Le parrainage des élèves internationaux
Une centaine d’élèves internationaux va bientôt rejoindre l’École. Face à des différences linguistiques et culturelles, ces jeunes ont besoin de tisser des liens avec notre pays.
Depuis quatre ans, l’opération de parrainage animée par des anciens de tout âge leur apporte un indispensable soutien, doublé d’un enrichissant retour pour le parrain et sa famille, et contribue au rayonnement de l’École à l’international.
Pour le filleul et le parrain, le plaisir de partager et faire découvrir sa culture
Une centaine d’élèves internationaux va prochainement rejoindre l’École à Palaiseau. Deux tiers d’entre eux ne connaissaient pas la France il y a seulement quelques mois. Séparés de leur pays, ils doivent faire face à des différences linguistiques et culturelles et à un système d’enseignement très spécifique. Le tissage de liens avec des camarades appartenant à des horizons culturels différents n’est pas spontané. Rester entre eux est un refuge sécurisant. Comment les aider ?
Ouverture et partage
Chaleur humaine
J’apprécie énormément l’échange avec Yanjun Sun. Nous cherchons à faire en sorte qu’elle se sente à l’aise en France, mais nous recevons aussi beaucoup de sa part. J’ai des enfants de son âge, ce qui lui permet de connaître les aspirations des jeunes adultes en France, étudiants ou débutant leur carrière. Je lui ai fait rencontrer des collègues de mon entreprise, dont certains de son pays. Nous discutons sur l’orientation de ses études et de ses choix. Faire la connaissance de ses amis fait aussi partie du jeu. Un simple coup de fil ou un courriel suffit pour organiser une rencontre impromptue et elle répond très simplement si elle est disponible ou non. L’accueil et la chaleur humaine que reçoivent les étudiants étrangers comptent beaucoup pour l’appréciation et le souvenir qu’ils garderont de leurs années d’études.
Diane Dessalles-Martin (76)
Depuis quatre ans, le parrainage par des anciens les aide à franchir le pas, sortir du campus, connaître la France réelle, avec la vie de famille, les cafés, les parcs, la cuisine, les personnes âgées, les fêtes, les enfants. Bref, commencer à apercevoir ce qu’est la vraie vie et la vraie nature des Français, dans un cadre normal, non protégé, non confiné. Sans parler du soutien et des conseils que peut lui apporter le parrain, en l’absence de la famille qui est si loin.
Pour le parrain, c’est avant tout le plaisir de partager et de faire découvrir sa culture. C’est aussi une ouverture vers un autre pays. C’est la satisfaction d’avoir accompagné une ou un jeune camarade.
Allemands, Brésiliens, Chinois, Espagnols, Roumains, Russes, Vietnamiens, ou de bien d’autres origines, âgés de vingt-trois et vingt-cinq ans, ils arrivent en majorité à l’École au mois d’avril, après avoir suivi des cours de français s’ils ne sont pas francophones. Les binômes parrain-filleul sont constitués à cette époque, pour une durée de l’ordre d’un an à un an et demi lorsque les élèves sont à l’École, et peuvent se prolonger par la grâce des liens tissés.
Afin de faciliter les affectations, un souhait éventuel est demandé aux anciens (sexe, origine), de même qu’aux élèves (secteur professionnel).
Un contact par mois… ou plus
Premiers pas
Olga est venue quatre ou cinq fois à la maison, dont la dernière fois avec ses parents après la cérémonie de présentation au drapeau. Ils avaient fait le déplacement pour l’occasion. Les relations entre élèves étrangers et français paraissent difficiles. Les Parisiens quittent le campus tous les week-ends. Le parrain est amené, au début, à guider les premiers pas parisiens de son filleul. De son côté, Olga nous apporte son regard sur notre pays et l’École. C’est à chaque fois un plaisir de la voir. Seul problème, l’occasion n’est pas si fréquente. Olga nous a apporté autant sinon plus que ce que nous avons pu lui apporter.
Étienne Beeker (72)
Les valeurs de l’École et la solidarité de la communauté polytechnicienne s’expriment pleinement dans ce projet. L’offre de parrains est d’ailleurs telle qu’il y a eu jusqu’à présent trop de candidats. Dans ces cas-là, l’ancien frustré est évidemment prioritaire pour les attributions de l’année suivante. Bon an, mal an, les appariements se passent de façon satisfaisante avec d’excellents retours de la part des filleuls.
Les parrains sont recrutés dans toutes les promotions, quel que soit leur âge, un coordonnateur de l’opération étant nommé pour une tranche de dix promotions. Le caissier international participe activement au choix des binômes.
Le rythme moyen est d’un contact par mois, chacun étant libre de s’organiser en fonction des rencontres souhaitées : week-end, déjeuner, concert, balade ou simple verre dans un bistro parisien ou lyonnais.
Une opération bien rodée
Quelles sont les difficultés ? Le plus souvent elles sont liées au manque de disponibilité (le travail scolaire est très prenant), aux difficultés de transport, ou encore au grand respect de ces jeunes face à un parrain dont la position sociale peut les intimider. Mené depuis 2004 en parfaite coordination avec l’École, le parrainage par des anciens de jeunes camarades internationaux est un succès ; tous les élèves qui souhaitaient être parrainés ont pu l’être avec de très bons retours de leur part.