Le naufrage de l’Union soviétique : choses vues
On pense à Tocqueville pour la lucidité de ces pages d’histoire vécue : la perestroïka de Gorbatchev, de 1989 à 1991. L’auteur la vécut de l’intérieur, conseiller qu’il fut du maire élu de Moscou, Valentin Sergueïevitch Pavlov. Il participa à l’élaboration du « Plan des 500 jours » au cabinet de Gorbatchev avec le professeur Stanislav Chataline. Lui-même économiste, il obtint un accord des économistes russes avec la Commission européenne de Jacques Delors. Le livre reproduit les articles – de La Jaune et la Rouge – que Mégrelis publia à cette époque, déjà lointaine mais qu’il excelle à nous remettre en mémoire. Ces « intermèdes » sont de plain-pied avec l’écriture plus récente.
Ce livre brille par trois faces : un style d’excellent écrivain, fluide et précis ; la profondeur d’un historien, sachant replacer les mentalités dans la longue durée, expliquant celles de l’URSS entre 1917 et 1991 par l’histoire de Byzance et du christianisme oriental ; la description vivace de ce qu’il vit et vécut, à trente ans de distance pourtant.