Le temps de l’altruisme
Face aux menaces de toute nature et aux drames humanitaires que connaît le monde aujourd’hui, le vrai problème, nous dit l’auteur, est avant tout d’ordre rationnel : nous ne voyons pas vraiment la réalité en face ! Ainsi la connaissance, la conscience que nous avons des autres, comme celles que nous avons de nous-mêmes dans nos rapports aux autres, demeurent-elles imparfaites. D’où nos difficultés à relever les grands défis planétaires du moment.
Refusant pour autant tout fatalisme, Philippe Kourilsky ne propose rien moins qu’une approche inédite fondée sur une « nouvelle entreprise de la connaissance », que celle-ci soit tournée vers les objets ordinaires du monde extérieur ou vers nous-mêmes(par introspection rationnelle) mais aussi vers les collectivités qui nous sont familières ou non, pour aboutir à celle des Nations.
Une nécessité logique
Approfondir ces connaissances, au delà de ce que nous fournit l’intuition, ne peut d’ailleurs demeurer un exercice individuel. S’imposent en effet la confrontation des points de vue, le dialogue et le consensus. Mais qu’il s’agisse de nous mieux connaître et d’éclairer notre rapport aux autres ou aux collectivités, nous prenons ainsi conscience de nos droits et de nos devoirs. Parmi ces devoirs figure, au premier chef, ce que l’auteur appelle le « devoir d’altruisme » !
« Distinct de la générosité proprement dite, l’altruisme est un devoir que la raison impose intellectuellement à l’individu et que l’individu s’impose à lui-même. » Par là même, l’altruisme devient une nécessité logique.Il va constituer le véritable « leitmotiv » de l’ouvrage, inspirant l’approche des graves problèmes de notre temps en enrichissant la démarche et la finalité des sciences politiques et économiques sur lesquelles tentent de s’appuyer les responsables des programmes internationaux.
Une démarche innovante
Ce qui frappe, dans ce livre remarquable servi par un style accessible et précis, c’est le caractère franchement innovant de la démarche inspirée, le rappelle l’auteur, de celle des sciences. C’est l’éclairage inédit, optimiste qu’il projette, pour bâtir une morale plus solidaire.