Le Pouvoir de la destruction créatrice
Trois économistes ont, fin 2019, commencé à rédiger l’ouvrage Le Pouvoir de la destruction créatrice : Philippe Aghion, professeur au Collège de France, à l’Insead et à la London School of Economics, Céline Antonin, économiste senior à l’Observatoire français des conjonctures économiques, et Simon Bunel, administrateur de l’Insee. La crise de la Covid les a incités à explorer le défi que la destruction créatrice pose aux pouvoirs publics. Les auteurs définissent ce concept, énoncé par Schumpeter en 1942, comme « le processus par lequel de nouvelles innovations se produisent continuellement et rendent les technologies existantes obsolètes ». Il bouleverse les entreprises, les activités, les emplois existants et la croissance que les auteurs ne limitent pas à celle du PIB.
La destruction créatrice est utilisée comme paradigme pour étudier le champ économique présent. Ce sont les innovations technologiques qui expliquent le décollage, au début du XIXe siècle, du Royaume-Uni, mais aussi pourquoi des pays, comme l’Argentine, commencent à croître puis s’arrêtent brusquement. Enfin l’industrialisation est-elle une étape indispensable dans la croissance d’un pays ?
Ils examinent l’innovation et son contexte, en précisant le rôle de l’État et de la société civile. Ils répondent à la question, nombreuses statistiques à l’appui : pourquoi les révolutions technologiques créent-elles plus d’emplois qu’elles n’en détruisent ? Quelles relations s’établissent entre l’innovation et la concurrence, son financement, la mondialisation, les inégalités (dont il faut bien préciser de quel type il s’agit) ?
Un plaidoyer qui souligne qu’il faut « accompagner, mais pas empêcher, le processus de destruction créatrice ».