Le renouveau de la Chimie : matériaux, biotechnologies, numérique

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°749 Novembre 2019
Par Gérard PIGNAULT (X78)

L’École d’Ingénieurs en Chi­mie et Sciences du Numé­rique de Lyon (CPE Lyon) constate un renou­vel­le­ment de la chi­mie dans plu­sieurs domaines. Le point avec Gérard Pignault (78), Direc­teur de CPE Lyon.

CPE Lyon est une école d’ingénieur hybride. Comment cela se traduit-il ?

Bien que nous soyons une école de sta­tut pri­vé, asso­cia­tive, label­li­sée EESPIG, nous sommes implan­tés sur un cam­pus public et asso­ciés à une uni­ver­si­té publique, l’Université Claude Ber­nard Lyon 1 ain­si qu’aux grands centres de recherche publics (CNRS en par­ti­cu­lier). CPE Lyon est le résul­tat de la fusion entre une école catho­lique et une école laïque, encore une hybri­da­tion ! À ce titre, notre conseil d’administration est com­po­sé à la fois de l’Université Catho­lique de Lyon mais aus­si de la Chambre du Com­merce et d’Industrie de Lyon et la Fon­da­tion pour l’Université de Lyon. L’école regroupe deux filières de formation :

  • Chi­mie et pro­cé­dés : 150 diplô­més par an ;
  • Sciences du numé­rique : 200 diplô­més par an.

Nous recru­tons à la fois en niveau bac dans la classe pré­pa­ra­toire asso­ciée gérée par l’Institution des Char­treux, au niveau bac+2 via le concours com­mun des INP et avons éga­le­ment une pro­cé­dure d’admission sur titre. Dans l’histoire de l’école, nous avons trois per­sonnes qui ont reçu le prix Nobel et actuel­le­ment 5 membres des dif­fé­rentes aca­dé­mies dont le pro­chain pré­sident de l’Académie des Sciences.

À l’occasion de l’année de la chimie, quelles sont les initiatives que vous mettez en place pour la promotion de la filière ?

C’est tous les ans l’année de la chi­mie à CPE Lyon ! Par exemple, à l’automne 2018, nous avons contri­bué acti­ve­ment à la mani­fes­ta­tion Fê te de la Science avec CNRS. À cela s’ajoute une par­ti­ci­pa­tion active au Mon­dial des Métiers où nos élèves font la démons­tra­tion de chi­mie simple au quo­ti­dien. Par ailleurs, nous avons deux asso­cia­tions d’élèves-ingénieurs dans l’école :

  • Chi­mie Pas­sion pour la pro­mo­tion de la chi­mie et des métiers de la chi­mie auprès des col­lèges et des lycées ;
  • Chi­mistes en Herbe qui réa­lise des petites mani­pu­la­tions de chi­mie auprès d’écoles primaires.

En 2019, nous avons orga­ni­sé une acti­vi­té de col­loque scien­ti­fique intense en phase avec l’année de la chimie.

Quels sont les horizons qui s’offrent aux étudiants de la CPE notamment issus de la filière de la chimie ?

La chi­mie a de belles pers­pec­tives et ses hori­zons se sont net­te­ment renou­ve­lés. 15 années en arrière, quand j’ai pris la direc­tion de l’école, les diplô­més de l’école s’orientaient vers l’industrie chi­mique notam­ment la

pétro­chi­mie, la chi­mie lourde et la phar­ma­cie. Aujourd’hui, les oppor­tu­ni­tés sont très diver­si­fiées vers l’industrie de l’énergie, les maté­riaux, l’environnement, la bio­masse, la phar­ma­cie, la bio­tech­no­lo­gie… Il n’y a plus de fron­tières sous l’impulsion des start-up et des cabi­nets de conseils en chi­mie. Les enjeux rela­tifs au sto­ckage de l’énergie et aux éner­gies renou­ve­lables créent éga­le­ment de nou­velles oppor­tu­ni­tés pour les chimistes.

Le numérique dans la chimie s’inscrit au cœur de vos préoccupations. Qu’en est-il ?

Bien que les nou­velles tech­no­lo­gies aient tou­jours révo­lu­tion­né l’industrie, le digi­tal pro­voque des muta­tions plus pro­fondes. Le monde de la chi­mie n’échappe pas à cet oura­gan numérique !
Les syner­gies entre ces deux uni­vers se conso­lident d’une manière très concrète à CPE Lyon puisque nous sommes une école hybride qui cultive ces deux domaines. Récem­ment, nous avons mis en place une nou­velle for­ma­tion bap­ti­sée “Chi­mie et Numé­rique”. Elle consti­tue un pre­mier pas vers une fer­ti­li­sa­tion croi­sée ana­logue à notre mas­tère spé­cia­li­sé “génie des pro­cé­dés bio­tech­no­lo­giques” qui peut inté­res­ser les jeunes X. L’industrie chi­mique maî­trise depuis long­temps toutes les tech­niques de contrôle numé­rique des pro­cé­dés, mais l’arrivée de l’intelligence arti­fi­cielle, du data mining, de la réa­li­té aug­men­tée, des jumeaux numé­riques… est un nou­veau champ d’opportunités formidable !

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