« L’Afrique détient un potentiel extraordinaire »
À la croisée des continents, Casablanca Finance City se positionne comme la première place financière en Afrique et le partenaire des plus grands centres financiers internationaux.
Le point avec son CEO Saïd Ibrahimi, qui nous en dit plus sur le positionnement et l’offre de CFC.
Casablanca Finance City se présente comme un hub économique et financier, destiné à développer les activités de ses membres dans le continent africain. Qu’en est-il concrètement ?
La place financière de Casablanca a été créée en 2010 dans un contexte où le secteur financier marocain avait atteint la taille critique lui permettant de s’internationaliser davantage.
De nombreux acteurs économiques et financiers internationaux commençaient à se tourner vers l’Afrique. Le continent offre en effet des perspectives et des dynamiques de croissance uniques au monde, mais avec une complexité qui rend nécessaire un ancrage fort sur place.
À CFC proposons aux acteurs économiques et financiers qui ont une vocation africaine de prendre appui sur le Maroc comme base pour se déployer en Afrique. Nous offrons un cadre aux meilleurs standards internationaux mais aussi l’appui d’un secteur bancaire performant et très présent en Afrique. Cette stratégie de positionner le Maroc comme porte d’entrée vers l’Afrique a été promue de manière très volontariste par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, avec tous les succès que nous connaissons.
Nous avons également pour ambition d’attirer des investisseurs pour contribuer au développement du continent. Plus de 5 Mds $ de fonds sont actuellement gérés par des membres CFC. Le fonds Africa50 basé à CFC depuis 2014 compte investir jusqu’à 100 Mds $ dans le développement durable en Afrique. Nous travaillons à augmenter ces montants pour répondre aux besoins massifs en termes de financement dans les infrastructures et le développement en Afrique.
Notre communauté d’affaires rassemble près de 200 entreprises, dont plusieurs institutions financières, des banques, des sociétés d’assurance, des fonds de capital d’investissement et des gestionnaires d’actifs, mais également des prestataires de services professionnels, des sièges régionaux de multinationales et des sociétés holding. Au total, nos membres sont présents dans 48 pays du continent.
Concrètement, nous accueillons et soutenons leur développement en offrant non seulement un cadre aux meilleures normes, mais aussi une fluidité” et une pérennité pour la vie des affaires, notamment en termes de doing business.
En quoi se décline votre offre justement ?
Nous avons mis en place une proposition de valeur dédiée à nos membres. Celle-ci repose sur une simplification et une accélération de l’environnement des affaires. En tant que membre CFC, les entreprises peuvent obtenir des contrats de travail pour expatriés en 48 heures et sans restriction.
Nous avons un accompagnement spécifique pour l’obtention des visas business en 24 heures, et les titres de séjour en 2 semaines. Nous offrons aussi une totale liberté de gestion des avoirs en devises de source étrangère.
Ensuite, l’accès à notre communauté business de près de 200 entreprises fait partie intégrante de notre proposition de valeur. C’est le second élément constitutif de notre offre, à savoir faire partie et interagir avec des entreprises internationales de premier plan qui partagent toutes une forte vocation africaine. À travers notre Business Club, nous favorisons les synergies en offrant de nombreuses occasions d’échanges et des retours d’expériences.
Enfin, le troisième pilier consiste à mettre à disposition de notre communauté des informations clés pour opérer en Afrique dans les meilleures conditions. Il est souvent difficile d’appréhender la diversité de l’Afrique pour un investisseur étranger, avec 54 pays, 54 cultures et 54 maniures d’opérer. C’est pourquoi nous avons créé notre série « Africa Insights » en partenariat avec nos membres, pour faciliter la compréhension et l’accès aux informations clés de la vie des affaires. Nous produisons également des focus pays réguliers et nous invitons nos partenaires des Agences de Promotion des Investissements (APIs) africaines pour venir exposer aux entreprises CFC leur vision des affaires en Afrique et les opportunités concrètes d’investissement dans leurs pays.
Ces partenariats sont autant de points focaux pour appuyer et guider les investisseurs en mettant à leur disposition des informations clés sur les dynamiques locales.
Quels sont les sujets qui vous mobilisent aujourd’hui particulièrement au sein de Casablanca Finance City, et pour conclure, quelles sont vos perspectives ?
Nous avons un engagement fort sur la finance verte qui est un sujet majeur pour le continent. Le Royaume du Maroc s’est positionné de manière très volontariste sur le développement durable, et CFC s’inscrit naturellement dans cette optique.
Casablanca Finance City pilote le réseau Afriqie du FC4S (Financial Centers for Sustainability), dont l’assemblée générale annuelle s’est tenue en octobre à Genève. Le lancement de ce premier réseau mondial des places financières vertes avait eu lieu à Casablanca en 2017 . Son but est de permettre aux centres financiers de partager et de capitaliser sur leurs expériences et leurs réseaux afin d’accélérer le développement de la finance verte et d’améliorer son impact au niveau mondial.
En juin dernier, nous avons organisé un séminaire international sur le verdissement du système financier africain en partenariat avec l’université chinoise de Tsinghua, dans le cadre du programme mondial de leadership sur la finance verte. Plus de 150 experts de 24 pays différents ont participé aux trois jours d’échanges et réfléchi aux leviers disponibles pour que la finance verte contribue à accroître les investissements durables en Afrique.
Aujourd’hui, notre priorité est de massifier notre écosystème vert, en attirant de nouvelles entreprises financières et des fonds d’investissement dédiés à l’atténuation ou à l’adaptation au changement climatique.
Nous accueillons déjà plusieurs fonds, mais nous souhaitons que d’autres acteurs spécialisés viennent s’installer à Casablanca afin de renforcer l’expertise de la place casablancaise sur ce sujet central pour l’avenir du continent africain.