L’ascension du Kilimandjaro par les Executive Masters 2021
Du 7 au 17 juillet 2023, Jean-François Marques, Édouard Archambeaud, Saad Bouchehboun et Farid Hamichi, tous E21, ont escaladé le fameux Kilimandjaro. Ils étaient accompagnés d’Imane Bouchehboun, épouse de Saad, et de Vincent Enard, ami de JFM et alpiniste aguerri. Aventures humaines indéniables, gravir le Kilimandajro et faire l’Executive Master de l’X sollicitent, de l’avis des aventuriers, le même état d’esprit de travail, d’entraide et de dépassement des limites.
Comment est né ce projet d’ascension du Kilimandjaro ?
Jean-François : Depuis plus de quinze ans, j’avais en tête de tenter l’ascension du Kilimandjaro. Proposer cette aventure à mes camarades de l’Executive Master était une formidable occasion de concrétiser mon rêve.
Farid : Faire de la randonnée a toujours été une passion. Lorsque Jean-François a évoqué ce projet audacieux, j’ai tout de suite été emballé. À ce moment-là, je n’avais eu qu’un faible aperçu du défi que nous allions entreprendre. Grâce à la confiance forgée lors de l’Executive Master et à mon activité physique régulière, j’avais la conviction que cette aventure était possible. L’idée de partager cette ascension avec des camarades de promo était stimulante. En associant mon expérience professionnelle et les enseignements de l’Executive Master, j’ai découvert une force intérieure et une détermination inébranlable qui me permettent d’atteindre des objectifs hors du commun.
Étiez-vous tous des alpinistes chevronnés avant de partir ? Comment s’est passée la préparation ?
Jean-François : Non, il n’est absolument pas nécessaire d’être alpiniste pour réussir cette ascension. Les 65 km de la voie Machame se font sur un chemin avec parfois quelques rochers à escalader à mains nues. La neige en cette période estivale n’était pas au rendez-vous et, même lors de la montée finale, le chemin en zigzag n’était composé que de terre et de sable. Seuls quelques glaciers épars trônaient fièrement sur la partie sommitale, en contrebas de l’accès au cratère du volcan Kibo.
“La neige en cette période estivale n’était pas au rendez-vous.”
En termes de préparation, il est recommandé, six mois avant le départ, de se préparer physiquement en marchant deux à trois fois par semaine, 10 puis 15 et enfin 20 km. Nager et pratiquer du vélo de route ou du VTT sont également d’excellents moyens de se préparer. Il n’existe véritablement aucune vraie difficulté sur cette ascension, si ce n’est le risque de MAM (mal aigu des montagnes). Pour diminuer le risque de mal des montagnes, qui peut entraîner des œdèmes pulmonaires ou cérébraux, une période d’acclimatation de plusieurs jours est indispensable pour maximiser ses chances de succès.
Nous avons évolué entre 3 100 m le premier jour (Machame Camp) et 4 673 m le 4e jour (Barafu Camp – camp de base avant l’ascension finale), afin d’acclimater nos corps.
Farid : À notre arrivée, nous avons tous échangé sur nos préparatifs : l’ascension de la montagne la plus haute du Maroc pour Imane et Saad, la conquête du mont Blanc par Vincent, la préparation physique d’Édouard sous les conseils d’un athlète de haut niveau. Quant à Jean-François, il avait combiné des sports d’endurance et d’intensité pour être prêt physiquement et mentalement. Comparées à leurs exploits, mes propres semaines de préparation me semblaient modestes, presque dérisoires.
Que vous a apporté cette ascension en termes d’esprit d’équipe, de dépassement de soi, mais aussi de leadership et d’accompagnement ?
Jean-François : Tous les six, nous nous sommes très bien entendus et une belle complicité s’est instaurée jour après jour. Nous nous sommes attachés à prendre soin d’Imane, l’épouse de Saad et la seule femme de l’équipe. Nous tenions impérativement à commencer l’aventure à six et à atteindre le sommet à six (Uhuru Peak, le pic de la liberté) !
Cette aventure est évidemment un défi physique, qui teste votre capacité à « gérer » le mal aigu des montagnes. Mais c’est avant tout une aventure humaine, qui n’aurait pas été possible sans l’aide et la bienveillance de l’équipe de nos 19 porteurs, de nos 2 cuisiniers et de nos 3 guides : David « le Boss », véritable chef d’orchestre de cette aventure, sans oublier Baraka l’expérimenté, avec ses 150+ ascensions du Kibo, et Francky, jeune guide plein de talent.
Ce voyage est aussi une aventure intérieure où l’on se retrouve avec soi-même, dans un cadre où seuls le sentier et la Nature occupent son esprit, loin de toute considération professionnelle. C’est une vraie coupure avec le monde réel. Cette ascension sur le toit de l’Afrique nous a permis de nous connaître sous une autre face et a renforcé notre esprit de camaraderie et de fraternité.
“Ce voyage est aussi une aventure intérieure où l’on se retrouve avec soi-même.”
Édouard : Cette expérience inoubliable restera gravée dans nos mémoires pour toujours, marquant non seulement un défi personnel mais aussi une très belle aventure humaine. Au-delà de la conquête de ce sommet emblématique, cette expérience a renforcé nos liens en tant que camarades. Nous avons partagé des moments de doute, de détermination, et une solidarité s’est renforcée à chaque étape de cette aventure.
Farid : Un groupe a besoin d’un vrai leader qui lui permet de se surpasser, de lui donner confiance, de lui faire apprécier les moments présents et ceux à venir, et surtout de le mener au but en équilibrant les disparités de ce groupe et en mettant de la valeur sur chacune de ses forces. Ici encore plus que dans une entreprise, les qualités du leader étaient palpables jusqu’au bout.
Quels liens faites-vous entre cette ascension et votre passage par l’Executive Master de l’X ? Quelles sont les valeurs communes aux deux aventures ?
Jean-François : L’engagement et la solidarité, sans oublier une vraie dose de courage, sont quelques valeurs communes à ces deux expériences. Lors de l’ascension finale, démarrée à 23 h (arrivée à 6 h 30 aux premières lueurs de l’aube), il y avait comme une corde invisible qui nous reliait les uns aux autres. L’énergie et les encouragements de notre guide et ami David ont contribué à notre réussite.
Édouard : Cette ascension du Kilimandjaro en juillet a été bien plus qu’un simple voyage. C’était un défi personnel, une découverte de la nature spectaculaire de l’Afrique et une occasion de renforcer nos amitiés. Tout comme notre parcours à l’Executive Master, cette expérience unique restera gravée dans nos mémoires comme un symbole de ce que nous pouvons accomplir lorsque nous travaillons ensemble et que nous nous efforçons de repousser nos limites.
“Annoncer son projet, c’est déjà un engagement et ça vous lance vers la réussite.”
Farid : Une fois que le noyau dur du groupe était engagé, je pense que tout le monde avait franchi un cap. De mon côté, j’ai toujours eu l’impression que ce cap était passé au moment où le projet était né. Une fois qu’on l’annonce autour de soi, au travail, aux amis, en famille, on est engagé. C’est comme dans notre module à Munich ou comme Bertrand Piccard (parrain de notre promotion) nous l’avait dit dans son intervention. Annoncer son projet, c’est déjà un engagement et ça vous lance vers la réussite. Chaque pas ensemble nous a permis de nous connaître, de nous aimer davantage, de partager plus et de nous entraider dans notre cheminement moral et intellectuel sur l’après Executive Master.
Très similaire à certains moments de l’année précédente où nous avions construit un team project, mais infiniment plus agréable que l’écriture du rapport State of the Art qui nous est demandé pendant la formation ! En deux mots et pour conclure, la force du groupe et son harmonie ont été les éléments les plus importants de notre succès, comme pour le Team Project.
“La force du groupe et son harmonie ont été les éléments les plus importants de notre succès.”
Nous avons tous vécu des moments difficiles, des moments où chacun d’entre nous était prêt à abandonner, et c’est tous ensemble que nous nous sommes aidés à avancer polé polé (« doucement » en swahili) en suivant nos guides. Aujourd’hui, deux mois plus tard, l’expérience est toujours présente encore comme un rêve éveillé. Elle nous donne une force hors du commun !
Commentaire
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Aucun intérêt. Il y a tellement de belles montagnes en France, à gravir sans une armée de sherpas.