Le climat, pourquoi s’en soucier ?
Il est des choses qui paraissent tellement immuables dans le monde qui nous entoure que nous avons peine à croire que nous pourrions les modifier par nos actions.
C’est notamment le cas pour le système climatique, qui nous a offert une remarquable stabilité pendant les 10 000 ans qui viennent de s’écouler, après une sortie d’ère glaciaire qui a rendu les moyennes latitudes cultivables.
Sans cela, il n’est pas sûr que notre espèce se serait sédentarisée, rendant plus qu’incertaine l’apparition de la comptabilité et donc des sciences. Pas d’holocène, pas d’École polytechnique.
“ S’adapter au changement pour partie inexorable que nous avons déjà déclenché. ”
Il est donc probable que, si nous mettons un peu trop le désordre dans ce système merveilleux qui se charge – gratuitement – d’homogénéiser les températures de surface, d’arroser les terres émergées avec de l’eau évaporée depuis l’océan, et de quelques autres bricoles indispensables à la vie, nous finirons par trouver l’expérience moins sympathique que l’idée que nous nous en faisions.
Limiter ce désordre, cela s’appelle contraindre les émissions de gaz à effet de serre, et, pour partie, s’adapter au changement pour partie inexorable que nous avons déjà déclenché pour plus tard, alors même que nous ne savons pas exactement à quoi il va falloir s’attendre.
L’envie d’action, nous le savons tous, est certes liée à la compréhension des contraintes, mais au moins autant à celle des marges de manœuvre. La contrainte, c’est-à-dire le constat, est connue depuis longtemps (rappelons à ce propos le résumé qui en était fait dans le numéro de mai 2000 de La Jaune et la Rouge). Ce qui est plus récent, c’est de commencer à comprendre les contours du passage à l’action.
Qui gagne, qui perd ? Qu’espérer des Nations unies, des entreprises, des jeunes, ou d’autres catégories d’acteurs ? Quels objectifs plus précis fixer à qui, au nom de quelle règle, et avec quelles contreparties ? Du coup, qu’espérer comme avancées, venant de qui ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles ce dossier a la prétention de s’attaquer.
Au regard de la complexité du sujet, nous avons conscience qu’il ne s’agit que d’une mise en bouche. Mais espérons qu’elle donnera de l’appétit pour le reste.
Je remercie chaleureusement Guillaume De Smedt d’avoir assuré la coordination de ces articles, et rappelle à tous nos camarades que le groupe X‑Environnement reste à leur disposition pour les aider à mieux comprendre comment se présentent les problèmes d’environnement, car tel est notre objet.