LA VERTU N’EST PAS DE TROP EN POLITIQUE
Le livre du préfet Paul Bernard contient nombre de critiques et de propositions à l’égard de la situation politique française.
- Parmi les critiques : abandon de la culture française, faiblesse de la réflexion politique, médiocrité de la communication médiatique, déficits budgétaires, commerciaux et sociaux, immigration mal maîtrisée, échec de la lutte contre la pauvreté et les inégalités, carcan des partis politiques, délinquance, drogue et violence…
- Dans les propositions : retrouver l’amour de la France et des principes fondateurs ; lier politique et vertu : courage, rigueur, dignité morale ; redécouvrir intérêt général et bien commun ; fonder une spiritualité républicaine tonique et apaisante sur la morale laïque, l’humanisme, le service public ; faire de l’économie en appliquant le bon sens aux réalités ; pour mériter la paix civile, apprivoiser la violence, à travers artisans de paix et de solidarité ; redonner à la culture française sa vocation à stimuler civilisation et esprit critique… Mais on reste sur sa faim sur pas mal de points.
- Pourquoi la France est-elle si difficile à réformer ? Trouve-t-on dans l’histoire de notre pays des explications et des pistes pour améliorer la situation ?
- Pourquoi incriminer seulement les « politiques », alors que c’est nous qui les élisons, et sommes donc aussi responsables de ce qu’on leur reproche ?
- Le « bien commun » ne serait ni « de droite » ni « de gauche », mais alors comment et par qui le définir ? N’est-ce pas le rôle de partis de qualité et de syndicats représentatifs et respectés ? Le référendum sur les grandes réformes n’est pas sans danger (assimilation à un plébiscite, 1969, ou question binaire sur des matières complexes, 2005, Europe).
- La décentralisation est certes allée parfois trop loin, mais l’État n’a plus d’argent et c’est celui qui paie qui commande !
- Le regroupement des trois fonctions publiques n’est-il pas contraire au principe de libre administration des collectivités locales ?
Changer les mœurs, oui ; mais comment le faire dans le cadre de l’Europe et du monde !