perceptions.
La complexité tient au fait que la sensibilité indispensable à la réalisation de toute œuvre, fût-elle en devenir, doive se positionner au service de l’expression. En ce sens, la part sensible qui compose l’individu doit être « domptée » pour que l’émotion personnelle n’interfère pas de manière parasitaire dans la mise en scène de l’émotion artistique.
Être sensible à tel ou tel sujet est indispensable, mais cela n’implique en aucune manière que sa transcription saura naturellement restituer le sentiment premier. Il y a nécessité de faire des choix plastiques pour qu’elle puisse s’exprimer.
Restituer les sentiments
La mise en œuvre passe par l’observation. Elle est la garante de l’imprégnation nécessaire à la restitution des sentiments. La nature du sujet – portrait, modèle, paysage ou objet – sera invariablement soumise à l’effet de la lumière, à ce qu’elle mettra en exergue ou à ce qu’elle nimbera d’un voile de silence.
Par cette approche, la forme n’a pas d’existence propre. Elle participe à son environnement qui l’absorbe pour partie ou l’exalte par ailleurs. Le regard sur le sujet et la transcription qui suivra traduiront immanquablement une part de la personnalité de l’auteur.
Il commandera à la main qui traduira les intensités, les nuances, les inflexions et, par là même, participera à l’évocation de sa sensibilité, et à sa prise de conscience.
Faire remonter des émotions en état d’hibernation.
RÉVEILLER LA PARTIE SENSIBLE
Les matières artistiques suscitent dans un premier temps la curiosité, mais elles ont également la vertu de réveiller la partie sensible des êtres. Elles apparaissent lors des premiers apprentissages scolaires et sont souvent laissées sous silence ensuite.
Aborder une pratique artistique revient à faire remonter à la surface des émotions « en état d’hibernation ». De fait, une fois passé les inquiétudes initiales liées le plus souvent au temps écoulé sans pratique, la qualité des travaux et les progrès effectués par les polytechniciens durant un séminaire sont toujours saisissants.
Techniques classiques et pratiques numériques
L’École polytechnique propose des séminaires de dessin, de peinture, de gravure, de sculpture et d’infographie. Le dessin aborde l’univers visible par l’observation, par le choix qu’un individu opère avant sa transcription, par l’utilisation de différents outils et la mise en œuvre de nombreuses techniques.
Donner vie à des pratiques.
Il est recommandé de choisir un séminaire de dessin avant d’en aborder d’autres pour lesquels la technique, indispensable, nécessite l’acquisition de bases graphiques de représentation.
Le séminaire de peinture explore la couleur, la lumière et la matière par le pinceau, la brosse et le couteau, celui de la gravure visite l’ensemble des techniques de taille-douce. La sculpture débute par le modelage de la terre avant la transposition du sujet en taille directe sur la pierre, tandis que le séminaire d’infographie associe les moyens numériques à l’expression graphique.
Les ateliers et le matériel mis à disposition par l’École permettent de donner vie à ces pratiques qui recueillent un succès pérenne d’année en année. Les élèves désireux de poursuivre une pratique artistique au-delà des horaires prévus dans le cursus se sont organisés en association (le binet Bozar).
Certains y prolongent d’une manière plus personnelle et plus affirmée ce qui a été abordé dans les séminaires tandis que d’autres préfèrent laisser libre cours à leur imagination.
Leurs travaux et recherches sont encadrés par un enseignant d’une façon individualisée, au plus près des envies et des aspirations de chacun.
Associer sciences et pratiques artistiques
Les cours des séminaires artistiques sont dispensés par sept enseignants qui exercent tous une activité artistique professionnelle. Pourtant, il est rare que les élèves aient connaissance de leur travail.
“ Développer l’observation ou laisser libre cours à l’imagination ”
De fait, l’équipe pédagogique a souhaité que la production artistique de chaque enseignant des arts plastiques puisse être découverte par les élèves et par les personnels de l’École, au même titre que sont accessibles les parutions des enseignants des matières scientifiques ou littéraires.
Nous avons ainsi organisé une grande exposition en mai dernier. Le succès de cette manifestation nous a touchés dans un premier temps, mais nous a également confortés dans le sentiment que la résonnance de ces pratiques dépassait très largement le cadre purement scolaire.
L’École polytechnique a toujours présenté la particularité unique d’associer aux sciences la découverte et l’exploration des pratiques artistiques. La permanence de ces enseignements démontre de manière éclatante le bien-fondé de l’apport de l’enseignement des arts dans l’histoire et dans l’actualité polytechnicienne.
Commentaire
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pose modeles vivantes
bonjour
voila je recherche a pose comme modeles vivantes deja pose comme modeles vivantes tres envie ces de pose
comme modeles vivantes 0631927402 philippe 1m79 pour 80 kilos merci a tout