Le général Gabriel de Nomazy

La réforme X 2000 de l’École

Dossier : ExpressionsMagazine N°565 Mai 2001
Par Gabriel de NOMAZY

L’école a mis en place, cette année, une réforme de grande ampleur dite “X 2000”. Celle-ci a été approu­vée le 21 octobre 2000 par Mon­sieur Alain Richard, ministre de la Défense. Elle se tra­duit par des objec­tifs pré­cis à atteindre. Par­mi ceux-ci, il convient de souligner : 

  • un recru­te­ment plus diver­si­fié des élèves fran­çais et étran­gers. Cet objec­tif est d’ailleurs presque atteint. D’une part, les 400 élèves fran­çais sont désor­mais issus de toutes les filières don­nant accès aux grandes écoles scien­ti­fiques mais éga­le­ment de l’université depuis le concours 2000.
    D’autre part, 80 élèves étran­gers en pro­ve­nance du monde entier ont déjà rejoint la pro­mo­tion 99, l’objectif étant d’atteindre la cen­taine d’étrangers par pro­mo­tion d’ici deux ans ; 

  • © ÉCOLE POLYTECHNIQUE

    des liens ren­for­cés avec les grandes uni­ver­si­tés et écoles fran­çaises et étran­gères dans les­quelles les élèves pour­ront effec­tuer leur qua­trième année de sco­la­ri­té. L’École doit éga­le­ment ren­for­cer ses liens avec le monde indus­triel, sec­teur vers lequel se tourne aujourd’hui près des deux tiers d’une pro­mo­tion, dès la sor­tie de l’École ;

  • une réno­va­tion de la for­ma­tion humaine dont l’importance a été réaf­fir­mée. Celle-ci, dans sa pre­mière par­tie, celle qui rem­place l’ancien ser­vice mili­taire pour les élèves fran­çais, est en pleine évo­lu­tion. Elle consiste à effec­tuer un stage d’environ six mois dans les forces armées ou des orga­nismes civils. Ce stage a pour objec­tif de mettre les élèves au contact des réa­li­tés, de déve­lop­per leur esprit civique et les ini­tier aux res­pon­sa­bi­li­tés. Une étude est en cours pour l’étendre aux élèves étrangers. 


Par ailleurs, comme il n’existe pas de grande ins­ti­tu­tion d’enseignement sans centre de recherche fort, l’École s’est don­né comme objec­tif de valo­ri­ser encore ses 23 labo­ra­toires. En 2000, des réa­li­sa­tions impor­tantes ont d’ailleurs déjà vu le jour. Il s’agit de : 

  • la créa­tion d’un Labo­ra­toire d’optique et de bios­ciences (LOB). En rap­pro­chant phy­si­ciens et bio­lo­gistes dans une même enti­té, le centre de recherche pro­pose à ses cher­cheurs de haut niveau un outil per­for­mant per­met­tant d’être créa­tifs et com­pé­ti­tifs dans une science très évo­lu­tive, la biologie ; 
  • la livrai­son et l’inauguration d’un bâti­ment “ LULI 2000 ”, qui répond à des normes anti­vi­bra­tion très contrai­gnantes, et qui est des­ti­né à héber­ger des lasers extrê­me­ment puis­sants. Les ins­tal­la­tions lasers seront opé­ra­tion­nelles en 2002 et 2003. 


D’autres pro­jets trans­ver­saux à l’enseignement et à la recherche sont en cours de réa­li­sa­tion. Par­mi ceux­ci on peut citer : 

  • la nais­sance en 2000 de l’École doc­to­rale qui vient se sub­sti­tuer à l’ancien “ troi­sième cycle ”. Cette struc­ture, nor­ma­li­sée conjoin­te­ment par les minis­tères de l’Éducation natio­nale et de la Recherche, confirme la mis­sion de for­ma­tion doc­to­rale de l’École, ins­ti­tuée dans la loi du 12 juillet 1994, et lui donne une très bonne lisi­bi­li­té natio­nale et inter­na­tio­nale. Elle com­prend à ce jour près de 350 étu­diants dont 30% d’étrangers ;
  • la créa­tion de dépar­te­ments com­muns à l’enseignement et à la recherche pour :
    – mieux coor­don­ner les poli­tiques de recru­te­ment d’enseignants et de chercheurs,
    – défi­nir une approche péda­go­gique cohé­rente pour tous les niveaux de formation,
    – regrou­per nos moyens pour don­ner à ces nou­velles struc­tures une meilleure visi­bi­li­té internationale ; 
  • la créa­tion de chaires d’enseignement dans le but d’offrir à des pro­fes­seurs de grande noto­rié­té inter­na­tio­nale un envi­ron­ne­ment très favo­rable pour le déve­lop­pe­ment de leurs tra­vaux de recherche et d’enseignement.


Enfin et comme l’a rap­pe­lé Mon­sieur Alain Richard le 21 octobre der­nier : “ L’École doit réus­sir, seule ou en par­te­na­riat, avec d’autres éta­blis­se­ments ou entre­prises, à déve­lop­per ses res­sources propres. Je sou­haite que l’École se mobi­lise sur cet objec­tif en visant notam­ment à davan­tage valo­ri­ser les tra­vaux de recherche. Les recherches d’une excep­tion­nelle qua­li­té qui sont menées ici doivent plus sou­vent conduire à des appli­ca­tions indus­trielles, notam­ment par le démar­rage de “jeunes pousses ” innovantes. ”

Dans ce cadre, l’École étu­die actuel­le­ment les moyens de mieux iden­ti­fier les résul­tats valo­ri­sables issus de ses labo­ra­toires. Une struc­ture spé­ci­fique orien­tée vers la pro­mo­tion et la créa­tion de “start-up” est d’ailleurs actuel­le­ment en ges­ta­tion. Dans la même optique de valo­ri­sa­tion des com­pé­tences, l’École a créé en 2000 “les Édi­tions de l’École poly­tech­nique” qui comptent déjà une ving­taine de titres d’ouvrages scien­ti­fiques et cultu­rels dont la vente en librai­rie débu­te­ra en 2001. 

Forte de son pas­sé pres­ti­gieux, et grâce à la com­pé­tence, à l’efficacité et au sens de l’intérêt géné­ral de cha­cun, l’École peut entrer avec confiance dans le nou­veau mil­lé­naire, en ambi­tion­nant de deve­nir, au plan mon­dial, une des pre­mières ins­ti­tu­tions d’enseignement et de recherche.

Poster un commentaire