Le modèle français des agences de l’eau : 60 ans de succès
La grande loi sur l’eau de 1964 fête ses 60 ans. C’est elle qui a mis en place le modèle français des agences de l’eau, dotées des instruments de planification, d’intervention et d’animation qui leur ont permis au cours du temps d’améliorer la qualité de l’eau et des milieux aquatiques et de protéger la biodiversité. Leur succès est la preuve de l’efficacité d’une approche collective, pragmatique et informée pour l’action publique.
Des sécheresses extrêmes dans le Sud entraînent ruptures de l’alimentation en eau potable, restrictions fortes des usages de l’eau et incendies. Dans le Nord, pluies intenses et ruissellements sont à l’origine d’inondations catastrophiques. À l’Ouest, les « mégabassines » déchaînent les passions. À l’Est, des sources d’eaux minérales sont contaminées par des bactéries et des pesticides. À Paris, la qualité de l’eau de la Seine est l’objet de tous les regards, enthousiastes ou grincheux, à l’occasion des Jeux olympiques. Ces mises en lumière médiatiques éphémères, souvent accompagnées de messages au mieux simplificateurs, ne rendent pas compte des enjeux liés à l’eau, sujet aussi vital que complexe, trait d’union entre les problématiques d’environnement, de santé, de biodiversité et de climat. La gestion équilibrée de l’eau, qui ne peut s’inscrire que dans la durée, est de plus aujourd’hui mise à rude épreuve par le changement climatique, dont la forte perturbation du cycle de l’eau constitue le principal marqueur. Il y a soixante ans, la France s’est dotée d’une gouvernance et d’outils originaux permettant de relever ces défis. Méconnus du grand public, considérés avec intérêt par nos partenaires européens et internationaux, ils méritent que l’on s’y attarde.
La loi de 1964 : création des agences de l’eau
Nous célébrons en 2024 l’anniversaire de la loi qui a institué les principes fondamentaux de la gestion de l’eau à la française, bien avant que l’Europe ne se préoccupe d’harmoniser la politique de l’eau et de donner davantage de cohérence aux diverses réglementations sectorielles existantes, à travers l’adoption de la directive-cadre sur l’eau du 23 octobre 2000. La loi du 16 décembre 1964 relative au régime et à la répartition des eaux et à la lutte contre la pollution, comme son appellation quelque peu technique ne l’indique pas, est stratégique, puisqu’elle crée le cadre institutionnel et financier permettant une gestion décentralisée de la ressource en eau en France. Elle instaure ainsi une logique de gestion de l’eau par bassin versant hydrographique (et non selon le découpage administratif usuel) et prévoit la création, dans chaque bassin, d’une instance de concertation, le comité de bassin, et d’une agence percevant des redevances payées par les acteurs du bassin (« agence financière de bassin »). Elle impose également la mise en place d’un suivi de la qualité des eaux superficielles et prévoit la définition d’objectifs d’amélioration de la qualité de ces eaux.
Des enrichissements du cadre législatif
Les deux autres grandes lois sur l’eau françaises viennent enrichir, en 1992 et en 2006, ce cadre fondateur. La loi du 3 janvier 1992 reconnaît la ressource en eau comme patrimoine commun de la Nation et dote les bassins d’instruments de planification de la gestion de l’eau : le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) pour le bassin, les schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) au niveau local.
“Bien plus que des « agences financières de bassin ».”
Celle du 30 décembre 2006 institue un droit d’accès à l’eau potable et fixe les grandes orientations des programmes pluriannuels des agences de l’eau. Aujourd’hui, les six agences instaurées par la loi de 1964 sont bien plus que des « agences financières de bassin ». Le rôle de ces établissements publics de l’État originaux, sous tutelle du ministère chargé de l’Écologie, s’est élargi et affermi au fil des années : ils ont su évoluer et s’adapter aux défis et aux besoins.
L’accompagnement technique et financier des maîtres d’ouvrage
Aider à l’émergence des projets contribuant à la préservation des ressources en eau et les accompagner constituent la mission historique des agences de l’eau. Les principes et modalités de leur intervention sont précisés dans un programme pluriannuel. Les taux d’aide pratiqués ou encore les conditions d’éligibilité sont conçus pour soutenir les projets qui répondent au mieux aux priorités d’action identifiées pour le bassin. À l’origine, les agences ont cherché à accompagner les investissements coûteux permettant de lutter contre les pollutions des cours d’eau – comme ceux relatifs aux stations d’épuration urbaines et industrielles – ou encore de sécuriser l’alimentation des populations en eau potable. Dans le bassin de la Seine, il s’agissait également de mieux réguler les débits, à travers la construction de vastes barrages-réservoirs en amont de l’agglomération parisienne. La prévention des pollutions diffuses, essentiellement d’origine agricole (nitrates, pesticides et leurs métabolites), pour protéger la ressource en eau et éviter de coûteux traitements de l’eau potable, la préservation des milieux naturels et des écosystèmes (comme les zones humides), ainsi que de la biodiversité qu’ils abritent, la protection du milieu marin, la gestion à la source et l’infiltration des eaux pluviales et plus globalement la gestion quantitative de l’eau, essentielle à l’ère du changement climatique, ont enrichi progressivement les domaines d’intervention des agences. La capacité financière d’intervention des six agences, dans le cadre de leur 11e programme 2019–2024, s’élevait à 12 Md€ sur six ans, versés sous forme de subventions et, plus marginalement, d’avances remboursables. Le bassin Seine-Normandie en représente à lui seul un tiers, du fait de la diversité et de l’intensité des pressions qui s’y exercent (voir ci-contre) et des choix opérés en matière de redevances.
Seine-Normandie, un bassin sous forte pression
Seine-Normandie est le bassin versant de la Seine, de ses principaux affluents (l’Yonne, la Marne et l’Oise) et de petits fleuves de la côte normande. Il compte 55 000 km de rivières et couvre 18 % du territoire français. Il comprend près de 8 150 communes, s’étend sur 28 départements de 7 régions différentes. Il est riche en eaux souterraines, qui permettent de satisfaire près de 60 % des besoins en eau potable, premier usage de l’eau sur le bassin, et qui jouent un rôle déterminant dans le fonctionnement des rivières. Il comporte de nombreuses zones humides, écosystèmes riches et complexes, qui ont un rôle fondamental dans l’épuration des eaux et la réduction des inondations, et qui abritent une biodiversité faunistique et floristique remarquable. Sa façade littorale s’étend de la baie du Mont-Saint-Michel au pays de Caux et compte 650 kilomètres de linéaire côtier, 154 plages et 19 ports.
Le bassin est très marqué par l’homme : la densité des forêts y est faible, alors que l’urbanisation et l’activité agricole, qui se déploie sur 60 % de la surface du bassin (beaucoup de grandes cultures et peu d’élevage), sont fortement présentes autour des grands cours d’eau. La vallée de la Seine constitue un pôle d’implantation et d’attraction industrielle majeur, aussi bien pour les industries de transformation (pétrochimie, chimie de spécialités, papeteries) que pour les industries manu-facturières (construction automobile, aéronautique, industrie mécanique). Elle possède deux des plus importants ports fluviaux français : Paris (port de Gennevilliers) et Rouen.
5 200 captages d’eau permettent de produire 1,5 milliard de mètres cubes d’eau potable par an pour les 18,3 millions d’habitants que compte le bassin (près de 12 pour la seule région Île-de-France). La fréquentation touristique sur le littoral normand et en Île-de-France est massive et vient augmenter la pression sur le bassin. Plus de 2 500 stations d’épuration traitent les eaux usées de l’ensemble de la population. Le bassin comporte la plus importante station d’épuration d’Europe (Achères).
Le bassin Seine-Normandie reçoit ainsi les rejets de 30 % de la population française, 40 % de l’industrie nationale et les pollutions diffuses de 25 % de l’agriculture nationale, alors que la Seine est le plus petit des principaux fleuves français, en débit.
Les six agences de l’eau comptent aujourd’hui 1 500 agents. L’agence de l’eau Seine-Normandie en compte 400, dont la majorité travaille dans six directions territoriales, chargées de sous-bassins de la Seine ainsi que des fleuves normands.
La gestion des redevances
Pour assurer cet accompagnement et leur propre fonctionnement, les agences de l’eau perçoivent des redevances auprès de tous les usagers des bassins, qui polluent ou prélèvent de l’eau : collectivités, entreprises, agriculteurs ou associations. Ces redevances constituent l’essentiel de leurs recettes, les agences de l’eau ne recevant notamment aucune subvention de la part de l’État, contrairement à la plupart des établissements publics de l’État. Si la gestion par bassin versant est largement répandue, imposée en Europe depuis la directive-cadre de 2000 et donnée en exemple par les Nations unies, le modèle français décentralisé, intégré et mutualiste des agences de l’eau fait figure d’exception. Tout comme les redevances des agences de l’eau : reconnues comme des impôts (le Conseil constitutionnel a estimé, en 1982, que les redevances des agences de l’eau devaient être rangées parmi les impositions de toute nature, dont la Constitution réserve au législateur le soin de fixer les règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement), leur niveau n’en est pour autant pas fixé par le Parlement, ce qui ne manque pas d’agacer certains puristes depuis leur création. Parce qu’elle peut inciter les usagers de l’eau à adopter des comportements vertueux – moins polluer, moins prélever – cette fiscalité pourrait être utilisée encore davantage comme un outil de politique publique à part entière, complémentaire aux outils incitatifs ou encore à la réglementation, assez peu utilisée comme levier d’action pérenne.
L’animation des instances de bassin
Le rôle d’animation qu’assure chaque agence de l’eau, en particulier du comité de bassin et de ses commissions thématiques ou territoriales, est central. 185 membres issus des collectivités territoriales, de l’État, des acteurs socio-économiques, du monde associatif, composent par exemple le comité de bassin Seine-Normandie. L’écoute et l’implication, la concertation et la recherche du consensus, la solidarité – entre tous types d’usagers, de la source à l’estuaire, entre territoires urbains et ruraux – sont les maîtres mots de la démocratie de l’eau qui s’y exerce. C’est une spécificité forte de la gestion de l’eau que d’associer l’ensemble des parties prenantes au sein d’instances qui ont un réel pouvoir décisionnel, puisqu’elles valident les orientations stratégiques, opérationnelles et financières (comme les taux des redevances) des agences de l’eau, lesquelles les mettent en œuvre sur le terrain.
La planification
Construire et proposer ces orientations au sein de documents structurants (SDAGE et programme de mesures, stratégie d’adaptation au changement climatique, programme d’intervention), toujours âprement débattus au sein des instances de bassin, constituent une autre grande mission des agences. Il n’est pas étonnant que l’eau ait été le premier objet de planification écologique choisi par le gouvernement : la planification en matière d’eau est une démarche trentenaire en France, confortée et précisée par la directive européenne de 2000, qui en a repris les principes. Un des objectifs actuels est de développer dans les territoires des bassins des déclinaisons locales de cette planification, aussi opérationnelles que possible et assorties d’objectifs.
La connaissance
Chaque agence dispose enfin d’une connaissance approfondie des milieux aquatiques de son bassin, de leur fonctionnement, souvent complexe, de leur état qualitatif comme quantitatif. Cette connaissance, partagée et largement mise à disposition du public, ainsi que l’expertise du personnel des agences sont essentielles pour fonder les décisions des acteurs des bassins sur des faits et données solides. L’agence assure ainsi elle-même la maîtrise d’ouvrage de la surveillance de la qualité de toutes les eaux de surface et souterraines. Elle finance de nombreuses études, assure le secrétariat du conseil scientifique placé auprès du comité de bassin et soutient et oriente de grands programmes de recherche partenariaux, en les incitant à développer le transfert de connaissances vers les gestionnaires du bassin. S’appuyer sur la parole scientifique se révèle souvent utile pour éclairer les débats et clore les polémiques.
Nouer des partenariats contractuels avec les collectivités
En 2020, le syndicat de l’Orge (voir page 42) signait un contrat de territoire « eau et climat » pour la période 2020–2024 pour les bassins versants de l’Orge et ses affluents, couvrant 39 communes. L’objectif du contrat : l’amélioration de la qualité des eaux superficielles, par la maîtrise des rejets polluants dans les cours d’eau, par la restauration de la continuité écologique des cours d’eau et par la maîtrise des ruissellements. 41,7 M€ de travaux y sont identifiés comme prioritaires. En 2022, le même syndicat signait également le contrat de « reconquête de la baignade en Seine essonnienne », qui définit les actions prioritaires à mettre en œuvre pour répondre aux objectifs de reconquête de la qualité de l’eau de la Seine, dans l’objectif d’atteindre une qualité satisfaisante pour la baignade sur le territoire des communes essonniennes riveraines de la Seine. Il renforce et complète les engagements déjà pris par les nombreux maîtres d’ouvrage signataires.
Un rôle fédérateur
Davantage qu’une mission, trouver des alliés, des relais sur le terrain pour faire connaître les enjeux de l’eau et mobiliser les innombrables acteurs, maîtres d’ouvrage et usagers des bassins autour des priorités d’action identifiées est une nécessité pour les agences de l’eau, qui agissent largement indirectement et restent des établissements publics de taille modeste. La contractualisation de l’agence – avec des collectivités territoriales mais aussi, par exemple, avec des entreprises ou fédérations d’entreprises – permet de sceller des engagements réciproques à mener et soutenir des projets favorables à la préservation des ressources en eau. Des conventions de partenariat moins formelles, parfois interagences de l’eau, ont été conclues avec des acteurs publics ou privés afin de jeter des ponts entre le monde de l’eau et ceux, sectoriels, de l’agriculture, des transports, de l’énergie, de l’urbanisme ou encore de l’habitat social. L’agence apporte par ailleurs un soutien à des structures mettant en place des animateurs pour porter sur le terrain des thématiques prioritaires, telles que la protection des captages pour l’eau potable, la sauvegarde des zones humides ou la prévention des inondations. Les actions d’information, de communication, de formation des acteurs et des scolaires se sont également fortement développées à l’échelle du bassin et dans les territoires, qu’elles soient directement portées ou seulement financées par l’agence. Elles s’appuient largement sur la valorisation d’initiatives et de projets exemplaires accompagnés par l’agence (cf. encadré). Au niveau national, les agences de l’eau s’unissent pour faire connaître, toujours par l’exemple, les enjeux de l’eau au grand public, lors de campagnes télévisuelles.
Ayant montré leur robustesse et leur capacité d’adaptation, disposant de nombreux leviers, travaillant ensemble, les agences de l’eau sont ainsi devenues au fil du temps des acteurs clés dans les territoires au service de la préservation de l’eau, de la biodiversité et de l’adaptation au changement climatique. Elles ont permis d’immenses progrès. Preuve que, en matière environnementale, une approche collective, pragmatique et informée, s’appuyant sur un modèle de financement confirmé dans la durée par la puissance publique, peut produire des résultats décisifs.
Illustrations de l’intervention de l’agence de l’eau Seine-Normandie
Rendre la Seine baignable pour les JO et bien au-delà. Ce chantier hors norme consistait à mettre en service des ouvrages structurants et de nouveaux réseaux d’assainissement, créer les raccordements ou corriger les mauvais branchements sur les réseaux de tous les usagers (particuliers, bâtiments publics, résidences des bailleurs sociaux, hôtels, bateaux), désinfecter les rejets de stations d’épuration, limiter les apports d’eaux pluviales polluées en désimperméabilisant des surfaces. L’agence de l’eau aura été présente depuis les études préalables jusqu’à la conception de dispositifs d’accompagnement adaptés et au suivi de la bonne exécution du plan baignade, apportant la moitié du 1,2 Md€ investi. Cette accélération des investissements permettra la poursuite de la reconquête de la qualité et de la biodiversité de la Seine, déjà très avancée, et la reconnexion de la population francilienne à son fleuve.
Préserver la qualité des ressources en eau en protégeant les captages d’eau des pollutions diffuses. En 2020, Eau de Paris, qui fournit de l’eau potable à tous les Parisiens et travailleurs à Paris, lançait, avec le soutien de l’agence, un dispositif pionnier de conseil et d’aides agricoles, venant en appui à l’agriculture durable et biologique, pour réduire ou supprimer l’usage d’engrais chimiques et de pesticides sur l’ensemble de ses aires d’alimentation de captages (dispositif de 47 M€ sur dix ans, pris en charge à 80 % par l’agence). Depuis lors, 19 dispositifs de « paiements pour services environnementaux » visant différents objectifs environnementaux ont vu le jour sur le bassin, complétant la large palette des aides au secteur agricole déployées par l’agence. Cette dernière s’attache également à aider la structuration des filières à bas niveaux d’intrants (stockage, séchage, triage, transformation, etc.), pour conforter la pérennité des exploitations engagées dans la protection de l’eau.
Accompagner les projets de désimperméabilisation des zones urbanisées grâce à une meilleure gestion des eaux pluviales. L’agence de l’eau a accompagné (avec une prise en charge financière à 90 %) la gestion des eaux pluviales à la source dans le cadre de la reconstruction du centre hospitalier régional de Caen, couvrant au total 12 hectares. Le projet inclut la réalisation de surfaces de parking dans lesquelles les eaux pluviales sont infiltrées. Les eaux de ruissellement des autres surfaces sont orientées vers des noues d’infiltration et des espaces en creux. Des toitures végétalisées viennent compléter le projet. Ce type de projet, en très fort développement sur le bassin, présente de multiples bénéfices : l’infiltration des eaux pluviales, qui n’encombrent ainsi pas les réseaux, la recharge naturelle des nappes souterraines, le rafraîchissement des villes. Il bénéficie également du soutien de l’agence à travers le fonds vert (volet renaturation des villes et villages) géré pour le compte de l’État.
Protéger et restaurer les milieux naturels et leur biodiversité. En juillet 2022, l’agence de l’eau lançait un appel à projets « eau et biodiversité », avec pour objectif d’encourager les stratégies foncières pour la sauvegarde des milieux humides, les trames vertes liées à l’eau, la protection, la résilience et la reconquête des espèces. 57 projets ont été sélectionnés et financés par l’agence parmi les 78 reçus. Cet appel à projets préfigurait le soutien à la stratégie nationale biodiversité 2030 apporté par l’agence de l’eau, à travers la gestion du fonds vert (volet biodiversité) que l’État lui a confiée.
Encourager la sobriété en eau pour tous les usages. Avec l’appui de l’agence de l’eau, 1 Mm3 sera économisé chaque année sur le site marnais de l’entreprise Cristal Union, comportant une sucrerie et une distillerie, grâce à la modernisation des circuits d’eau et le recours accru au recyclage des eaux dans le process agroalimentaire et pour l’irrigation. L’industriel agroalimentaire vise l’autonomie en eau de l’ensemble de ses sites, sans prélèvements dans les nappes, à l’horizon 2030. Tous les usagers, citoyens, agriculteurs, entreprises, collectivités, sont invités à faire preuve de sobriété : il est prioritaire de faire baisser la demande en eau – avant de chercher à sécuriser l’offre d’eau – pour s’adapter durablement à la raréfaction de la ressource.
Adapter les territoires au changement climatique. Adapter la basse vallée de la Saâne, en Seine-Maritime, pour réduire les risques d’inondation et de submersion marine, permettre la poursuite de l’ensemble des usages socio-économiques de la vallée et améliorer la qualité des milieux naturels : c’est l’objet du projet de recomposition spatiale d’un territoire littoral, porté par plusieurs acteurs publics locaux, coordonné par le Conservatoire du littoral, accompagné par l’agence de l’eau et soutenu par l’Union européenne du fait de son ambition. Sur le terrain, trois chantiers se déploient, en matière d’assainissement, de relocalisation d’activités, d’aménagement hydraulique et de restauration et renaturation de cours d’eau.