Le choix de la ville
La ville, son devenir, la qualité de la vie qu’elle offre aux citadins sont aujourd’hui l’affaire des élus de la commune et de l’agglomération. Quoi de plus naturel, quoi de plus nécessaire ?
Dans la pratique, ce sont de multiples intervenants aux statuts et disciplines divers, et parfois fort sectorisés, et aux intérêts multiples, qui contribuent aux décisions des élus, puis à la mise en pratique de celles-ci.
Et la pertinence des objectifs, la qualité de leur atteinte résultent d’une alchimie sur laquelle bien peu des acteurs en cause sont véritablement lucides.
Mais la ville, dira-t-on, est l’objet de tant de savants développements et publications que le corpus de références proposé à la réflexion des acteurs ne saurait être taxé de vacuité. En effet, tout cela est souvent culturellement très profond, mais cela suffit-il à aider à l’action quotidienne de ceux qui font la ville ?
Une problématique semblable se posait, il y a une petite décennie concernant un « sous-ensemble » du sujet précédent : les transports urbains. Certes la complexité, dans ce cas, ne vient qu’avec la taille de l’agglomération, donc ne concerne que les responsables des villes moyennes et au-delà. Mais il faut constater ici l’émergence d’une excellence émulation et une bonne qualité de communication entre les personnes en charge à travers le territoire national.
Il en est résulté un vrai vivier de compétences, relativement mobile, et à la fois collectivement créatif et empreint de sagesse et d’expérience, et c’est là l’une des causes de ce qu’on l’on peut globalement qualifier de succès des politiques de transports des villes françaises. L’État a certes aidé, par une action normative et par son intervention financière, mais il n’a pas été véritablement le moteur.
Les transports sont une composante de l’action urbaine. Leur continuité, condition de leur efficacité, doit, aujourd’hui comme hier, frayer sa voie dans la tourmente des idées en vogue du moment. Et l’information, foisonnante elle aussi, surfe sur les modes.
Mais le cristal autour duquel devraient pouvoir se consolider les réseaux d’expériences existants vient de paraître : c’est un petit opuscule que Rémy Ailleret, responsable de ces questions pour Montpellier, a confié à L’Harmattan : Le choix de la ville.
On ne saurait trop en conseiller la lecture aux acteurs, certes, mais bien plus, à tous ceux qui se vivent comme des citadins, et cela fait beaucoup de monde…
En son temps, dans les années soixante, la publication du Traffic in Towns de lord Buchanan avait fait école. Il y a fort à parier que cet essai-là soit de cette trempe.