L’Atlantique à la rame : quatre femmes se préparent
Neuf mètres de long pour soixante jours de traversée.
Constituer l’équipe
Tout a commencé il y a trois ans. Quitterie Marque, alors chez IBM, assiste à une conférence donnée par une jeune femme ayant traversé l’Atlantique à la rame en solo. Saisie par l’épopée, l’idée de vivre par ellemême une telle course s’impose rapidement. Catherine Remy, une amie de longue date et aventurière de toujours, se joint immédiatement à l’aventure. Le recrutement à l’X se poursuit : Laurence Grand-Clément tombe dans le filet à l’occasion des dix ans de la promotion. Laurence de Rancourt se joint également au projet, animée par le même goût de l’effort, du dépassement de soi, et des grands espaces. L’équipe est au complet pour un départ le 6 décembre 2009 dans le cadre de la prochaine course organisée par Woodvale Challenge, une transat à la rame de renommée internationale.
L’équipe devient rapidement internationale par le jeu des mutations géographiques : Quitterie est à Singapour, Laurence à Hongkong, Catherine au Nigeria et Laurence en France. La communication devient plus que jamais la clef du succès du projet. Les quatre coéquipières échangent quotidiennement afin d’assurer la cohésion du projet, et se retrouvent régulièrement pour des séances d’entraînement commun.
L’envergure de l’entreprise pousse les jeunes femmes à développer le concept d’équipe élargie. Nombreux sont ceux parmi leurs proches qui, enchantés par l’aventure, s’investissent dans la préparation en travaillant communication et levée de fonds. L’équipe compte aujourd’hui une douzaine de personnes, dont quatre rameuses.
Gréer la structure
Ayant étudié les dépenses réalisées par les équipes précédentes et prenant en compte les ajustements nécessaires (taux de change et réalités économiques), le budget de l’entreprise est évalué à 120000 euros. Les premiers sponsors sont bien sûr les sociétés respectives des coéquipières : Total et Noble assureront les fondations.
Les jeunes femmes ont par ailleurs fondé une association loi 1901 afin de promouvoir les femmes au travers du sport, » Atlantique au Féminin : Femmes et Défis », dont la première action sera la traversée de l’Atlantique à la rame.
L’équipe est prête pour un départ le 6 décembre
La campagne de sponsoring d’envergure est préparée. Tacticiennes, elles identifient et priorisent leurs cibles (une centaine répartie parmi les quatre). Bien armées elles affûtent les outils de marketing (site Web, plaquette, dossier de presse). Structurées, elles mettent en oeuvre les supports de coordination (documents partagés, téléconférences).
Aujourd’hui, elles sont au milieu des eaux, entre levée de fonds et recherche de partenaires techniques. La campagne de communication prend également son envol : plusieurs agences sont contactées, et les médias se penchent de plus près sur le dossier grâce à l’assiduité et à la ténacité de l’équipe. Le projet doit se faire connaître, c’est le troisième pilier des fondations du projet en tant qu’entreprise.
Préparer le bateau
L’équipage a fait le choix d’externaliser les premières étapes de préparation du bateau. C’est donc sur le yard de Woodvale, à Plymouth (Angleterre), que le bateau fait peau neuve. Il a gagné la traversée de l’Atlantique Nord en 2007 ; robuste et ayant fait ses preuves, il avait besoin d’un coup de neuf. Sous la supervision des quatre mousquetaires, Woodvale se charge des aspects structurels (coque notamment), de l’électronique (VHF, AIS, GPS) et de la sécurité (balises, survie).
Les installations critiques sont systématiquement doublées
La totale autonomie impose aux quatre coéquipières de se poser toutes les questions avant le départ, que ce soit sur le plan énergétique ou alimentaire. Le choix du nombre de panneaux solaires est un exercice important : il convient de mesurer la consommation d’énergie quotidienne afin de dimensionner au mieux. Il en va de même pour les repas : les rameuses emporteront de quoi régaler leurs papilles, ou à défaut les sustenter, pour les quelque soixante jours de haute mer. Tout sera stocké sous le pont. L’eau, ô combien précieuse, sera traitée par un dessalinisateur électronique, que l’équipage doublera d’un dessalinisateur manuel (en cas de panne du premier). De manière générale, l’équipage doublera les installations jugées critiques, toujours dans cette logique d’autonomie. Il faut pouvoir pallier la moindre défaillance de tel ou tel équipement.
Pour en savoir plus :
www.atlantique-au-feminin.com
« Atlantique au Féminin : Femmes et Défis « , Association loi 1901.