Le renouveau de la Chimie : matériaux, biotechnologies, numérique
L’École d’Ingénieurs en Chimie et Sciences du Numérique de Lyon (CPE Lyon) constate un renouvellement de la chimie dans plusieurs domaines. Le point avec Gérard Pignault (78), Directeur de CPE Lyon.
CPE Lyon est une école d’ingénieur hybride. Comment cela se traduit-il ?
Bien que nous soyons une école de statut privé, associative, labellisée EESPIG, nous sommes implantés sur un campus public et associés à une université publique, l’Université Claude Bernard Lyon 1 ainsi qu’aux grands centres de recherche publics (CNRS en particulier). CPE Lyon est le résultat de la fusion entre une école catholique et une école laïque, encore une hybridation ! À ce titre, notre conseil d’administration est composé à la fois de l’Université Catholique de Lyon mais aussi de la Chambre du Commerce et d’Industrie de Lyon et la Fondation pour l’Université de Lyon. L’école regroupe deux filières de formation :
- Chimie et procédés : 150 diplômés par an ;
- Sciences du numérique : 200 diplômés par an.
Nous recrutons à la fois en niveau bac dans la classe préparatoire associée gérée par l’Institution des Chartreux, au niveau bac+2 via le concours commun des INP et avons également une procédure d’admission sur titre. Dans l’histoire de l’école, nous avons trois personnes qui ont reçu le prix Nobel et actuellement 5 membres des différentes académies dont le prochain président de l’Académie des Sciences.
À l’occasion de l’année de la chimie, quelles sont les initiatives que vous mettez en place pour la promotion de la filière ?
C’est tous les ans l’année de la chimie à CPE Lyon ! Par exemple, à l’automne 2018, nous avons contribué activement à la manifestation Fê te de la Science avec CNRS. À cela s’ajoute une participation active au Mondial des Métiers où nos élèves font la démonstration de chimie simple au quotidien. Par ailleurs, nous avons deux associations d’élèves-ingénieurs dans l’école :
- Chimie Passion pour la promotion de la chimie et des métiers de la chimie auprès des collèges et des lycées ;
- Chimistes en Herbe qui réalise des petites manipulations de chimie auprès d’écoles primaires.
En 2019, nous avons organisé une activité de colloque scientifique intense en phase avec l’année de la chimie.
Quels sont les horizons qui s’offrent aux étudiants de la CPE notamment issus de la filière de la chimie ?
La chimie a de belles perspectives et ses horizons se sont nettement renouvelés. 15 années en arrière, quand j’ai pris la direction de l’école, les diplômés de l’école s’orientaient vers l’industrie chimique notamment la
pétrochimie, la chimie lourde et la pharmacie. Aujourd’hui, les opportunités sont très diversifiées vers l’industrie de l’énergie, les matériaux, l’environnement, la biomasse, la pharmacie, la biotechnologie… Il n’y a plus de frontières sous l’impulsion des start-up et des cabinets de conseils en chimie. Les enjeux relatifs au stockage de l’énergie et aux énergies renouvelables créent également de nouvelles opportunités pour les chimistes.
Le numérique dans la chimie s’inscrit au cœur de vos préoccupations. Qu’en est-il ?
Bien que les nouvelles technologies aient toujours révolutionné l’industrie, le digital provoque des mutations plus profondes. Le monde de la chimie n’échappe pas à cet ouragan numérique !
Les synergies entre ces deux univers se consolident d’une manière très concrète à CPE Lyon puisque nous sommes une école hybride qui cultive ces deux domaines. Récemment, nous avons mis en place une nouvelle formation baptisée “Chimie et Numérique”. Elle constitue un premier pas vers une fertilisation croisée analogue à notre mastère spécialisé “génie des procédés biotechnologiques” qui peut intéresser les jeunes X. L’industrie chimique maîtrise depuis longtemps toutes les techniques de contrôle numérique des procédés, mais l’arrivée de l’intelligence artificielle, du data mining, de la réalité augmentée, des jumeaux numériques… est un nouveau champ d’opportunités formidable !