Bachelor promotion 2017 de l'École polytechnique - beaucoup de filles

Le Bachelor nouveau est arrivé !

Dossier : Vie du PlateauMagazine N°728 Octobre 2017
Par Robert RANQUET (72)

Beau suc­cès pour la pre­mière pro­mo­tion de Bache­lors de l’X. De nom­breuses can­di­da­tures, une forte com­po­sante inter­na­tio­nale, une bonne mixi­té, un pro­ces­sus de sélec­tion qui a favo­ra­ble­ment impres­sion­né les postulants.

Ils se nomment Abdel­rah­man, Agathe, Alexis, Hen­gri­na, Maria ou Ray­mond. Ils viennent d’Égypte via Dubaï, de Bruxelles, du Japon, du Cam­bodge via la Suisse, de Rou­ma­nie ou du Liban. Ils ont à peine 18 ans et visi­ble­ment une grosse envie de cro­quer la vie à pleines dents ! 

Ils et elles (35 % sont des filles, un peu plus du double par rap­port au cur­sus « ingé­nieur ») sont quelques-uns des étu­diants tout nou­vel­le­ment recru­tés de la pre­mière pro­mo­tion du bache­lor de l’X, que La Jaune et la Rouge est allée ren­con­trer peu de temps après leur arri­vée à Palaiseau. 

DES BACHELORS TRÈS MONDIALISÉS

Leur point com­mun ? D’abord, une forte com­po­sante inter­na­tio­nale. Les Fran­çais « de France » sont très mino­ri­taires dans ce pro­gramme (à peine une dizaine) : les Fran­çais d’après l’état civil, un peu plus nom­breux mais mino­ri­taires quand même, sont plu­tôt des bina­tio­naux, ou viennent de familles expatriées. 

“ Ils sont encore jeunes, rêvent de start-up ou de labos ”

Ain­si, Alexis, quoique fran­çais, n’a pra­ti­que­ment jamais vécu en France : né à Tokyo, il arrive de Sin­ga­pour tan­dis que ses parents vivent à New York ; la famille d’Agathe a vécu au Cana­da et en Ita­lie, et main­te­nant en Belgique. 

Ensuite, le désir una­nime de se lan­cer dans des études scien­ti­fiques d’excellence, sans trop savoir d’ailleurs encore vers quoi ces études les mène­ront : la recherche ? L’entreprise ? Autre chose ? 

QUELQUES CHIFFRES SUR LA PROMOTION BACHELOR 2017

35,2 % de filles
52 % d’internationaux, 66 % en comptant les Français binationaux
31 pays de résidence différents
61 établissements d’origine
37 % d’étudiants issus du réseau AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger)
72 % de francophones
31 % de mineurs à la rentrée

Ils sont encore jeunes, rêvent de start-up ou de labos, et appré­cient jus­te­ment le carac­tère très ouvert du bache­lor pro­po­sé à l’X de ce point de vue : les choix d’orientation pro­fes­sion­nelle seront pour plus tard. 

Tous n’avaient pas enten­du par­ler de l’X jusqu’à très récem­ment : Alexis a décou­vert l’existence du bache­lor lors d’une pré­sen­ta­tion faite par la FX à Sin­ga­pour ; Hen­gri­na par un X ren­con­tré au Cam­bodge, Maria par sa sœur venue faire un mas­ter à Sciences-Po Paris, d’autres en sur­fant sur Inter­net à la recherche d’une université… 

Plu­sieurs avaient néan­moins une cer­taine fami­lia­ri­té avec la France : ils ont fré­quen­té les lycées fran­çais à l’étranger, ou bien ont de la famille, frère ou sœur, déjà en France. Tous ont, pour une rai­son ou une autre, une cer­taine « envie de France », avec des cours en anglais, mais sans pas­ser par la case pré­pa, par­ti­cu­la­ri­té très franco-française. 

Et par­mi les Fran­çais, on peut trou­ver une ascen­dance poly­tech­ni­cienne à tra­vers un (ou deux !) grand-père(s) ou un oncle pas­sés par l’École.

CHOISIR L’X ET LA FRANCE

Le choix de l’X, plu­tôt que d’autres des­ti­na­tions pres­ti­gieuses aux­quelles ils avaient accès, comme l’Imperial Col­lege, Yale ou Geor­gia Tech ? 

CULTURES

Maria : « Je n’ai pas senti de choc culturel. En discutant avec les autres, je me suis rendu compte que nous étions au même niveau étant donné que nous venons tous de pays différents. C’est comme si nous avions notre propre communauté, notre propre groupe. Le côté très international du bachelor permet de ne pas nous sentir isolés car nous sommes tous dans le même bain. »
Alexis : « Je suis français mais j’ai passé quatorze ans de ma vie en Asie. Je suis plus habitué à la culture asiatique qu’à la culture française. »

Sans doute, comme on l’a déjà noté, l’attrait de la France et de Paris (il sera bien temps de décou­vrir que Palai­seau n’est pas tout à fait Paris…), et aus­si la pers­pec­tive d’immersion dans un com­plexe d’excellence scien­ti­fique plu­ri­dis­ci­pli­naire, qui leur don­ne­ra la pos­si­bi­li­té de mûrir leur pro­jet personnel. 

Le pre­mier semestre du bache­lor per­met­tra d’unifier le niveau des étu­diants qui ont étu­dié ou appro­fon­di les sciences de manière dif­fé­rente dans leurs pays respectifs. 

Tous sont una­nimes pour dire com­bien le pro­ces­sus de sélec­tion les a favo­ra­ble­ment impres­sion­nés : ils ont appré­cié les entre­tiens appro­fon­dis, qui leur ont don­né le sen­ti­ment d’être consi­dé­rés, non comme des can­di­dats numé­ro­tés, mais comme de vraies per­sonnes dont les inter­lo­cu­teurs cher­chaient à faire émer­ger le poten­tiel et les aspi­ra­tions : « On a vrai­ment eu le sen­ti­ment qu’on s’intéressait à nous, personnellement… » 

Autre atout non négli­geable pour cer­tains : les aides finan­cières appor­tées par l’École sous forme de réduc­tion des frais de sco­la­ri­té, ou les aides de la FX qui sou­tient un étu­diant du bache­lor sur cinq. 

L’ARRIVÉE SUR LE PLATÂL

Le contact avec le Pla­tâl a appor­té son lot de surprises. 

“ Les entretiens approfondis leur ont donné le sentiment d’être considérés comme de vraies personnes ”

Ain­si, le pre­mier cours de mathé­ma­tiques – du niveau qu’ils sont cen­sés atteindre en fin d’année – en a désar­çon­né plus d’un, vite ras­su­rés par le pro­fes­seur lui-même et par l’équipe d’encadrement.

Ceux qui ne sont pas du tout fran­co­phones ont com­men­cé leurs cours de fran­çais, mais sans doute l’essentiel se joue-t-il dans les deux bâti­ments qui leur sont réservés : 


Le bache­lor compte deux fois plus de filles que le cur­sus ingénieur.
© ÉCOLE POLYTECHNIQUE – J. BARANDE

« Au début, quand j’ai vu que nous devions par­ta­ger la même cui­sine à 48, je me suis dit : Hu-hu… This is not going to work !

Et puis, main­te­nant que j’ai décou­vert que cha­cun avait appor­té des ingré­dients pour faire la cui­sine de son pays, je trouve ça extra. Il y a une ambiance formidable. » 

L’accueil des autres étu­diants du cam­pus est très bien­veillant, par­fois curieux devant la nou­veau­té du phé­no­mène : « Les “grands” étu­diants du cycle ingé­nieur nous aident volon­tiers, même s’ils nous regardent un peu de haut au début (nous sommes sou­vent encore mineurs…) » 

Bien sou­dée par quelques exer­cices de cohé­sion, la pro­mo­tion fait corps : « Sou­vent, nous nous retrou­vons par paquet et nous nous dépla­çons en groupe pour aller à la recherche de la pro­chaine salle de cours ou d’activité, car sinon on se perd faci­le­ment sur le campus ! » 

Bref, du haut de leurs 18 ans, ils ont envie de tout et peur de rien. 

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