L’automobile, une clef du futur de notre société
Depuis des décennies, l’automobile a dépassé sa simple fonction d’utilité, elle sert maintenant des enjeux sociétaux. Dans une société riche de paradoxes, l’automobile propose le sien. Péages et restrictions de circulation apparaissent dans les grandes villes du monde et dans le même temps les premiers systèmes de mise à disposition de véhicules électriques en libre-service sont lancés, comme à Paris ou à Nice. Le prix du carburant atteint des records, mais la consommation des véhicules diminue aussi régulièrement depuis des années et les premiers véhicules hybrides ou électriques commencent à se répandre.
À côté de véhicules low-cost connaissant un succès croissant même dans les pays riches, l’offre premium se développe associant style, équipements pléthoriques, technologies écologiques et large diffusion jusque dans les pays émergents.
Lors de la crise récente, certaines des plus grosses sociétés, peu adaptables et à la rentabilité érodée, ont dû leur survie au soutien actif des États. Parallèlement toutes semblent avoir retrouvé dans les pays émergents des relais de forte expansion, sources de nouvelles exigences et moteurs pour les progrès futurs. Ces contrastes ne sont-ils pas la signature d’une industrie en pleine mutation ?
Les différents articles rassemblés auprès de camarades de tous âges pour constituer ce dossier sur l’automobile montrent que les efforts des polytechniciens dans l’automobile sont justement concentrés sur ces zones de contrastes.
Parmi les précurseurs, André Citroën et Pierre Cibié, par exemple, avaient déjà pu dans des ruptures industrielles ou technologiques donner la pleine mesure de leur talent. Et si aucune formation, heureusement, ne peut revendiquer un quelconque monopole sur une industrie comme celle de l’automobile, qui peut dire quel serait le visage aujourd’hui de l’industrie automobile française sans la contribution de nombre de leurs successeurs dans les études, la gestion ou la direction des entreprises du secteur ?
L’esprit et la formation des polytechniciens portent en eux cette aptitude si précieuse dans un monde en mutation : « S’adapter et adapter son environnement », qui s’applique si bien aux technologies, aux objets ou aux organisations complexes qui constituent la richesse de l’industrie automobile.
Nous proposons aujourd’hui de nouvelles pistes. Mais c’est bien à ceux qui s’engagent maintenant dans cette industrie qu’il reviendra, à travers les défis techniques, organisationnels ou humains qu’ils relèveront, de créer une part du quotidien que nous et nos proches connaîtrons demain.