L’association professionnelle des cimentiers du Maroc : enjeux et perspectives
L’APC – Association Professionnelle des Cimentiers du Maroc – a été créée en 1982 pour accompagner le développement du secteur et valoriser ses efforts. Elle représente le secteur cimentier auprès des pouvoirs publics, des institutions et des groupements professionnels.
Actuellement, l’APC a pour membres les producteurs de ciment et de clinker qui sont Lafarge- Holcim, Ciments du Maroc – Groupe Heidelberg, Ciments de l’Atlas et Asment Témara – Groupe Votorantim.
L’APC a signé un ensemble d’accords et de conventions avec ses partenaires institutionnels et professionnels pour l’amélioration des performances et le renforcement des exigences en matière de qualité des produits, de sécurité dans les chantiers et sur les routes, de développement des combustibles alternatifs, de soutien aux fondations oeuvrant pour l’environnement, la santé, la formation et le logement social.
DE L’AMÉLIORATION DES PERFORMANCES ENVIRONNEMENTALES AU STATUT DE DÉPOLLUEUR
Après la mise à niveau environnementale entre 1997 et 2003 des unités de production, dans le cadre de l’accord et moratoire de 6 ans (1997−2003), le premier du genre au Maroc avec le ministère de l’Environnement, l’amélioration des performances s’est poursuivie avec la réduction de 48 % de la consommation d’énergie thermique, de 35 % de la consommation d’énergie électrique et de 60 % de la consommation d’eau.
L’utilisation de l’énergie éolienne avec 137 MW assurant près de 40 % des besoins en énergie électrique a constitué une première mondiale. L’utilisation des CMS (Combustibles et Matières de Substitution) a concerné 500 000 t de cendres volantes, 60 000 t de pneus déchiquetés importés, 30 000 t de déchets locaux, avec un taux de substitution de 10 % à porter à 30 % à l’horizon 2020.
LES AXES STRATÉGIQUES DU SECTEUR
L’énergie : Le Maroc dépend à 97 % de l’extérieur pour ses besoins énergétiques. L’énergie représente pour le secteur cimentier les 2⁄3 des coûts variables de production de ciment.
Après le passage du fuel au charbon puis au coke de pétrole, c’est la co-incinération de déchets locaux ou importés qui a été envisagée. Une plateforme (la première au Maroc) de prétraitement des déchets industriels a été alors mise en place. Les déchets marocains (urbains, agricoles, industriels) recèlent un potentiel énergétique d’intérêt pour les cimentiers et pour d’autres utilisateurs (sidérurgie, production d’électricité, briqueterie…).
La sécurité : Elle a été érigée depuis 1993 en priorité absolue du fait du nombre d’accidents avec arrêt de travail atteint alors (229 AT) et de l’aggravation dûe à l’externalisation de certaines activités.
Aujourd’hui, le nombre d’AT a été ramené à 5, mais l’effort se poursuit au niveau des sous-traitants et des transporteurs organisés en collectifs avec des chartes santé-sécurité, des engagements et des feuilles de route.
DÉFIS ET CHALLENGES
Aux côtés de l’énergie et de la sécurité, tout est fait actuellement pour l’émergence d’écosystèmes et de filières locales de valorisation des déchets. C’est le cas des pneus usés, des huiles usagées, des batteries et des déchets ménagers.
Au total, ce sont quelque 10 filières que la COVAD (coalition de valorisation de déchets) créée à l’occasion de la COP 21 et COP 22, envisage de promouvoir.
En matière de sécurité, le transport du ciment, du clinker et des matières premières représente, avec 32 MT mouvementées, 30 % du fret national routier. Cela impose l’amélioration continue des performances, leur élargissement aux sous-traitants, aux intérimaires et aux transporteurs ; mais aussi la formation des agents, le respect du code de la route et du PTAC (poids total autorisé en charge) ; et l’organisation de Caravanes Sécurité à l’exemple de celles effectuées en 2010, 2014, 2015, 2016 et 2017 du Nord au Sud, d’Oujda à Laâyoune.