La Sainte Barbe
Amis. il nous faut boire
et chanter à tue-tête
des chansons à sa gloire.
Après la disparition des « Ombres », ce fut dans la revue de la Sainte Barbe, représentée, au début de décembre, à l’amphithéâtre de physique, que les élèves caricaturèrent leurs officiers et leurs professeurs.
On connaît la légende de Sainte Barbe, patronne des artilleurs et des sapeurs. Elle était fêtée à l’École Polytechnique, comme dans beaucoup d’autres corps, et cette célébration s’accompagnait, bien entendu, de manifestations tonnantes et de copieuses libations.
Il arrivait fréquemment que les populations civiles, peu instruites des mérites de la sainte, protestassent contre les cérémonies enthousiastes organisées le 4 décembre en son honneur.
C’est ce qui était arrivé en 1900 et, à la suite de réclamations nombreuses, le Ministre de la guerre avait, par une circulaire du 22 novembre 1901, interdit la célébration de la Saint-Barbe dans les corps de troupe.
Les Polytechniciens n’avaient pas cru devoir se soumettre à cette décision sacrilège, et cela leur avait valu quelques démêlés avec leur général.
L’interdiction fui oubliée l’année suivante, et la célébration de la Sainte-Barbe se poursuivit jusqu’aux années 60.