Le monde, modes d’emploi
Comprendre, prévoir, agir, protéger

Au dos de l’ouvrage Le monde, modes d’emploi, Jacques Atta­li annonce un véri­table tes­ta­ment « ras­sem­blant tout ce que cha­cun devrait savoir sur la marche du monde et son ave­nir. Tout ». 

Ambi­tion extrême ren­due cré­dible par son excep­tion­nelle com­bi­nai­son d’expériences : for­ma­tion de base scien­ti­fique, pro­fes­so­rat en éco­no­mie, publi­ca­tion sta­kha­no­viste et très diver­si­fiée, proxi­mi­té active avec les grands diri­geants du monde. 

Sur­prise : dès l’introduction, l’économie y est qua­li­fiée de « pseu­dos­cience assez riche pour s’offrir un faux prix Nobel » dont les théo­ries « se trompent toutes et tout le temps » et « ne com­prennent rien à l’avenir » (une leçon que Jacques Atta­li a tirée de ses pro­pos de 2011 sur la vrai­sem­blable dis­pa­ri­tion de l’euro avant Noël ?). Curieu­se­ment, cela n’empêche pas le pre­mier cha­pitre d’être un véri­table cours de base d’« éco­no­mie pour les nuls ». Suit un fas­ci­nant résu­mé de l’histoire de l’humanité « à la Yuval Hara­ri », qui asso­cie à 9 cités, cha­cune « cœur » de son époque, 9 prin­cipes géné­raux, puis dans « Pré­sent : 2023 » une ava­lanche de don­nées chiffrées. 

Après une brève défi­ni­tion de 12 (autres) prin­cipes de l’ordre mar­chand, notre cama­rade entre dans la par­tie pros­pec­tive via une des­crip­tion apo­ca­lyp­tique des « 3 impasses » et des « 3 menaces mor­telles » aux­quelles l’humanité devra faire face vers 2050. Le cha­pitre « Pour un virage radi­cal » n’est pas très récon­for­tant, car il recon­naît que « à pre­mière vue seule une dic­ta­ture pla­né­taire pour­rait résoudre ces pro­blèmes d’une façon efficace ». 

Par­mi les remèdes, la conclu­sion recom­mande en par­ti­cu­lier – com­prenne qui pour­ra – un ensei­gne­ment géné­ra­li­sé de l’économie, « cha­cun devra savoir ce qu’est un EBITDA » et être en mesure de « lire la comp­ta­bi­li­té des enti­tés publiques ». Un ouvrage pas­sion­nant par la quan­ti­té d’informations ras­sem­blées, mais dont le fil direc­teur peut par­fois man­quer de cohérence. 

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