Le bois dans l’emballage : un matériau multi-usage

Dossier : Le boisMagazine N°578 Octobre 2002Par : Hervé DEPERROIS, adjoint au directeur général CTBA et Jacques BEYNEL , président, Syndicat national des fabricants de palettes en bois (SYPAL)

L’emballage en bois : un marché méconnu

L’emballage en bois : un marché méconnu

Le sec­teur de l’emballage regroupe trois grands types d’ac­ti­vi­tés : l’emballage léger (26 %), les palettes et caisses-palettes (50 %), l’emballage indus­triel (24 %), aux­quels il faut inté­grer l’ac­ti­vi­té de valo­ri­sa­tion liée au réem­ploi, ain­si que la ton­nel­le­rie à laquelle on attri­bue plus volon­tiers le qua­li­fi­ca­tif d’emballage » actif » de par son action de boni­fi­ca­tion des vins et spi­ri­tueux. L’emballage bois repré­sente 10 % de l’ac­ti­vi­té totale de l’emballage, avec un chiffre d’af­faires qui dépasse 1,5 mil­liard d’euros.

Mal­gré cette impor­tance éco­no­mique, les embal­lages bois ne sont mal­heu­reu­se­ment sous les feux de la rampe qu’à l’oc­ca­sion d’é­vé­ne­ments très média­tiques – comme dans l’af­faire » Coca Cola » en 1999 où l’emballage n’é­tait fina­le­ment pour rien dans le pro­blème ren­con­tré – alors qu’ils méritent une tout autre attention.

Rappels de terminologie

Les embal­lages en bois se déclinent en familles bien distinctes.

Les embal­lages sont dits » légers » lors­qu’ils dési­gnent des embal­lages pour pro­duits agroa­li­men­taires (cagettes, cageots, cais­settes, bour­riches à huîtres, boîtes à fromages…).

Les embal­lages » lourds » cor­res­pondent aux palettes, caisses-palettes et caisses.

Les embal­lages » indus­triels » ou » sur mesure » cor­res­pondent aux pro­duits pour le trans­port de pièces volu­mi­neuses (machines-outils).

Enfin, les embal­lages » de boni­fi­ca­tion » regroupent tous les réci­pients de ton­nel­le­rie (ton­neaux, fûts, barriques…).

Emballages légers

La France se place au second rang euro­péen des pro­duc­teurs d’emballages légers après l’I­ta­lie. La pro­fes­sion est consti­tuée d’en­vi­ron 130 fabri­cants d’emballages tota­le­ment inté­grés ou assembleurs.

Comme bon nombre de pro­fes­sions, le sec­teur des embal­lages légers en bois pour fruits et légumes subit actuel­le­ment une nette concen­tra­tion. Cette ten­dance se pour­sui­vra dans les années à venir.

Le mar­ché se carac­té­rise par une pro­duc­tion d’environ :

  • 480 mil­lions d’emballages pour fruits et légumes ;
  • 30 mil­lions de boîtes à fromages ;
  • 12 mil­lions de paniers et bour­riches à huîtres ;
  • 10 mil­lions d’emballages divers (paniers à fraises, barquettes…).


L’emballage léger est donc éga­le­ment un gros consom­ma­teur de bois :

  • 1 mil­lion de m3 de grumes de peupliers ;
  • 80 000 m3 de grumes de hêtre ;
  • 60 000 m3 de grumes de pin.


Mal­gré une offen­sive des fabri­cants d’emballages en car­ton et plas­tique, les pro­duc­teurs d’emballages légers en bois résistent, réus­sis­sant à endi­guer la baisse qui s’o­pé­rait depuis plu­sieurs années.

Par ailleurs, la sai­son­na­li­té est un phé­no­mène très impor­tant pour les pro­duc­teurs de fruits et légumes ; au niveau natio­nal, la demande en embal­lages varie du simple au double entre la période creuse d’oc­tobre à mars et la pleine sai­son d’a­vril à septembre.

Palettes et caisses-palettes

En trente ans, la pro­duc­tion fran­çaise de palettes en bois a connu un déve­lop­pe­ment unique, pas­sant de 10 mil­lions d’u­ni­tés en 1970 à 65 mil­lions envi­ron en 2001 ; la France est le pre­mier pro­duc­teur euro­péen de palettes dont 95 % du parc est consti­tué de palettes en bois.

Figure 1 — Part des​sciages rési­neux et feuillus dans la fabri­ca­tion et la répa­ra­tion des palettes et caisses (Réf. CTBA 1999)

Aujourd’­hui, la pro­fes­sion est consti­tuée d’en­vi­ron 500 entre­prises dont un tiers a une unique acti­vi­té de fabri­ca­tion de palettes. Il semble qu’à l’a­ve­nir le bois conserve ses parts de mar­ché domi­nantes dans le sec­teur de la palette.

Quant à la pro­duc­tion actuelle de caisses-palettes, elle est de 6,3 mil­lions d’u­ni­tés par an.

Dans le domaine du recon­di­tion­ne­ment, la quan­ti­té annuelle de palettes col­lec­tées équi­vaut à celle des palettes pro­duites (65 mil­lions) dont la moi­tié est remise sur le mar­ché après réparation.

La figure 1 montre que la part res­pec­tive des sciages rési­neux et feuillus employés dans la fabri­ca­tion et la répa­ra­tion des palettes et caisses est de 36 % pour les bois rési­neux et 25 % pour les bois feuillus. L’emballage bois repré­sente donc un débou­ché majeur pour la pro­duc­tion de la forêt fran­çaise et per­met notam­ment de valo­ri­ser les coupes d’é­clair­cie peu recher­chées par ailleurs.

Le sec­teur embal­lage bois en France en 2000

► 1,5 mil­liard d’euros de CA,
► 10 % en valeur de l’industrie de l’emballage,
► 30% des pro­duits de sciage en France,
► 1er pro­duc­teur euro­péen de palettes avec 65 mil­lions d’unités,
► 2e pro­duc­teur euro­péen d’emballages légers ain­si que d’emballages industriels.

Le prix moyen de vente d’une palette neuve (tous types confon­dus) est d’en­vi­ron 5 euros HT. Les palettes recon­di­tion­nées ou répa­rées, avec un prix de vente infé­rieur à celui des palettes neuves (3,5 + 1 euros HT) consti­tuent désor­mais une offre très inté­res­sante pour les utilisateurs.

Emballage industriel

L’emballage indus­triel regroupe de l’ordre de 150 entre­prises employant 3 000 salariés.

On estime que leur acti­vi­té qui, dans cer­tains cas, dépasse le simple cadre du condi­tion­ne­ment (logis­tique indus­trielle, de dis­tri­bu­tion…), entraî­ne­rait la consom­ma­tion annuelle de 250 000 m3 de sciages (essen­tiel­le­ment rési­neux) et de plu­sieurs mil­liers de mètres cubes de maté­riaux déri­vés du bois (contre­pla­qué, panneaux…).

Tonnellerie

La muta­tion du sec­teur de la ton­nel­le­rie date du milieu des années 1970, lorsque les pro­duc­teurs de vins cali­for­niens se sont mis à ache­ter des fûts français.

Figure 2
Pro­gres­sion du mar­ché fran­çais de la ton­nel­le­rie à l’exportation

L’é­le­vage en fût de chêne était jus­qu’a­lors pra­ti­qué sur­tout par quelques grands châ­teaux bor­de­lais. Il s’est lar­ge­ment dif­fu­sé depuis.

L’é­vo­lu­tion qua­li­ta­tive des vins, le goût de plus en plus affir­mé des consom­ma­teurs pour les pro­duits boi­sés ont contri­bué depuis quelques années à dyna­mi­ser le mou­ve­ment. Sur ce mar­ché en plein essor, la pro­duc­tion fran­çaise conserve une posi­tion dominante.

Comme le montre la figure 2, depuis plu­sieurs années la crois­sance du sec­teur a été de plus de 20 % par an. Le chiffre d’af­faires de la pro­fes­sion avoi­sine 0,3 mil­liard d’eu­ros dont 65 % à l’ex­por­ta­tion, pour une pro­duc­tion de 600 000 fûts ; 75 % du chiffre d’af­faires est réa­li­sé par 25 % des entreprises.

Ain­si, la France est le prin­ci­pal pro­duc­teur euro­péen pour les sec­teurs de la palette et de la ton­nel­le­rie, le deuxième pour l’emballage indus­triel (der­rière l’Al­le­magne) et l’emballage léger (der­rière l’Italie).La balance com­mer­ciale glo­bale du sec­teur est béné­fi­ciaire, grâce à la tonnellerie.

Le bois dans l’emballage : un éco-matériau adapté

A prio­ri, sauf cahiers des charges spé­ci­fiques, contraintes nor­ma­tives ou légis­la­tives par­ti­cu­lières, la plu­part des essences cou­rantes de bois peuvent être uti­li­sées dans l’emballage ; dans la pra­tique, leur nombre reste cepen­dant assez limi­té. Les prin­ci­pales essences sont :.

  • dans le domaine de l’emballage léger, le peu­plier, et dans une moindre mesure le hêtre et les pins ;
  • pour la fabri­ca­tion des palettes, caisses-palettes et caisses : peu­plier, pin mari­time, pin syl­vestre, sapin, épi­céa, douglas ;
  • pour la ton­nel­le­rie, chêne et châ­tai­gnier sont les deux prin­ci­pales essences utilisées.


Le bois pré­sente cer­taines carac­té­ris­tiques spé­ci­fiques par rap­port aux autres maté­riaux qui sont en géné­ral des atouts mais aus­si par­fois des inconvénients.

Un matériau hygroscopique

L’une des prin­ci­pales carac­té­ris­tiques du bois est qu’il s’a­git d’un maté­riau hygro­sco­pique, c’est-à-dire qu’il est sus­cep­tible de perdre ou de reprendre de l’hu­mi­di­té en fonc­tion des condi­tions de l’air dans lequel il est pla­cé. On défi­nit la teneur en humi­di­té du bois comme la masse d’eau conte­nue dans le bois, expri­mée en pour­cen­tage de sa masse anhydre.

À l’é­tat vert, les feuillus des régions tem­pé­rées ont une humi­di­té de l’ordre de 80 %. L’hu­mi­di­té de l’au­bier des rési­neux à l’é­tat vert est le plus sou­vent com­prise entre 120 et 160 % et celle du dura­men (bois de cœur) est de l’ordre de 50 %.

  • Les embal­lages légers pour fruits et légumes sont le plus sou­vent encore séchés à l’air libre, sous l’ef­fet du vent et de la cha­leur. Le séchage arti­fi­ciel des plan­chettes demeure très mar­gi­nal en France. De l’a­vis des fabri­cants, le séchage ne doit pas être trop pous­sé, afin d’é­vi­ter que les bois ne se fendent ; un taux d’hu­mi­di­té de l’ordre de 20 % est en géné­ral recherché.
     
  • En vue d’être com­mer­cia­li­sés, cer­tains embal­lages lourds en bois doivent pré­sen­ter un taux d’hu­mi­di­té oscil­lant entre 20 et 25 %, voire moins pour cer­taines uti­li­sa­tions. Le séchage des palettes et des caisses uti­li­sées dans les échanges inter­na­tio­naux est deve­nu, dès la fin des années quatre-vingt-dix, une pré­oc­cu­pa­tion forte pour une majo­ri­té de fabri­cants et d’u­ti­li­sa­teurs dans la plu­part des pays européens.
     
  • Les embal­lages indus­triels ou » sur mesure » sont de grands uti­li­sa­teurs de pan­neaux à base de bois (pan­neaux de par­ti­cules, de contre­pla­qué, de pan­neaux OSB (Orien­ted Strand Board) à grandes lamelles orien­tées) dont le pro­ces­sus de fabri­ca­tion per­met d’ob­te­nir des humi­di­tés de l’ordre de 10 à 12 %. Bien que le châs­sis de ce type d’emballages soit sou­vent en bois mas­sif rési­neux, des films plas­tiques ou des pan­neaux de car­ton sont régu­liè­re­ment uti­li­sés afin d’i­so­ler la mar­chan­dise d’é­ven­tuelles remon­tées d’humidité.
     
  • Dans le domaine de la ton­nel­le­rie, une phase de res­suyage et de sto­ckage à l’air sur parc des mer­rains (planches de bois fen­du) pré­cède géné­ra­le­ment un séchage arti­fi­ciel de fini­tion. Plu­sieurs mois sont néces­saires pour atteindre natu­rel­le­ment une humi­di­té moyenne de 18 à 20 %. Le taux d’hu­mi­di­té opti­mal des douelles des­ti­nées à la fabri­ca­tion des bar­riques doit se situer aux envi­rons de 14 %.

Préservation et contact alimentaire

Les embal­lages, vides ou pleins, sont sus­cep­tibles d’être atta­qués par des insectes ou par des cham­pi­gnons, sous cer­taines condi­tions cli­ma­tiques favo­rables à leur déve­lop­pe­ment (humi­di­té des bois supé­rieure à 22 % et tem­pé­ra­ture de l’air ambiant supé­rieure à 15 °C), et lorsque la dura­bi­li­té natu­relle des essences employées est insuffisante.

Le bleuis­se­ment est l’al­té­ra­tion la plus com­mu­né­ment ren­con­trée. Il s’a­git d’une colo­ra­tion gris-bleu à noi­râtre, variable en inten­si­té et pro­fon­deur, pro­vo­quée par le déve­lop­pe­ment de cham­pi­gnons à fila­ments fon­cés ins­tal­lés dans l’au­bier. Simple désordre esthé­tique, elle n’al­tère en rien les carac­té­ris­tiques méca­niques des bois. Les pins (mari­time et syl­vestre) sont les bois les plus pré­dis­po­sés au bleuis­se­ment, le sapin, l’é­pi­céa et le peu­plier l’é­tant plus occasionnellement.

Afin d’é­vi­ter ces alté­ra­tions, il est donc sou­vent nécessaire :

  • soit de sécher arti­fi­ciel­le­ment les bois dans un délai très court après le sciage ;
  • soit de trai­ter les bois à l’aide d’un pro­duit de pré­ser­va­tion adapté.


La fixa­tion dans le bois des pro­duits fon­gi­cides anti­bleuis­se­ment, l’i­ner­tie et les carac­té­ris­tiques toxi­co­lo­giques des pro­duits déter­minent l’ap­ti­tude au contact ali­men­taire. La Direc­tion géné­rale de la concur­rence, de la consom­ma­tion et de la répres­sion des fraudes (DGCCRF) tient à jour et dif­fuse la liste des sub­stances admises en France dans le domaine des pro­duits de pré­ser­va­tion du bois des­ti­nés à entrer en contact avec les den­rées alimentaires.

Le bois : une matière première renouvelable

Dans l’es­prit de cha­cun le bois et les pro­duits à base de bois sont » éco­lo­giques » dans le sens où :

  • au cours de la pho­to­syn­thèse, lors de sa crois­sance, le bois stocke du CO2 issu de l’at­mo­sphère, c’est pour­quoi son exploi­ta­tion rai­son­née favo­rise la lutte contre l’ef­fet de serre ;
  • le bois, lors­qu’il est issu de forêts gérées de façon durable, est un maté­riau renou­ve­lable. Des pro­cé­dures se mettent actuel­le­ment en place dans le monde pour cer­ti­fier la ges­tion durable des forêts et assu­rer une meilleure tra­ça­bi­li­té tout au long de son cycle de vie ;
  • le bois peut être réem­ployé, recy­clé, valo­ri­sé éner­gé­ti­que­ment, offrant une réponse natu­relle aux pré­oc­cu­pa­tions et régle­men­ta­tions appa­rues ces cinq der­nières années.

Com­merce extérieur
Année Expor­ta­tion de caisses, palettes et pla­teaux (en tonne) Don­nées en valeur
(1 000 €)
Impor­ta­tion de caisses, palettes et pla­teaux (en tonne) Don­nées en valeur
(1 000 €)
1997 151 075 66 474 201 733 88 179
1998 204 510 79 583 263 180 110 910
1999 256 249 92 209 332 681 126 851
2000 ℗ 254 036 90 958 409 719 150 729
2001 ℗ 236 144 88 298 456 437 163 428
P : prévision.
Source AGRESTE, 2001.


Une méthode de quan­ti­fi­ca­tion des impacts envi­ron­ne­men­taux asso­ciés à un pro­duit tout au long de son cycle de vie – depuis l’ex­trac­tion de la matière pre­mière jus­qu’à la fin de vie du pro­duit – est l’A­na­lyse de cycle de vie (ACV).

Consciente, d’une part de l’im­por­tance des cri­tères éco­lo­giques dans la concur­rence entre maté­riaux, et, d’autre part, de l’in­suf­fi­sante com­mu­ni­ca­tion sur les avan­tages envi­ron­ne­men­taux du bois, la pro­fes­sion a sou­hai­té que la qua­li­té du bois » éco-maté­riau » soit démon­trée à par­tir de don­nées objectives.

Une étude de l’a­na­lyse du cycle de vie de la palette bois (palette stan­dard 800 x 1 200 mm réuti­li­sable de type Europe – Réf : Eco­bi­lan et le CTBA 1997) a per­mis d’é­ta­blir que :

  • la récolte et la trans­for­ma­tion du bois n’ont que peu d’im­pacts sur l’en­vi­ron­ne­ment. En phase fabri­ca­tion, seul le séchage, quand il est jugé néces­saire, se révèle notable ;
  • sur l’en­semble du cycle de vie de la palette, l’im­pact des acti­vi­tés trans­port est le plus impor­tant. Le bilan éner­gé­tique, en dépit de cet impact trans­port, reste positif ;
  • la valo­ri­sa­tion matière (pan­neaux, paillage, litière ani­male…) ou éner­gé­tique a bien enten­du des effets très posi­tifs en termes de bilan.


En conclu­sion, les embal­lages bois arrivent, grâce à leurs qua­li­tés natu­relles, à satis­faire toutes les exi­gences impo­sées par la Direc­tive euro­péenne 9462 CE sur les embal­lages. Cette direc­tive, trans­crite en droit fran­çais par quatre décrets d’ap­pli­ca­tion, conduit à une meilleure prise en compte par les indus­triels du sec­teur des exi­gences de réuti­li­sa­tion et de valo­ri­sa­tion matière ou énergétique.

Échanges mondiaux – flux logistiques

Les mouvements internationaux

La France est un gros fabri­cant de palettes et caisses, mais éga­le­ment un gros consommateur.

Au niveau euro­péen, les échanges de palettes sont assez consi­dé­rables, comme le montre la figure 3 ; ils n’ont pas ces­sé de croître depuis cinq ans.

Le reconditionnement

Figure 3 – Niveaux d’échanges de palettes en 1999

Le recon­di­tion­neur reçoit, trie, voire répare et dis­tri­bue les pro­duits recon­di­tion­nés, recycle ou confie le pro­duit à une entre­prise de valo­ri­sa­tion, tan­dis que le répa­ra­teur effec­tue la remise en état par le rem­pla­ce­ment des élé­ments man­quants ou défec­tueux des palettes à réparer.

Le nombre d’en­tre­prises du sec­teur de la récu­pé­ra­tion et du recy­clage de palettes est res­té inchan­gé en 2000, par rap­port à l’an­née pré­cé­dente. Le mar­ché fran­çais compte envi­ron 400 socié­tés. Tou­te­fois, la col­lecte enre­gistre une crois­sance de 6 %. Avec deux mil­lions de palettes sup­plé­men­taires échan­gées entre pro­fes­sion­nels, le mar­ché a atteint 53 mil­lions de palettes de tran­sit en 2000. Une large majo­ri­té, soit 89 %, a été répa­rée et reven­due hors de la pro­fes­sion alors que 5 mil­lions de palettes ont été broyées.

Au total, on estime le parc total de palettes dis­po­nibles en France à 250 mil­lions d’u­ni­tés, soit envi­ron 4 palettes par habi­tant, ce qui est le ratio des pays déve­lop­pés dis­po­sant d’in­fra­struc­tures logis­tiques importantes.

Une profession qui se mobilise

Alors qu’il y a encore trois ou quatre ans, les ren­contres entre le syn­di­cat des fabri­cants de palettes (Sypal) et celui des recon­di­tion­neurs (Syna­rep) se fai­saient plu­tôt rares, l’a­ve­nir de la pro­fes­sion est aujourd’­hui pla­cé sous le signe de l’ac­tion com­mune. Les deux prin­ci­paux syn­di­cats sou­haitent désor­mais faire pro­gres­ser ensemble l’in­dus­trie de la palette sur le plan éco­no­mique, régle­men­taire et envi­ron­ne­men­tal. C’est à ce titre que l’an­née 2001 s’est révé­lée être une période pro­pice au lan­ce­ment d’ac­ti­vi­tés com­munes avec comme thème domi­nant l’environnement.

Des mesures phytosanitaires pour les bois d’emballage

Les ini­tia­tives natio­nales et inter­na­tio­nales actuelles pour limi­ter les risques d’in­tro­duc­tion d’or­ga­nismes nui­sibles sus­cep­tibles d’être asso­ciés au bois d’emballage repré­sentent un défi unique et de taille pour la Conven­tion inter­na­tio­nale de la pro­tec­tion des végé­taux (CIPV). Ces der­nières années ont vu naître un nombre sans pré­cé­dent de régle­men­ta­tions natio­nales et com­mu­nau­taires rela­tives aux mesures phy­to­sa­ni­taires et aux ins­pec­tions ren­for­cées à l’im­por­ta­tion, concer­nant les embal­lages en bois pro­ve­nant notam­ment du Cana­da, des États-Unis, du Japon et de Chine ; cela afin de se pré­mu­nir contre les risques graves d’at­taque par des insectes et des mala­dies des forêts des pays importateurs.

D’ores et déjà, les États membres de l’U­nion euro­péenne, et notam­ment la France, ont dû orga­ni­ser, depuis le 1er octobre 2001, des contrôles par les ser­vices de la Pro­tec­tion des végé­taux en liai­son avec les ser­vices locaux des douanes pour véri­fier que les embal­lages bois des quatre pays sont en confor­mi­té avec les mesures défi­nies dans la déci­sion du 12 mars 2001, lors de leur entrée sur le ter­ri­toire d’un État membre.

Afin de satis­faire les exi­gences de tra­ça­bi­li­té indis­pen­sables aux ser­vices gou­ver­ne­men­taux de contrôle et donc per­mettre le retour en Europe des embal­lages réuti­li­sés, l’i­den­ti­fi­ca­tion des embal­lages s’est impo­sée. La solu­tion adop­tée réside dans un mar­quage qui vient d’être accep­té par Bruxelles le 15 mars 2002. Les embal­lages en bois por­teurs de ce mar­quage pour­ront donc libre­ment reve­nir sur le ter­ri­toire de l’U­nion européenne.

Notion de » traçabilité » pour les emballages

Pour les embal­lages, la tra­ça­bi­li­té se rap­porte au sup­port de manu­ten­tion lui-même (comme pour les conte­neurs mari­times) ou à la charge trans­por­tée (quel­que­fois des éti­quettes sont appo­sées sur les palettes).

La tra­ça­bi­li­té cherche notam­ment à ren­sei­gner sur l’o­ri­gine du pro­duit, ce qui peut être utile pour des ques­tions d’hy­giène et de sécu­ri­té. C’est la rai­son pour laquelle, depuis des dizaines d’an­nées, de nom­breuses palettes ont été mar­quées avec le code du pro­duc­teur. De nos jours, de nou­velles tech­niques, comme les codes à barres, les puces élec­tro­niques ou éti­quettes intel­li­gentes (RF-ID : iden­ti­fi­ca­tion par radio­fré­quence), per­mettent d’ob­te­nir une tra­ça­bi­li­té fine.

La tra­ça­bi­li­té dans le sui­vi logis­tique des embal­lages accom­pagne pas à pas le trans­port phy­sique du pro­duit, de la concep­tion au recy­clage. Cepen­dant, ces tech­niques res­tent coû­teuses pour la palette ou la cagette bois et sont encore utilisées.

Conclusion

La France dis­pose d’une indus­trie de l’emballage bois plu­tôt per­for­mante mais mécon­nue. Cette indus­trie connaît une évo­lu­tion rapide et doit pour­suivre, comme d’autres, sa restruc­tu­ra­tion, indis­pen­sable pour affron­ter la concur­rence étrangère.

Bien avan­cés dans le sec­teur de l’emballage indus­triel et dans la ton­nel­le­rie, les regrou­pe­ments et concen­tra­tions sou­hai­tables res­tent encore insuf­fi­sants dans les sec­teurs de l’emballage léger et de la palette.

Une meilleure prise en compte des besoins des uti­li­sa­teurs conduit les pro­fes­sion­nels à vou­loir s’im­pli­quer davan­tage dans les acti­vi­tés de ser­vice afin de libé­rer leurs clients, qui veulent se recen­trer sur leur métier et atten­tifs à répondre aux exi­gences envi­ron­ne­men­tales, de la contrainte de la ges­tion de ces emballages.

En condui­sant ces évo­lu­tions, les PME de l’emballage, dont l’im­plan­ta­tion majo­ri­tai­re­ment en zone rurale et fores­tière est éco­no­mi­que­ment et socia­le­ment appré­ciée, conti­nue­ront à assu­rer un débou­ché impor­tant et natu­rel au bois des forêts françaises. 

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12 juillet 2012 à 12 h 15 min

Bon­jour,
J’ai trou­vé votre

Bon­jour,

J’ai trou­vé votre article fort intéressant.
Cepan­dant j’ai­me­rai avoir plus d’in­for­ma­tions en ce qui concerne les embal­lages indus­triels ou « sur-mesure ».
Et si vous pou­viez me réfé­rer à une source de docu­men­ta­tion où je pour­rai avoir des chiffres concer­nant le mar­ché des embal­lages indus­triels ce serait avec grand plaisir.

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