Le Groupe Carrus : une success-story française qui dure !
Groupe familial spécialisé dans la conception et fourniture d’équipements technologiques et de systèmes informatiques pour les opérateurs de jeux d’argent, le Groupe Carrus poursuit son développement en misant notamment sur les nouvelles technologies. Jérôme Carrus, Président du Groupe Carrus, et son fils Lambert Carrus, Directeur Marketing et Communication, qui représentent deux générations de la famille fondatrice du groupe, répondent à nos questions.
Le Groupe Carrus et le monde des jeux d’argent partagent une histoire commune. Qu’en est-il et quelles sont les synergies entre les deux ?
Jérôme Carrus : C’est en 1888 que commence l’histoire de notre groupe. Au départ, c’était une société de services intervenant sur les hippodromes pour organiser le pari mutuel, qui, dès 1891, est devenu le seul mode de pari autorisé.
Quand mon arrière-grand-père est décédé, il a été remplacé par son gendre, André Carrus, qui a obtenu l’extension du pari mutuel hors des hippodromes de France. C’est ainsi à cette époque qu’a vu le jour le PMU qu’il a dirigé pendant une cinquantaine d’années à partir de 1930. Durant son mandat, il a notamment contribué au lancement du tiercé, une véritable révolution dans le monde des jeux d’argent avec un chiffre d’affaires qui doublait chaque année. Il a été rejoint par mon père et mon oncle qui se sont très vite intéressés aux calculateurs, l’ancêtre de l’informatique.
Le groupe a, ainsi, été le premier à lancer un système entièrement électronique sur l’hippodrome de Vincennes en 1964, mais aussi le premier système d’enregistrement des paris avec un calcul des cotes/rapports permettant ainsi un paiement plus rapide.
Quand j’ai rejoint l’entreprise, je me suis beaucoup investi dans le déploiement des systèmes informatiques, le développement à l’international avec aujourd’hui, une présence dans plus de 30 pays. Et la dernière génération qui a rejoint le groupe plus récemment travaille sur la digitalisation et les nouvelles technologies qui nous ouvrent de belles perspectives en termes d’amélioration du service.
Quels sont les principaux sujets qui vous mobilisent ?
Lambert Carrus : Actuellement, nous sommes mobilisés sur la modernisation nécessaire de notre système central (ou totalisateur) autour duquel se connectent nos équipements et qui permet de calculer les cotes/rapports et redistribuer les gains aux parieurs gagnants.
Nous travaillons sur toutes les dimensions de la digitalisation : dématérialisation des tickets et des bulletins, mais aussi des paiements avec la carte bancaire et le sans-contact qui a connu un très fort développement depuis le début de la crise sanitaire. Sur le volet dématérialisation, en Europe, nous sommes aussi la seule entreprise à proposer la lecture par caméra : notre dernier terminal embarque cette technologie qui permet de lire un récépissé, un bulletin, un passeport ou une carte d’identité et de la retranscrire directement sur l’écran. Au-delà du gain du temps, c’est aussi un gage de transparence.
En parallèle, nous sommes en veille permanente pour suivre les évolutions toujours plus rapides des technologies. Nous avons un bureau d’études dédié à ces problématiques qui regroupe près de 50 ingénieurs. Nous nous intéressons aussi au Cloud et au Big Data et explorons toutes les pistes.
Enfin, sur un plan plus opérationnel, nous devons faire face aux conséquences de la crise avec une pénurie de composants électroniques qui viennent d’Asie et l’explosion du coût des transports.
Comment voyez-vous votre domaine d’activité évoluer sur le moyen et le long terme ?
Fin novembre 2020, nous avons fait l’acquisition de notre concurrent direct en France qui appartenait au Groupe IDEMIA. Ce concurrent équipe la seconde moitié du parc du PMU ainsi que la Française des Jeux et d’autres opérateurs de paris sportifs et de loteries au Canada, en Australie, à Hong Kong… Grâce à cette acquisition, nous adressons désormais de nouveaux secteurs d’activités : les loteries et les opérateurs de paris sportifs qui, contrairement aux opérateurs de pari mutuel, ne sont pas confrontés à une baisse des enjeux.
Cette acquisition qui permet une diversification d’activités/de marchés fait passer le Groupe Carrus d’une PME à une ETI.