La Sainte-Barbe
Le 4 décembre, l’École n’a pas failli à la tradition et, pour fêter la Sainte-Barbe, le colonel Dominique Martin, artilleur, directeur de la formation humaine et militaire, chef de corps, a bien fait les choses.
Étaient conviés au Salon d’honneur l’encadrement militaire de l’École mais aussi des représentants des directions et services civils, du corps enseignant, des laboratoires et des élèves ainsi que l’A.X. et la Fondation.
Discours très sympathique d’accueil du colonel Martin avec évocation de la vie de sainte Barbe, patronne des artilleurs, des sapeurs, des canonniers et mécaniciens marins, des mineurs, des ouvriers du bâtiment et des travaux publics. Il y en a plusieurs versions – celle-ci se termine par une magnifique explosion. Elle a donc toute notre adhésion.
Puis événement inattendu : un canon de 75 attelé à 6 superbes chevaux, avec 3 cavaliers et 3 servants commandés par un officier lui-même monté, tous en uniforme bleu horizon de la Première Guerre mondiale, est arrivé dans la cour d’honneur et a été mis à feu par le général de Nomazy surpris mais apparemment ravi de cette expérience inhabituelle sur les avions de chasse.
Retour au Salon d’honneur. Délicieux déjeuner-cocktail. Intermèdes musicaux donnés par la promotion 2000 : Rémi Jacquot, basse, accompagné au piano par Maximilien Portier, nous a chanté un air de Mozart, puis un air de Verdi. Puis Anne Osdoit et Floriane Torchin nous ont joué au piano à quatre mains deux danses hongroises de Brahms. Excellentes interprétations de ces quatre jeunes camarades chaleureusement applaudis et à qui vont toutes nos félicitations.
Bravo, mon Colonel, d’avoir ainsi dignement fêté la Sainte-Barbe et merci d’y avoir associé l’A.X. et la Fondation.
Le colonel Martin raconte sainte Barbe. © P. LAVIALLE – ÉCOLE POLYTECHNIQUE |
Sainte Barbe Un certain Alypius, père de la sainte, était devenu pendant son service militaire l’ami d’un fakir renommé qui lui apprit les merveilleux secrets de l’usage du naphte et du salpêtre ; de la même source il apprit aussi la préparation des feux de Bengale.
À son retour dans sa ville natale d’Hippone, Alypius employa toute son existence à l’étude de la chimie. Barbara reçut une éducation libérale et s’intéressa si vivement aux recherches de son père que celui-ci et sa fille découvrirent ensemble un explosif d’une extrême puissance.
La beauté de Barbara attirait les prétendants mais elle les repoussa tous et entra au couvent de Sainte-Perpétue fondé par saint Augustin.
L’Afrique était alors une proie propice aux invasions et, un soir d’été de l’année 430, les Vandales arrivèrent sous les murs d’Hippone. Alypius, en cette occasion, enjoignit à Barbara de quitter son couvent et de venir aider à la défense de la ville.
Malheureusement Alypius fut tué par une flèche et Barbara, restant seule à posséder les secrets découverts, continua l’héroïque combat.
Pendant quatorze mois les attaques ennemies furent stoppées par l’usage de ses feux de Bengale et par des globes de feu catapultés dans le camp adverse.
Malgré cette défense désespérée, les attaquants finirent par prendre la ville et, assoiffés de vengeance, ils se précipitèrent sur le couvent où Barbara était rentrée au moment où la ville allait se rendre.
La sainte guerrière, qui s’était préparée à un danger de cette sorte, avait accumulé des explosifs dans un des couloirs souterrains du couvent. Au moment crucial, on entendit un bruit assourdissant tandis que vainqueurs et vaincus étaient engloutis sous les pierres du couvent.
Ainsi la sainte et ses compagnes avaient échappé aux outrages des soldats licencieux. |