Le complexe de Babel
Internet, réseaux de communication, autoroutes de l’information, mondialisation des échanges de données. Le fantasme de Babel, la communication de tous avec tous, resurgit, en même temps que ses limites.
Premier paradoxe des techniques de l’information : priorité de nos décideurs, elles n’augmentent plus la productivité des cols blancs. À partir d’un certain seuil, les gains de productivité commencent à stagner, même dans les activités de haute technologie.
Second paradoxe : des technologies basées sur les connaissances conceptuelles génèrent une complexité qui échappe à la raison.
C’est le grand retour de l’intuition, envisagée comme un tableau impressionniste, dont la structure est à l’image de la complexité du cerveau.
Les pistes arpentées par Jean Voge, ingénieur général des télécommunications, mais surtout penseur de la modernité, empruntent aussi bien aux technologies des réseaux qu’à l’économie marchande ou aux sciences du cerveau.
Les conclusions qu’il en rapporte sont édifiantes. Les structures les plus adaptées à la survie en société de l’information sont des équipes d’une dizaine de personnes, fonctionnant sur le modèle des grands systèmes biologiques : auto-adaptation à l’environnement, fondé sur la compétition et la coopération entre hommes et techniques.
Jean Voge prophétise le passage du cyberespace, rationnel et individuel, au “ synermonde ”, où les synergies entre les individus, la “ contagion des idées et des sentiments ” jouent le rôle moteur dans l’évolution de la société.
Une pensée de Confucius pour entrer dans le synermonde…