Le risque radio-actif environnemental est un mythe plus qu’une réalité
Dans notre vie quotidienne, nous sommes soumis à une irradiation d’origine naturelle, en provenance du ciel, de l’air, de la terre et de notre alimentation.
REPÈRES
Nous sommes tous, en permanence, exposés à des irradiations d’origine naturelle, et aussi d’origine humaine. Nul ne peut y échapper. La dose qui en découle est au minimum de 3 mSv par an, mais elle peut atteindre des valeurs beaucoup plus élevées. L’homme a toujours été irradié par le ciel et par la terre, sans que cela n’ait apparemment gêné le développement de l’humanité.
Aucune lésion significative n’a pu être rapportée à cette irradiation, même parmi les populations soumises aux expositions les plus fortes.
Le ciel et l’atmosphère
Altitude(en mètres)
|
Dose en mSv/an | ||
Équateur | 30° | 50% | |
0 | 0,35 | 0,4 | 0,5 |
2 000 | 1 | 1,3 | 1,7 |
5 000 | 4 | 6 | 8 |
10 000 | 14 | 23 | 45 |
Le rayonnement du ciel, appelé rayonnement cosmique, en provenance du ciel et des étoiles, se trouve heureusement très atténué lors de sa traversée de l’atmosphère terrestre, et délivre, au niveau du sol, une dose annuelle de l’ordre de 0,4 mSv. Cette dose augmente un peu avec la latitude et beaucoup avec l’altitude : elle double chaque fois que l’on s’élève de 1 500 mètres.
Le rayonnement atmosphérique est essentiellement le fait du radon, gaz radioactif provenant de la désintégration du radium, luimême issu de l’uranium présent dans le sol. Sa concentration varie en fonction de la nature du sol : les roches granitiques sont particulièrement productives en radon (voir tableau en page 19). Dans ces régions, tel le Limousin, l’activité radon dépasse souvent 400 Bq/m3, et de nombreuses habitations 1 000 Bq/m3, niveau où il est requis de réaliser des travaux d’assainissement dans les locaux accueillant du public, la dose individuelle qui en résulte, du fait de la respiration, varie ainsi de 1 à 10 mSv par an.
Le sol et la mer
Un régime alimentaire équilibré apporte 100 Bq par jour, un régime végétarien en apporte 300
Dans les roches, les atomes d’uranium, de thorium et de potassium 40 se désintègrent, en émettant des rayonnements qui peuvent atteindre les êtres vivants. En profondeur, l’énergie des rayonnements est dissipée sous forme de chaleur, la radioactivité étant ainsi à l’origine pour moitié de la géothermie. L’activité du sol est de l’ordre de 1 300 Bq/kg mais peut atteindre des niveaux 200 000 fois plus élevés dans les zones uranifères.
On peut aussi noter que les neutrons cosmiques, interagissant avec l’uranium de la croûte terrestre, y provoquent l’apparition de plutonium, d’origine tout à fait naturelle : un pot de fleurs contenant 1 kg de terre contient aussi quelques milligrammes d’uranium et quelques dizaines de millions d’atomes de plutonium, dont la masse est bien sûr insignifiante. S’ajoute une contamination interne naturelle, du fait que tant l’air respiré que tous nos aliments sont naturellement radioactifs. Le corps humain lui-même constitue une source radioactive de 10 000 Bq.
L’irradiation d’origine humaine
Comme l’homme de Cro-Magnon, nous sommes tous, de père en fils, radioactifs et irradiants
Depuis une centaine d’années, à ce fond d’origine naturelle, nous ajoutons un complément d’irradiations générées par nos activités humaines, parmi lesquelles on peut citer : l’exploitation des ressources naturelles, les retombées radioactives, les activités industrielles, les loisirs, les centrales et les installations nucléaires, et enfin, les pratiques médicales. La plupart de ces sources, à l’exception des actes médicaux, génèrent des expositions de très faibles niveaux, de l’ordre de quelques centièmes de mSv, même en ce qui concerne les retombées radioactives. Celles-ci sont dues essentiellement aux essais atmosphériques des années cinquante et soixante et à l’accident de Tchernobyl.
Tchernobyl insignifiant
En ce qui concerne les doses consécutives à l’accident de Tchernobyl, leur niveau cumulé sur soixante ans représente en France moins de 1⁄100 de l’irradiation d’origine naturelle ; les conséquences sanitaires ne peuvent qu’être insignifiantes. Il en va de même en ce qui concerne les cancers de la thyroïde dont le taux avait commencé d’augmenter dix ans avant l’accident et dont l’incidence est plus faible dans les zones de plus fortes retombées.
Les produits radioactifs entraînés dans l’atmosphère lors des essais ou de l’accident retombent lentement sur le sol. La dose reçue par la population est due à l’apport de radioactivité via la chaîne alimentaire (eau de boisson, lait). Les iodes radioactifs disparaissent très vite du fait de leur demi-vie courte, et seul le césium subsiste au bout de quelques mois. Par contre, contrairement à ce que l’on pense généralement, les irradiations dues aux pratiques médicales, à visées diagnostiques (radiographies, scanners, scintigraphies, etc.) ou thérapeutiques (radiothérapie, traitement à l’iode radioactif, etc.) représentent la part la plus importante des expositions dues à nos activités, avec une dose annuelle moyenne de l’ordre de 1 mSv.
Nous constatons donc que chacun d’entre nous reçoit au moins 4 mSv par an, délivrés pour leur quasi-totalité par l’irradiation d’origine naturelle et médicale.
Le retour au bon sens
Quel effet peut avoir quelques centièmes de mSv de plus ? La perception exagérée du risque radioactif environnemental, avec une application inconsidérée du principe de précaution, n’est pas neutre dans ses conséquences pour la société ; elle conduit nos responsables politiques à effectuer des choix aberrants dans le domaine des énergies ce qui aura, à terme, un coût social important : énergie chère ou inaccessible, baisse de l’activité économique, chômage avec ses corollaires de souffrance et d’accès réduit aux soins médicaux, par exemple.
Les irradiations dues aux pratiques médicales représentent la part la plus importante des expositions
En outre, dans un cadre budgétaire contraint, le choix d’augmenter encore les protections pour se prémunir d’un risque inexistant se fait au détriment d’investissements beaucoup plus opportuns qui pourraient contribuer à réduire des risques bien réels.
Il serait souhaitable que le bon sens retrouve sa place pour que notre société sache de nouveau effectuer des choix raisonnables et raisonnés. Mais il faudrait que la notion de progrès cesse d’être un mot inconvenant.
RISQUES SANITAIRES EN FONCTION DE LA DOSE REÇUE
– De 3 à 10 mSv : dose minimale annuelle due à la radioactivité naturelle.
– Moins de 200 mSv : absence d’effets sanitaires constatés.
– Plus de 1000 mSv : danger.
6 Commentaires
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Merci pour cet article, on se
Merci pour cet article, on se sent rassuré que la question du nucléaire soit entre les mains de gens intelligents, comme le sont les » X ».
.Je regrette que quelques réacteurs atomiques français n’aient pas pété comme ceux de Fukushima, car comme ça on aurait bien vu que l’énergie atomique n’est pas spécialement dangereuse.
Energie nucléaire et radioactivité moyenne
La Jaune et la Rouge se discrédite à publier des contributions de fanatiques pro nucléaires. C’est à cause de gens comme cela que les scientifiques et le progrès deviennent de plus en plus suspects pour l’opinion publique.
Que pensent les déplacés de Tchernobyl et de Fukushima de la radioactivité moyennée dans le temps et dans l’espace ? Ils voient juste que les scientifiques qui étaient chargés d’assurer leur sécurité sont des menteurs ou des incompétents.
S’il n’y a pas encore eu d’accident en France, c’est juste une question de chance, il suffit de voir le nombre de presqu’accidents. Il est urgent de programmer la fin de l’énergie nucléaire.
l’industrie pétrolière est
l’industrie pétrolière est clean peu être ? Une personne sur 7 qui meurt dans le monde d’un cancer du poumon est un chinois du a la pollution de leurs airs , les particules des mazouts sont bien pire que tout les accidents nucléaires de planète, le pétrole on le brûle tout les jours ! Et je parle même pas de l’industrie petro-agrochimique qui nous empoisonne par la bouffe , la polémique sur le nucléaire les arrange bien c’est l’arbre qui cache la foret
Discrédit ou honneur ?
@André La Jaune et la Rouge se serait discréditée en publiant cet article si les chiffres mentionnés étaient un tissu de mensonges. Si vous avez des éléments factuels prouvant un tel mensonge, alors fournissez les. Pour ma part, je trouve que publier un tel article est exactement ce que j’attends de La Jaune et la Rouge – le lecteur est invité à réfléchir par lui-même.
Et je trouve plutôt honorable que La Jaune et la Rouge ne cède pas complètement à la censure largement prônée par la pensée dominante. Et cela ne me gêne pas que La Jaune et la Rouge publie des articles avec lesquels je ne suis pas d’accord. C’est ce qu’on appelait autrefois « contribuer au débat ».
fanatique or nor not fanatique ?
l’article du Dr Payen est peut-être un peu abrupt, mais de là à considérer son auteur comme un fanatique et à regretter qu’il n’y ait pas eu d’accidents nucléaires majeurs en France, il y a une limite à ne pas dépasser.
L’ambiance actuelle en France (en Europe plus généralement) me rappelle celle qu’on devait rencontrer à Florence il y a quelques siècles du temps de Savonarole : On n’a plus le droit de penser que l’énergie nucléaire reste une solution d’avenir car c’est devenu un DOGME « le nucléaire est une énergie satanique ».
Comment le français moyen pourra-t-il s’éclairer, chauffer son café et griller ses tartines vers 8 heures les matins d’hiver ? Ce ne sera pas avec le solaire (il fait encore nuit!) et non plus avec l’éolien pour peu que ces matins là il n’y ait pas de vent ! Tâchons de répondre à ces besoins essentiels sans trop d’a priori.
Risque radio-actif
Je partage l’avis sur l’intérêt de cet article.
Mais il a une grave faiblesse : la fonction de Claude Payen, « délégué ministériel pour l’Observatoire de la santé des vétérans ».
Si j’en crois les medias, le ministère de la Défense a voulu garder la haute main sur le nombre et la nature des indemnisés parmi les exposés aux expériences nucléaires françaises.
On peut donc craindre que le délégué qu’il a nommé ne soit pas indépendant mais en mission commandée !
J’aurais préféré que cet article soit écrit par André Aurengo (67), chef du service de médecine nucléaire de la Pitié-Salpétrière, qui a signé l’autre article sur les biais statistiques de la mesure des risques environnementaux.
J’aurais alors pu le croire sur parole.