Notre projet de réseaux sous-marins fibre optique le plus ambitieux à ce jour est le réseau 2Africa, un câble sous-marin long de 45 000 km et qui fait le tour complet de l’Afrique.

Le leader européen des réseaux sous-marins de câbles à fibre optique

Dossier : Vie des entreprises - Logistique et supply chain, les infrastructures du numériqueMagazine N°800 Décembre 2024
Par Paul GABLA (X83)

Au cours des 40 der­nières années, Alca­tel Sub­ma­rine Net­works (ASN) s’est impo­sé comme un acteur lea­der sur le mar­ché en pleine explo­sion des réseaux sous-marins à fibre optique. Paul Gabla (X83), Vice-Pré­sident Sales & Mar­ke­ting, nous en dit plus sur l’entreprise, son posi­tion­ne­ment et son rôle stratégique.

Quels sont le métier et le positionnement d’ASN ?

Alca­tel Sub­ma­rine Net­works (ASN) est un des lea­ders mon­diaux dans le domaine des réseaux sous-marins à fibre optique. Dans le sec­teur des télé­com­mu­ni­ca­tions, notre métier consiste à relier les pays entre eux avec des réseaux à fibre optique à très haute capa­ci­té. Sur un plan plus opé­ra­tion­nel, nous maî­tri­sons l’ensemble de la chaîne de valeur, de la pro­duc­tion du câble et des équi­pe­ments asso­ciés à l’installation des sys­tèmes avec nos propres bateaux.

“ASN est aussi un acteur historique du secteur des câbles sous-marins de télécommunications, avec une expérience de plus de 150 ans.”

Dans ce sec­teur, nous sommes l’un des trois plus grands fabri­cants mon­diaux de réseaux de câbles sous-marins. ASN est aus­si un acteur his­to­rique du sec­teur des câbles sous-marins de télé­com­mu­ni­ca­tions, avec une expé­rience de plus de 150 ans. Aujourd’hui, nous employons près de 2 000 personnes.

Dans un monde où le développement des infrastructures numériques est exponentiel, votre activité revêt une dimension stratégique. Dites-nous en plus.

Selon de nom­breuses esti­ma­tions, plus de 98 % des échanges de don­nées inter­na­tio­naux tran­sitent par des câbles sous-marins. Ces réseaux sont une res­source indis­pen­sable pour toutes les acti­vi­tés indus­trielles, éco­no­miques et sociales des entre­prises et des par­ti­cu­liers. Plus par­ti­cu­liè­re­ment, les entre­prises ont besoin de pou­voir comp­ter sur un réseau fiable qui fonc­tionne au bon niveau de qua­li­té et de manière conti­nue afin de conduire et déve­lop­per leurs acti­vi­tés. En effet, elles ont besoin au quo­ti­dien de pou­voir uti­li­ser une mul­ti­tude d’applications et d’outils, d’accéder au cloud, d’utiliser des tech­no­lo­gies, comme l’intelligence arti­fi­cielle, mais aus­si d’échanger et de rece­voir des données.

Grâce à nos câbles à fibre optique à haute capa­ci­té, nous appor­tons une contri­bu­tion essen­tielle au bon fonc­tion­ne­ment du réseau et au trans­fert d’informations. Nous assu­rons aus­si la ges­tion à dis­tance des sys­tèmes, ain­si que leur sur­veillance en temps réel grâce à des tech­no­lo­gies déve­lop­pées en propre, incluant par exemple des sen­seurs à fibre optique qui per­mettent notam­ment de détec­ter des évè­ne­ments sis­miques ou de l’activité à proxi­mi­té des câbles et équi­pe­ments sous-marins.

Qu’en est-il de la dimension de souveraineté nationale de votre activité ?

La sou­ve­rai­ne­té natio­nale s’appuie sur la néces­si­té de garan­tir une conti­nui­té de ser­vice et un accès conti­nu au réseau. Dans un contexte mar­qué par des ten­sions géo­po­li­tiques, cela implique aus­si d’être en mesure d’intervenir pour main­te­nir le réseau en condi­tion opé­ra­tion­nelle ou pour réa­li­ser en temps réel des opé­ra­tions de maintenance.

L’État a récemment décidé d’acquérir 80 % du capital de la société. Pouvez-vous nous en dire plus ?

En effet ! Nokia, seul action­naire d’ASN jusque-là, et l’État fran­çais étaient en négo­cia­tion pour que l’Agence des Par­ti­ci­pa­tions de l’État (APE) acquière 80 % du capi­tal de l’entreprise. Cette tran­sac­tion confirme la dimen­sion stra­té­gique des réseaux sous-marins qui garan­tissent, entre autres, l’accès à internet.

Avec cette opé­ra­tion, la France et l’Europe sécu­risent un cham­pion euro­péen alors que les autres acteurs du mar­ché sont amé­ri­cain, japo­nais et chi­nois. Grâce à cet action­naire ins­ti­tu­tion­nel, ASN s’inscrit doré­na­vant dans des pers­pec­tives à long terme.

Aujourd’hui, vous êtes mobilisé sur de nombreux projets avant-gardistes et emblématiques dans le monde. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Notre pro­jet le plus ambi­tieux à ce jour est le réseau 2Africa, un câble sous-marin long de 45 000 km et qui fait le tour com­plet de l’Afrique. 2Africa connecte pra­ti­que­ment tous les pays côtiers du conti­nent afri­cain au réseau mon­dial sous-marin en uti­li­sant des tech­no­lo­gies de pointe dotées des plus hautes capa­ci­tés tech­niques. Ce réseau s’étend jusqu’à Londres, en Inde, au Pakis­tan et dans les pays du Golfe. Concrè­te­ment, 2Africa va per­mettre de connec­ter un grand nombre de pays afri­cains au réseau mon­dial à très haut débit et contri­bue, en ce sens, à amé­lio­rer la qua­li­té des infra­struc­tures de télé­com­mu­ni­ca­tions. La durée totale de réa­li­sa­tion de ce pro­jet est de 6 ans et sa fina­li­sa­tion est pré­vue pour début 2026.

“Sur un plan plus opérationnel, nous maîtrisons l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production du câble et des équipements associés à l’installation des systèmes avec nos propres bateaux.”

Un autre pro­jet d’intérêt, dans le cadre d’un contrat avec un opé­ra­teur por­tu­gais, nous déployons le long d’un câble de 3500 km une ving­taine de cap­teurs SMART (Science Moni­to­ring And Reliable Tele­com­mu­ni­ca­tions) qui ont voca­tion à être uti­li­sés pour l’acquisition de don­nées sur les fonds sous-marins, telles que l’évolution de la tem­pé­ra­ture, de l’activité sis­mique et des cou­rants sous-marins. Nous avons de plus en plus de demandes visant à déployer cette typo­lo­gie de cap­teurs en com­plé­ment des câbles sous-marins.

Sur ce secteur hautement technologique, quelle est votre valeur ajoutée ?

Créé il y a plus de 150 ans pour construire des câbles sous-marins de télé­com­mu­ni­ca­tions, et posi­tion­né sur le seg­ment des réseaux de câbles sous-marins à fibre optique depuis plus de 40 ans, ASN est un des rares four­nis­seurs de solu­tions clé en main. Nous cou­vrons véri­ta­ble­ment toute la chaîne de valeur : nous fabri­quons les câbles, les répé­teurs (ces équi­pe­ments immer­gés qui servent à réam­pli­fier le signal tous les 80 à 100 kilo­mètres), les télé-ali­men­ta­tions qui amènent l’énergie aux répé­teurs, les ter­mi­naux qui envoient les signaux de télé­com­mu­ni­ca­tions dans le câble…

Nous avons éga­le­ment notre propre flotte de bateaux pour ins­tal­ler les câbles sous-marins. Ce posi­tion­ne­ment nous per­met d’avoir une fine maî­trise de la per­for­mance des sys­tèmes, des plan­nings de réa­li­sa­tion et de toutes les phases du pro­jet. En paral­lèle, nous nous appuyons sur des équipes expertes et expé­ri­men­tées, notam­ment sur le volet R&D, qui conçoivent, fabriquent et main­tiennent ces sys­tèmes complexes.

Aujourd’hui, comment vous projetez-vous sur ce marché en plein essor ? Êtes-vous confrontés à des enjeux particuliers ?

Alors que le tra­fic aug­mente de manière conti­nue de 30 à 40 % chaque année, nous avons prin­ci­pa­le­ment deux enjeux et axes de déve­lop­pe­ment. Tout d’abord, déve­lop­per nos capa­ci­tés afin de pou­voir répondre à cette hausse de la demande. Et, en paral­lèle, s’inscrire dans une démarche d’amélioration conti­nue de nos tech­no­lo­gies et sys­tèmes pour res­ter compétitifs.

Pour mener l’ensemble de ces projets et enjeux, recrutez-vous ?

ASN recrute sur de nom­breux métiers. Nous recher­chons notam­ment des ingé­nieurs en R&D, en optique, en élec­tro­nique, en logi­ciel, en méca­nique, en ther­mique ou encore en sciences des maté­riaux. Avis aux intéressés !

Poster un commentaire