Le gaz naturel liquéfié à la conquête de nouveaux marchés

Dossier : Gaz et transition énergétiqueMagazine N°725 Mai 2017
Par Christophe RENIER

Les gaziers pro­posent de nou­velles ins­tal­la­tions pour des besoins locaux de petites puis­sances, solu­tions contai­ne­ri­sées ou de cogé­né­ra­tion adap­tées à des envi­ron­ne­ments contraints. Il s’a­git de GNL small-scale dont le mar­ché pour­rait atteindre 20% du total en 2030 

Pour les trans­ports, les régle­men­ta­tions inter­na­tio­nales font for­te­ment émer­ger le GNL comme solu­tion la mieux pla­cée pour répondre aux contraintes environnementales. 

Dans le domaine mari­time, les zones dites « à émis­sions contrô­lées » en plein essor contraignent les navires navi­guant dans ces eaux à réduire for­te­ment leurs émis­sions de SOx voire de NOx.

De manière plus pros­pec­tive, un pro­jet col­la­bo­ra­tif de déve­lop­pe­ment de l’usage GNL car­bu­rant pour les avions lan­cé par Clean Tech Avia­tion a récem­ment reçu un prêt de la Com­mis­sion euro­péenne (KIC InnoEnergy). 

REPÈRES

Le marché du gaz naturel liquéfié (GNL) représente aujourd’hui 300 MTPA (millions de tonnes par an). En 2030, on estime qu’il atteindra 475 MTPA, dont 20 % de GNL « à petite échelle » (GNL small-scale).

DES SOLUTIONS POUR DES BESOINS LOCAUX EN ÉLECTRICITÉ

Dans la pro­duc­tion d’électricité à par­tir de GNL, des solu­tions contai­ne­ri­sées per­mettent de répondre à de très petites consom­ma­tions (mul­tiples de 5 MW), par exemple pour l’alimentation de zones iso­lées (îles…).

“ Un projet collaboratif de développement de l’usage GNL carburant pour les avions a été lancé ”

Pour des besoins plus impor­tants (50 à 200 MW envi­ron), des solu­tions inté­grées GNL + pro­duc­tion d’électricité se déve­loppent actuel­le­ment afin de four­nir de l’énergie com­pé­ti­tive par rap­port aux solu­tions tra­di­tion­nelles sur terre. Cela per­met, en outre, de réduire les délais et de pro­po­ser des solu­tions adap­tées à des envi­ron­ne­ments contraints. 

Ain­si le Gra­vi­float, déve­lop­pé par Semb­corp Marine et adap­té avec Engie, com­prend une struc­ture fixe ancrée dans le sol à laquelle se fixe un module redé­ployable pré­fa­bri­qué, inté­grant un ter­mi­nal métha­nier flot­tant et une cen­trale élec­trique ali­men­tée en GNL. 

NOUVELLES CHAÎNES DE DISTRIBUTION

Pour dis­tri­buer du GNL dans des zones iso­lées ne dis­po­sant pas de ter­mi­nal GNL et répondre à des demandes de faibles quan­ti­tés sur un laps de temps court, des chaînes d’ISO-containers de GNL se mettent en place, comme au Japon, à Por­to Rico ou à Madère. 

Pour des besoins d’énergie plus impor­tants, et afin de réduire les inves­tis­se­ments notam­ment locaux, des solu­tions inno­vantes de navires de dis­tri­bu­tion de GNL, par exemple semi-sub­mer­sibles, sont à l’étude ou en cours de développement. 

MINI ET MICRO-INSTALLATIONS

Enfin, pour pro­duire du bio­GNL ou du GNL loin des ter­mi­naux métha­niers, un nombre impor­tant de solu­tions de petite, voire micro­li­qué­fac­tion se déve­loppent. De pre­miers démons­tra­teurs et usines de pro­duc­tion de bio­gaz liqué­fié sont en fonc­tion­ne­ment. Des solu­tions plus dis­rup­tives impli­quant de l’épuration cryo­gé­nique sont tes­tées actuel­le­ment et pour­raient per­mettre le déve­lop­pe­ment d’offres de bio­GNL de plus en plus compétitives. 

Face à des contextes locaux variés et aux faibles volumes en jeu, inha­bi­tuels pour les éner­gé­ti­ciens his­to­ri­que­ment enga­gés dans le GNL, des offres inno­vantes se déve­loppent à foi­son : modu­laires, rapides à mettre en place, mobiles ou redé­ployables, poten­tiel­le­ment mul­ti­pliables pour suivre la crois­sance des besoins. 

Ces solu­tions, ajou­tées à une aug­men­ta­tion des prix pétro­liers, devraient accé­lé­rer la crois­sance rapide du GNL small-scale.

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