Le conseil en stratégie : un tremplin et un accélérateur de carrière
Accélérateur de carrière, tremplin, richesse des échanges. Que représente réellement un passage dans un cabinet de conseil en stratégie ? Comment évoluent ceux qui sont entrés juste après l’école ? Quels profils expérimentés sont recherchés et pour en retirer quoi exactement ? Voici de nombreux exemples, empruntés au Boston Consulting Group.
REPÈRES
Parmi les X, nombreux sont ceux qui font un passage par le conseil au cours de leur vie professionnelle. On estime, par exemple, qu’en moyenne une quinzaine d’X de chaque promotion passera par le Boston Consulting Group à un moment ou à un autre de sa carrière. Proportion importante et comparable à celle des plus grands groupes français. Au bureau de Paris, les X représentent 20 % de l’effectif total des consultants.
Tous les talents sont intégrés et formés, quel que soit leur parcours professionnel antérieur
Les cabinets de conseil en stratégie et en management sont sortis des sphères initialement confidentielles et communiquent plus largement sur leur profession. La multitude des chemins de carrières possibles est moins connue, alors que les opportunités sont bien réelles. Jeune diplômé ou expérimenté, manager ou expert technique, il est toujours possible de rejoindre les cabinets de conseil où tous les talents sont intégrés et formés, quel que soit leur parcours professionnel antérieur. Pour la moitié des X qui rejoignent notre cabinet, il s’agit d’un premier emploi, éventuellement après un stage d’option. Pour l’autre moitié, ils arrivent après une expérience professionnelle de trois à huit ans, dans tout secteur d’activité. On trouve ainsi des X anciens directeurs d’usine, chefs de projet informatique, hauts fonctionnaires ou banquiers.
Témoignage Camille Brégé (2002), entrée après l’X et Stanford, évoque avec enthousiasme ses dix-huit premiers mois : « Entre le bureau de Paris et le bureau de New York, j’ai travaillé successivement pour une restructuration d’activités postales, une stratégie de diversification dans les médias, du marketing dans la banque et l’assurance, de la R&D dans les télécoms, et enfin une mise sous contrôle de grands projets d’ingénierie dans l’industrie pétrolière. » |
La durée des expériences des X dans les cabinets de conseil est variable – de deux ans à plus de vingt ans pour les associés les plus anciens – mais l’analyse de quelques promotions permet de dégager des tendances représentatives. Sur les promos 93 à 96, environ 60 % des X entrés comme consultants au BCG sont devenus chefs de projet et 40% y sont encore aujourd’hui.
Une grande variété de problématiques
Le passage par le conseil en stratégie est un excellent accélérateur de carrière qui repose sur la possibilité de s’exposer à une grande variété de problématiques de direction générale dans une période de temps courte mais intense. Secteurs, fonctions, clients, équipes… la variété est au cœur du métier du conseil.
Un haut niveau d’exigence
Témoignage Elsy Boglioli (2001) : « Mes deux premières années généralistes ont été indispensables, car c’est en voyant de nombreux problèmes dans de nombreux secteurs qu’on apprend le métier. La spécialisation vient d’elle-même par les goûts et les opportunités : je me concentre maintenant sur l’industrie pharmaceutique et je développe une réelle expertise santé. Cette spécialisation a du sens et de la valeur parce qu’elle me permet de nouer des relations personnelles de confiance avec des membres de comités de direction chez mes clients. » |
Le niveau d’exigence des cabinets de conseil est particulièrement élevé, mais constitue en soi un des facteurs clés de l’apprentissage. Avec de nombreuses années de recul, nous constatons que cet enchaînement soutenu d’expériences correspond particulièrement bien aux personnes qui apprécient d’être mises au défi et de se retrouver fréquemment en dehors de leur » zone de confort « . En revanche il peut être vécu difficilement par des personnes qui préfèrent évoluer dans un environnement connu et stable à la fois en termes de problématiques abordées et d’équipes.
Laurent Blivet (93), chef de projet senior et responsable du recrutement, indique : » C’est ce que j’aime dire aux candidats à la fin des entretiens de recrutement : vous vous plairez si vous aimez vous remettre en cause constamment ; au contraire, si c’est la sécurité d’un environnement stable et connu qui vous permet de vous développer, vous vivrez peut-être difficilement ce métier. »
Se spécialiser progressivement
Les deux premières années, les consultants sont encouragés à rester généralistes afin d’apprendre et maîtriser les outils du conseil et d’élargir leurs compétences en analyse stratégique. Ensuite, ils peuvent piloter leur parcours et se spécialiser progressivement.
Un environnement international
Témoignage Jacques Garaïalde (76), aujourd’hui associé-gérant d’un fonds d’investissement et ancien directeur associé du BCG, explique : « Tous les trois ans, on se remet en cause : on compare le nouveau challenge que le cabinet propose aux clins d’oeil envoyés par les clients. J’ai choisi de relever les défis pendant de nombreuses années : développer des relations clients, ouvrir le bureau de Bruxelles, puis administrer le bureau de Paris. » |
Travailler dans le conseil, c’est également évoluer dans un environnement international. Le positionnement des clients, souvent de grands groupes internationaux, favorise cette ouverture internationale. Le bureau de Paris du BCG est particulièrement actif au sein du réseau. Après avoir participé à la création des bureaux de Milan, Bruxelles et d’Europe de l’Est, il est actuellement la tête de pont du développement en Afrique du Nord.
Ken Timsit (95), chef de projet senior, insiste : » J’avais envie de travailler à New York et j’ai pu y passer deux ans ; les économies asiatiques m’attiraient et je suis maintenant installé à Singapour avec ma famille. Au final j’ai pu travailler dans dix pays en dix ans. »
Une grande diversité
Un appel à des profils atypiques : chercheurs, médecins, philosophes ou sociologues
Un atout supplémentaire ? La diversité au sein des cabinets de conseil. Nous n’hésitons pas à faire appel à des profils atypiques : chercheurs, médecins, hauts fonctionnaires, philosophes ou sociologues. La culture de l’innovation intellectuelle est nourrie par cette mixité. Henri Salha (89) en est un excellent exemple. Passionné de philosophie, il entre à l’ENS à la sortie de l’X et passe l’agrégation. Il décide finalement d’entrer dans le conseil : » Je souhaitais être dans l’action et en même temps rester dans un environnement qui valorise la réflexion, la rigueur et la créativité. Je n’ai pas été déçu. »
Piloter son parcours
Témoignage Stéphanie Monnet (94), chef de projet : » C’est la meilleure façon de concilier vie familiale équilibrée et carrière professionnelle attrayante. C’est un métier qui demande beaucoup de flexibilité mais qui en donne aussi beaucoup. Par exemple, je n’ai pas raté un seul spectacle ou événement scolaire de mes deux filles depuis mon entrée. De plus, à partir d’un certain niveau d’expérience, on peut travailler à temps partiel sans changer le contenu du poste et les perspectives de carrière. Au lieu de suivre deux projets on n’en suit qu’un seul. » |
Il n’y a pas de chemin de carrière unique dans le conseil : les cabinets offrent la possibilité de parcours personnalisés avec une progression rapide. » Moi-même, entré au cabinet à la sortie de l’École, j’ai passé trois ans à apprendre les bases. Ensuite, j’ai souhaité développer une compétence dans le secteur public, et le BCG a soutenu mon projet de master d’administration publique à la Kennedy School d’Harvard. Après ces deux ans de MPA aux États-Unis, cela fait maintenant deux ans que je participe activement au développement de l’activité du bureau auprès des ministères et des secteurs régulés.
» L’évolution rapide tous les deux à trois ans est caractéristique du début de la carrière dans le conseil – c’est la durée moyenne des postes d’associate (entrée en sortie d’école), puis de consultant (entrée après une expérience professionnelle de trois à huit ans), ou encore de chef de projet. Ce rythme d’évolution reste en grande partie vrai par la suite pour ceux qui choisissent de faire une carrière longue dans le conseil.
Faire une pause
Piloter sa carrière peut aussi signifier faire une pause. En cela, le conseil est assez unique puisqu’il permet relativement simplement de travailler à temps partiel ou bien de prendre un congé sabbatique de plusieurs mois sans que cela ne remette en cause la progression de carrière. Cela a une signification particulière pour les femmes qui désirent aménager leur vie professionnelle pour laisser la place à l’arrivée de leurs enfants. Le métier de consultant était historiquement masculin ; il tend aujourd’hui à se féminiser, non par hasard, mais pour ces raisons et parce qu’un effort particulier est porté vers l’intégration des femmes.
Une pression importante
Un effort particulier est porté vers l’intégration des femmes
Progression de carrière rapide signifie intérêt du travail sans cesse renouvelé, mais aussi pression importante. C’est particulièrement vrai lors du passage au stade de chef de projet. C’est une position passionnante aux interfaces entre l’équipe client, l’équipe interne et les directeurs associés. Elle apporte beaucoup en termes de qualités de gestion de projet, mais elle nécessite un investissement personnel important. Tous les consultants ne deviennent pas chef de projet. Dans tous les cas, la promesse des cabinets de conseil est également d’accompagner les consultants au moment où ils les quittent : par exemple, 70 % des personnes qui quittent le cabinet trouvent leur nouveau poste grâce au réseau de clients et d’anciens.
Un pari gagnant
Au-delà des jeunes diplômés, les cabinets de conseil recrutent beaucoup de profils expérimentés. En général, il s’agit de personnes d’une trentaine d’années réussissant très bien dans leur branche, mais qui ont le sentiment d’avoir atteint les limites de la gestion des talents de leur entreprise. « Après trois ans chez Renault, confirme Raphaël Desi (96), chef de projet senior, le conseil m’a permis d’accélérer ma trajectoire professionnelle en me confrontant à des interlocuteurs plus âgés et à des problématiques plus stratégiques.
» C’est particulièrement vrai pour les femmes après trois à cinq ans d’expérience professionnelle qui se posent la question des opportunités au sein de leur entreprise quand elles envisagent d’avoir des enfants.
Une transition en forme de défi
Devenir entrepreneur Concernant les X en particulier, 60% des alumni ont intégré un grand groupe industriel ou de service, 25 % profitent de leur expérience pour rejoindre des fonds d’investissement, des banques d’affaires ou d’autres métiers de la finance, et 15 % se lancent dans l’entrepreneuriat ou dans la direction de PME en forte croissance.
La transition est toujours difficile les premiers mois. Après un temps d’apprentissage au métier de consultant, il faut mettre à profit ses connaissances pour partager avec le reste de l’équipe ses expériences.
Pour conclure
Finalement, l’ambition des cabinets de conseil est de former des professionnels d’horizons variés aux principes essentiels de la stratégie d’entreprise et de les exposer à la plus grande variété possible de problématiques de direction générale.
Le conseil en stratégie complète harmonieusement l’expérience industrielle
C’est en ce sens qu’ils constituent un véritable tremplin. Jacques Garaïalde (76), ancien responsable du BCG Paris et actuel associé-gérant du fonds d’investissement KKR, porte un regard sur son expérience : « Je garde de mes dix-huit années dans le conseil tous les fondamentaux de l’analyse stratégique et un sens aigu de l’éthique. J’ai vécu une quantité extraordinaire de situations différentes, si bien qu’aujourd’hui lorsque l’une des sociétés du portefeuille de KKR est confrontée à une difficulté, j’en suis souvent familier et je peux aider le management à y faire face. »
Le Boston Consulting Group est un cabinet international de conseil en stratégie créé en 1963. Fort de 7000 personnes, dont 4000 consultants, réparties sur 69 bureaux dans 40 pays, il compte 64 polytechniciens dont 9 directeurs associés.