LACROIX : de la pyrotechnie à l’ingénierie des systèmes
Quelle est l’importance de l’innovation pour LACROIX ?
Notre cœur de métier est la protection antimissile et antitorpille des plates-formes navales, aériennes et terrestres. A partir des technologies sous-jacentes, nous offrons des produits et des services pour l’entraînement des Forces Armées et la protection de zone, ainsi que des mécanismes pyrotechniques pour l’espace, les missiles et l’industrie.
L’évolution rapide des menaces exige une adaptation permanente. A cela s’ajoute l’exigence de la maîtrise de l’impact sanitaire et environnemental, par exemple via les normes REACh sur les produits chimiques. Nous avons choisi de faire la course en tête en faisant d’une contrainte réglementaire un facteur d’innovation.
La pyrotechnie a‑t-elle un avenir ?
En termes d’énergie massique, la pyrotechnie est remarquablement compacte. Disponible et fiable, c’est une source d’énergie bien adaptée aux emplois uniques : action militaire offensive ou défensive, énergie de secours, génération de gaz… l’airbag automobile en est un bon exemple.
En outre, les leurres pyrotechniques et les fumigènes de masquage multi-bandes ont montré leur efficacité en opérations extérieures, ce qui leur confère un rôle d’ « assurance-vie » ultime.
L’avenir de la pyrotechnie dépend de sa réponse aux attentes sociétales et de son hybridation avec l’électronique, les nouveaux matériaux ou les MEMS, offrant un champ d’opportunités pour l’innovation radicale.
Comment innovez-vous concrètement ?
Déterminée par les besoins des clients, l’innovation s’applique aux technologies, aux produits et à l’organisation elle-même. Nous la stimulons par un processus de veille et de génération d’idées.
Tir d’essai au rail d’un leurre infrarouge.
Innover, c’est d’abord insuffler un état d’esprit dans l’entreprise ; c’est donc une question de vision et de leadership.
Une « filière » de recrutement de doctorants auprès de nos laboratoires partenaires, notamment en chimie, assure le lien avec la recherche fondamentale et nourrit le réseau interne d’experts.
Nous disposons ainsi de la capacité à formuler de nouvelles molécules et à intégrer des technologies exogènes. Un laboratoire commun avec le LAASCNRS complète ce dispositif, ainsi qu’un « Fab Lab » pour accélérer les preuves de concepts. Chacun de nos 120 ingénieurs et techniciens peut l’utiliser.
Enfin, nos projets au sein des Pôles de compétitivité ouvrent l’entreprise et captent la valeur ajoutée qui naît aux interfaces.
En tant qu’entreprise de taille intermédiaire, comment faites-vous face à la compétition mondiale ?
L’accroissement de l’intensité concurrentielle dans un marché de souveraineté appelle un appui institutionnel ; les études financées et les opérations de soutien à l’export sont deux outils parmi d’autres. Pour notre part, nous montons en compétence, nous visons l’excellence industrielle (standards KAIZEN, LEAN…) et nous investissons à la hauteur de l’enjeu.
LACROIX autofinance plus de la moitié de sa RT&D, qui pèse au total 20 % du chiffre d’affaires : l’innovation est donc au cœur de notre stratégie.