Le Précepteur Comment Moïse entreprit la Bible
Michel Louis Lévy (57)
Rédacteur : Gérard Cohen (70)Editeur : Autoédition, septembre 2019En lisant ce livre, je me suis demandé : qu’allais-je apprendre sur mon arrière-grand-oncle 1 ? Cette fiction ne m’a pas déçu. Un scénario astucieux, peut-être pas si éloigné de la réalité historique que l’on pourrait le penser… car il permet d’imaginer le cheminement par lequel, comme le pose la tradition juive, un homme seul aurait pu rédiger la totalité de la Torah !
Le prologue, une leçon d’introduction, explique de façon ingénieuse la création de l’outil « alphabet », de l’ordre alphabétique et de la numération associée. L’invention du monothéisme par Akhenaton le conduit à l’échec du fait de l’emprise des prêtres des multiples dieux d’alors sur le peuple. Le peuple est illettré, maintenu dans l’obscurité par les prêtres, seuls dépositaires des secrets de la science – notamment du calendrier – et de l’écriture – hiéroglyphique. Comme de tout temps, la libération du peuple passe par son éducation, donc par la transmission des savoirs, grâce à une écriture simple et compréhensible par tous.
L’histoire décrit pas à pas la constitution de l’alphabet, à partir de lettres phéniciennes connues à cette époque, ordonnées à l’aide de raisonnements talmudiques (déjà !), de carrés magiques, toujours donnant un sens aux choix effectués. On découvre en particulier le fondement de la Gematria, ce jeu sur les valeurs des lettres hébraïques et des mots qu’elles forment, sur lequel se construisent nombre d’analyses signifiantes de sages talmudistes. On découvre aussi la création du jour de repos hebdomadaire devenu quasi universel. Les allers-retours fréquents avec les textes bibliques ou mythologiques illustrent le déroulement de l’histoire, éclairant ainsi le lecteur étape par étape.
On peut regretter la convention de translittération de l’hébreu utilisée, cohérente mais très technique, difficile à appréhender par le lecteur non spécialiste, même pourtant hébraïsant. Toutefois ce texte, par les éléments de sémantique et d’étymologie qu’il contient, devrait intéresser notre camarade Pierre Avenas (65) !
1. Googlez l’origine de mon nom (https://fr.wikipedia.org/wiki/Cohen_(juda%C3%AFsme)).