La transition énergétique repose tout d’abord sur le développement des énergies renouvelables
Quel est le rôle des énergies renouvelables dans la transition énergétique et quelle place occupent-elles dans le mix énergétique de demain ?
Je crois profondément à un mix énergétique diversifié où toutes les énergies ont leur place. Les énergies renouvelables vont naturellement jouer un rôle majeur dans la transition énergétique.
Leur part dans le mix de demain est appelée à progresser de manière très significative à mesure que leur coût baissera. C’est un mouvement naturel et d’ailleurs souhaitable.
Quand nous évoquons le renouvelable, nous parlons bien sûr de l’éolien, du solaire, mais également de la géothermie ou encore de la biomasse. Il est important de préciser que les énergies intermittentes nécessiteront encore pendant longtemps d’être complétées par des capacités de production classiques.
Aujourd’hui, il existe des énergies renouvelables matures : l‘éolien terrestre ou encore le solaire. Leur croissance rapide à l’échelle mondiale est une réalité et notre Groupe est un acteur majeur de ce mouvement. Ces technologies vont bientôt être progressivement soumises aux mêmes règles que les énergies conventionnelles.
Pour encourager le développement des énergies renouvelables de demain comme l’éolien offshore ou les énergies marines, nous appelons à une politique ambitieuse de soutien à la recherche et au développement.
C’est un des messages forts porté par le Groupe Magritte qui rassemble les plus grands énergéticiens au niveau européen et dont GDF SUEZ a été l’initiateur.
Comment se déclinent les efforts de GDF SUEZ pour anticiper et s’adapter aux besoins de cette transition de la façon la plus pertinente ?
La stratégie de notre Groupe repose sur deux piliers. Etre l’énergéticien de référence dans les pays à forte croissance et devenir le leader de la transition énergétique en Europe.
Pour GDF SUEZ la transition énergétique repose tout d’abord et bien entendu sur le développement des énergies renouvelables. Je vous l’ai dit, nous sommes déjà un acteur de premier plan dans ce domaine.
Le Groupe est leader de l’éolien terrestre en France et a remporté cette année le deuxième appel d’offre éolien en mer portant sur la construction de deux parcs de 500 MW chacun au large des côtes françaises.
Dans le solaire, il a par ailleurs remporté le dernier appel d’offre de la CRE portant sur plus de 50 MWc.
La transition passe également par les activités liées à l’efficacité énergétique. GDF SUEZ dispose d’une branche de 90 000 personnes dédiées aux services à l’énergie (réseaux de chaud et de froid, facility management, smart…). Nous pensons que ces métiers continueront à croître entre 2 % et 3 % par an en Europe.
Enfin, le numérique est appelé à prendre une place de plus en plus cruciale dans nos business et dans la vie des consommateurs. GDF SUEZ l’a anticipé et entend en faire un axe important de son développement.
Quelles filières et solutions d’avenir pourraient intégrer le débat actuel sur la transition énergétique ?
Les solutions d’avenir ne manquent pas. J’en évoquerais deux : le biométhane et le stockage d’électricité.
Le biométhane ou gaz renouvelable a pour nous un réel potentiel. De l’injection du biométhane dans le réseau de gaz naturel, à la distribution et la vente aux clients. Notre objectif est d’atteindre 5 % de biométhane injecté dans les réseaux à l’horizon 2020 en France.
Quant au stockage de l’électricité, nous travaillons actuellement sur un projet pilote à Dunkerque de stockage d’électricité sous forme d’hydrogène.
Ce procédé présente le triple avantage de répondre à l’enjeu de la production intermittente des énergies renouvelables, d’exploiter les infrastructures existantes des réseaux de gaz et ainsi demain de pouvoir « transporter » et stocker l’énergie électrique.