Le spécialiste de la régénération des batteries
Dans une logique d’économie circulaire et de réduction de l’empreinte environnementale et carbone, Be Energy développe des équipements et des services afin de permettre aux entreprises et aux industriels de régénérer leurs batteries. Explications de Bertrand Coste, Président Fondateur de Be Energy.
Quels sont les expertises et les métiers de Be Energy ?
Be Energy est spécialisée dans les métiers de la régénération des batteries et des huiles minérales, dans une logique de doublement de leur durée de vie d’usage. Nous sommes positionnés sur des produits considérés comme de simples consommables et qui ont une importante empreinte carbone. À partir de là, l’idée est de les entretenir pour doubler, voire tripler leur durée de vie afin qu’ils deviennent plutôt des équipements.
Dans ce cadre, notre activité s’articule autour de deux volets. Tout d’abord, la fabrication de machines nécessaires à cette opération de régénération et qui ont, d’ailleurs, donné lieu au dépôt de nombreux brevets. Ces machines prennent la forme de régénérateurs et d’accessoires connexes qui nous packageons en kits d’ateliers complets et clé en main que nous commercialisons notamment à l’export. En 2023, nous avons ouvert 14 entités sous forme de joint-ventures, de filiales ou de centres sous gestion pour faire face à la hausse de la demande.
« En 2023, nous avons ouvert 14 entités sous forme de joint-ventures, de filiales ou de centres sous gestion pour faire face à la hausse de la demande. »
Notre seconde activité tourne autour de prestation de services dans notre site industriel, situé à Avignon et d’une superficie de 1 500 m2, où nous avons de grosses capacités de traitement de tous les types de batteries. Nous couvrons les batteries au plomb, qui représente encore près de 70 % du marché avec principalement 3 grandes familles : les batteries de traction, les batteries stationnaires et les batteries de démarrage. D’autre part, nous intervenons sur la technologie nickel-cadmium des batteries qui est utilisée dans des sites industriels critiques, comme les centrales nucléaires, les raffineries… Nous avons notamment régénéré des batteries pour ITER ou encore pour Cadarache.
À l’export, sur cette technologie, nous avons un important marché avec Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC). Nous travaillons aussi sur la technologie NiMH, nickel métal hydrure, des batteries qui sont utilisées dans les véhicules hybrides autorechargeables. Enfin, nous commençons à travailler sur la technologie lithium. Nous sommes encore en phase de R&D, car il s’agit d’une technologie relativement dangereuse avec un très fort risque d’incendie et d’explosion.
En parallèle, nous faisons du reconditionnement de batterie pour la petite électromobilité et commençons à proposer ce service sur des engins du type triporteurs avec à terme la volonté de reconditionner des batteries de traction.
Sur le volet régénération des huiles, nous disposons d’une machine mobile qui nous permet de réaliser des prestations de services directement chez nos clients.
Au cœur de votre modèle et de votre offre, on retrouve une offre de machines spécialisées dans la régénération et qui sont capables de doubler la durée de vie des batteries, des huiles et des moteurs. Dites-nous en plus sur cette innovation.
Les premiers brevets autour des chargeurs à impulsion remontent à 1924. En 2005, nous nous en sommes emparés afin de les moderniser, les industrialiser, les qualifier et les faire certifier. Depuis 2019, nous déployons nos solutions et équipements adossés à ces technologies historiques dans le monde entier. Nous avons adopté la même démarche pour la régénération des huiles en repartant de l’existant que nous avons modernisé et amélioré.
Concrètement, nous avons intégré ces technologies dans nos machines, notamment mobiles, afin de proposer des prestations de services à des entreprises et des professionnels. Cette approche permet un gain financier considérable. En effet, la régénération coûte jusqu’à 50 % moins cher que l’acquisition en neuf. Cela représente donc une alternative économique particulièrement intéressante pour l’usager final. Au-delà, c’est aussi un vecteur de création d’emplois locaux. Pour accompagner cette dynamique vertueuse, nous avons lancé une plateforme d’e‑learning axée sur la régénération, Regen Academy.
« La régénération coûte jusqu’à 50 % moins cher que l’acquisition en neuf. »
Au-delà, la régénération contribue à réduire massivement les quantités de déchets industriels dangereux, ce qui est particulièrement intéressant pour des pays où il n’existe pas de structure de traitement de ces déchets dangereux. D’ailleurs, Be Energy en collaboration avec le ministère de l’Environnement du Sénégal vient de finaliser la mise en place d’une filière de régénération de batteries et d’huiles à une échelle nationale.
La régénération contribue aussi aux efforts de décarbonation, nos solutions étant 50 à 70 fois moins carbonées que le recyclage pour les batteries, et près de 20 fois moins carbonées pour les huiles.
Nous allons, dans quelques mois, mettre en place un régénérateur d’huiles chez Airbus. Nous accompagnons de grands comptes comme CHIMIREC, NORAUTO… Aujourd’hui, notre activité est en totale cohérence avec les enjeux environnementaux, la course à la décarbonation et le développement de l’économie circulaire. Nous favorisons le réemploi sans changement d’usage, ce qui permet d’éviter toutes les problématiques de réaffectation des batteries ou des huiles, ce qui, in fine, évite aussi de générer des déchets et de créer des installations classées pour traiter ces déchets.
En parallèle, nous calculons systématiquement l’équivalent CO₂ de nos interventions que nous faisons ensuite valider et certifier pour les transformer en crédit carbone. Depuis décembre 2022, Be Energy a obtenu la certification lui permettant d’émettre des crédits carbone sur le marché volontaire. Dans ce cadre, nous avons été certifiés par des organismes eux-mêmes accrédités sous international ICROA.
Dans le cadre du développement de vos machines, quelles pistes explorez-vous ?
Nous nous inscrivons véritablement dans une logique d’optimisation continue de nos processus et de nos machines. Nous développons régulièrement de nouveaux prototypes. Par ailleurs, nous renforçons notre équipe de R&D pour accélérer notre développement et suivre l’évolution du marché. À date, nous avons, d’ores et déjà, déposé cinq brevets avec une couverture internationale.
De plus, nous prenons le virage lithium avec la mise en place de trois postes de travail sécurisés permettant de circonscrire le risque incendie et d’explosion toujours présent sur ces technologies de batteries. Notre PTS 800 (Poste de travail sécurisé) vient d’ailleurs d’être sélectionné pour être présenté au CES de Las Vegas en janvier 2025. D’autres modèles de plus grande taille sont en cours d’étude pour travailler sur des packs de batteries entiers ou des modules de batteries de bus électriques.
Vous avez inauguré votre première usine de régénération de batteries il y a près d’un an. Quelques mots sur cette étape clé de votre développement. Quelles sont les prochaines étapes ?
Ce projet s’inscrit dans le cadre du Plan Relance Industrie des batteries avec l’obtention d’aides de la Région, de l’État et de l’Ademe. Avec ce site de plus de 1 500 m2, nous avons une capacité de production importante : 60 000 batteries de démarrage, plusieurs milliers de batteries de traction et stationnaires par an. En parallèle, nous travaillons sur la traçabilité en amont et en aval afin de sécuriser les services après-vente et les garanties, couvrir la responsabilité élargie du producteur… En collaboration avec les éco-organismes, nous travaillons aussi sur l’amélioration de notre sourcing.
Notre objectif est d’ouvrir un second centre industriel de la même capacité en région parisienne, puis de dupliquer le modèle dans toutes les grandes métropoles européennes.
Dans cette démarche, quels sont vos enjeux ?
Nos principaux enjeux tournent autour de la formation et du recrutement. Nous recherchons des ingénieurs, des techniciens supérieurs et des techniciens. En parallèle, nous nous attachons à collaborer avec les entreprises adaptées. Dans cette continuité, nous avons développé des appareils et des postes de travail sécurisés pensés pour les personnes en situation de handicap. Nous avons notamment un partenariat avec l’entreprise adaptée DSI à Toulouse autour de la création d’un label Regen EA, pour promouvoir ces nouveaux métiers de la régénération dans les entreprises adaptées et proposer à ce public des métiers et des parcours valorisants et à forte valeur ajoutée. Au-delà de la dimension environnementale, Be Energy est aussi fortement engagée sur le plan sociétal.