L’assurance paramétrique pour mieux assurer le risque climatique
Descartes Underwriting propose des assurances paramétriques pour mieux couvrir et assurer le risque climatique. Kévin Dedieu, cofondateur et directeur R&D de cette assurance nouvelle génération, nous en dit plus sur l’entreprise, son positionnement et ses ambitions dans ce segment en plein développement.
Aujourd’hui, nous entendons de plus en plus parler d’assurance paramétrique. De quoi s’agit-il et en quoi est-elle différente d’une assurance dite classique ?
L’assurance paramétrique est différente des assurances traditionnelles, car elle va utiliser des moyens technologiques (un indice, une donnée, une image) pour évaluer une indemnisation selon un modèle prédéfini en amont. Là où l’assurance classique va envoyer un expert sur le lieu d’un sinistre pour constater des dégâts et évaluer le montant de l’indemnisation, le mécanisme d’indemnisation sur lequel repose l’assurance paramétrique est objectivé par la donnée. Concrètement, nous fixons avec le client des seuils et l’indemnité qu’il souhaite recevoir. Dès que le seuil est dépassé (hauteur de l’eau, surface brûlée…), l’indemnisation est automatiquement mise en place. Le recours à un expert n’est donc plus nécessaire. L’ensemble des actions sont réalisées à distance grâce aux nouvelles technologies : objets connectés, imagerie satellite…
Pourquoi avoir fait le choix de devenir un acteur de l’assurance paramétrique ?
Aujourd’hui, l’assurance paramétrique permet d’améliorer la prestation des assurances et de rendre « assurables » des risques qui ne sont pas assez bien couverts aujourd’hui : incendie, feu de forêts, cyclone, ouragan… En effet, les acteurs de l’assurance font face à de réelles problématiques dans la tarification de ces risques, car ils sont notamment très complexes à évaluer. En outre, très souvent, lors de catastrophes naturelles il est difficile, voire impossible, de faire intervenir un expert sur place pour évaluer les dégâts et estimer le montant de l’indemnisation à prévoir.
“Nous sommes convaincus que l’assurance paramétrique peut apporter une meilleure couverture de ces risques et renforcer la résilience des assurés face aux risques climatiques.”
Nous avons créé Descartes Underwriting pour répondre à l’ensemble de ces enjeux. Nous sommes convaincus que l’assurance paramétrique peut apporter une meilleure couverture de ces risques et renforcer la résilience des assurés face aux risques climatiques. L’assurance paramétrique permet également d’améliorer l’expérience client avec des assurés qui ont une vision claire sur le montant et les conditions d’indemnisation.
Et, dans ce cadre, quel est votre positionnement ?
Depuis 2018, nous proposons des produits d’assurance paramétrique. Aujourd’hui, nous comptons près de 70 collaborateurs dont la majorité est à Paris dans notre centre de R&D. Nous avons également des équipes aux États-Unis, en Australie, à Singapour et à Londres. Nous accompagnons ainsi une centaine de clients et visons 100 millions de primes d’assurance en 2022.
Concrètement, nous construisons, distribuons et tarifons des offres d’assurance paramétrique essentiellement contre les risques climatiques : incendie de forêts, grêle, cyclone, inondation… Ce positionnement nous a permis de conclure des accords avec des assureurs de premier plan comme Generali, notre partenaire historique.
Au cœur de cette démarche, la technologie joue un rôle central. Qu’en est-il et comment cela se traduit-il ?
Nous utilisons la technologie pour fixer le montant des indemnisations. Pour un incendie de forêt, par exemple, nous allons utiliser la reconnaissance de surfaces brûlées par imagerie satellite pour définir le montant à verser à l’assuré. Pour la grêle, nous utilisons les radars ou encore les capteurs et des caméras pour interpréter les niveaux de l’eau en cas d’inondation.
Nous utilisons aussi le machine learning pour modéliser le risque et préparer les tarifications. Ces technologies nous permettent de faire des prédictions à un an afin de voir quelle est la probabilité qu’un assuré subisse un dommage sur le court terme.
Avec votre récente levée de fonds, vous accélérez votre développement à l’international. Quelles sont vos ambitions ?
Après une série A de 18 millions de dollars, nous avons réalisé une série B de 120 millions de dollars.
Notre objectif est de renforcer notre équipe de modélisation basée à Paris afin de pouvoir couvrir de nouveaux risques, comme les cyclones et les inondations côtières qui sont des menaces grandissantes avec le changement climatique. En parallèle, nous agrandissons nos bureaux existants et cherchons à ouvrir de nouvelles implantations dans le monde entier. En effet, depuis notre création, notre ambition est d’avoir une vision globale du risque climatique, qui peut survenir n’importe où sur le globe. Nos modèles sont ainsi applicables à toutes les géographies du monde.
En parallèle, quels sont vos principaux enjeux ?
Nous recherchons des ingénieurs et des docteurs spécialisés dans le domaine de la data science qui souhaitent intégrer une entreprise à la pointe de la modélisation du risque climatique. Au-delà, Descartes Underwriting souhaite devenir un acteur reconnu dans l’assurance de ce risque qui représente un des principaux défis du 21e siècle à une échelle mondiale. En rejoignant Descartes, les jeunes talents auront la possibilité de contribuer à relever ce challenge qui va profondément transformer le monde de l’assurance.