L’Afrique, un lien qui vient du cœur
Le groupe X‑Afrique est né en 2003 par fusion de deux initiatives parallèles. Il compte aujourd’hui 250 membres et s’efforce de renforcer les liens entre les polytechniciens en Afrique.
Parodiant à rebours les fameux Mousquetaires, les quatre responsables du groupe X‑Afrique n’étaient que trois, ce jour-là, dans la boîte à claque, pour vanter avec ferveur les actions du groupe X‑Afrique. C’est que, » l’Afrique, on aime ou on n’aime pas. Si l’on aime, la relation devient de ce fait viscérale » comme l’a montré l’engouement qu’a suscité l’élection de Barak Obama.
Africains eux-mêmes, travaillant en Afrique ou amoureux de l’Afrique, les 250 membres du groupe, dont le quart réside en Afrique, agissent dans quatre domaines principaux (sans compter quelques opérations ponctuelles d’entraide) : la promotion de l’École, l’aide à la venue d’élèves africains, l’insertion professionnelle des élèves en Afrique et des réflexions et échanges sur l’Afrique.
Promouvoir l’École
La promotion de l’École s’effectue par l’existence même du groupe X‑Afrique et sa participation officielle à de nombreux événements, dont la fête de l’élection de M. Barak Obama, précise Alain Ducass. » Je me souviens du Consumer electronic show à Las Vegas où j’ai parlé de l’Afrique dans la société de l’information si bien que le sénateur de Philadelphie est venu me saluer et nous avons pu échanger d’intéressantes impressions sur l’implication des diasporas africaines dans la vie économique. »
Favoriser la venue d’élèves africains à l’École
Le problème est d’abord d’ordre financier. Il faut trouver des bourses pour les étudiants africains. » Nous étudions, avec la Fondation, un système de bourses remboursables en cas de non-retour de l’élève dans son pays d’origine, tirant leçon de l’exemple des Marocains dont la moitié ne retourne pas au Maroc. » Reste, en amont, le problème des classes préparatoires, encore très rares en Afrique (où l’on peut citer en exemple le lycée Mohammed V de Casablanca).
Deux initiatives parallèles
L’éphémère groupe « X‑Afrique subsaharienne », créé en septembre 2002 par Abdourahmane Cissé (2001), et Oueyssinou Nakoulima (96), s’adressait surtout aux polytechniciens africains. Le groupe X‑Sud, lancé deux mois plus tard par Alain Ducass (73), s’intéressait plus particulièrement au codéveloppement avec l’Afrique. Les deux ont rapidement fusionné en mars 2003, sous le nom d’X‑Afrique. Rappelons qu’il existe des groupes plus spécifiques, X‑Maroc et X‑Tunisie, dont une partie significative des membres adhère à X‑Afrique.
Aider à l’insertion professionnelle
» Il faut, comme le rappelle Jean-François Sorro, que les anciens élèves soient attirés par un retour dans leur pays et puissent accéder à des emplois de bon niveau lorsqu’ils y rentrent. Un des volets de la solution semble être d’impliquer le plus possible les élèves et anciens élèves dans la création de centres de profit en Afrique pendant le déroulement de leurs études en France. » Cela a amené à la création du projet » Marcottage » (voir article en page suivante), animé par des bénévoles X‑Afrique ou non. L’analyse de ce projet lancé en 2005 dépasse très largement celle du groupe X‑Afrique.
Réfléchir sur l’Afrique
» Nous plaçons beaucoup d’espoir dans l’avenir, explique Kinapara Coulibaly. La crise actuelle a démontré la gestion déplorable de l’Occident et va conduire à un nouvel équilibre Nord-Sud. »
Le groupe travaille beaucoup par courriel et diffuse une lettre sur Internet. Il organise des réunions, dont la dernière s’est tenue le 4 décembre avec notre camarade Stéphane Cieniewiski (95), responsable du Bureau de l’Afrique à Bercy (DGTPF). Il négocie des conventions de partenariat avec les pouvoirs publics. Il est surtout très actif dans le cadre des » diasporas » africaines (voir article en page suivante), et multiplie les échanges avec des groupes internationaux (Maroc Entrepreneurs, Africagora, Réseau des étudiants algériens des grandes écoles, » African business club »), avec les différentes écoles africaines portant le nom de polytechnique.