Le thermique au cœur de la transition énergétique
Le débat sur la transition énergétique occulte souvent la place du thermique. Comment vous positionnez-vous sur ce point ?
Notre profession s’est beaucoup mobilisée pour que l’énergie thermique, trop souvent oubliée dans le débat sur la transition énergétique, soit reconnue à sa juste place qui tient en un chiffre : 50 % de l’énergie consommée en France l’est sous forme de chaleur.
C’est donc avec satisfaction que je constate que nous avons été entendus sur ce point par les pouvoirs publics car la chaleur est bien prise en compte dans les objectifs fixés par le Projet de Loi tel que présenté en Conseil des Ministres notamment au travers de l’augmentation du dispositif « Fonds Chaleur ».
En revanche, sur le deuxième thème sur lequel nous nous sommes mobilisés, à savoir les économies d’énergie, l’approche proposée par la loi reste limitée aux travaux lourds d’isolation des bâtiments.
C’est une vision trop réductrice : il conviendrait plutôt de mettre en avant « l’efficacité énergétique » qui englobe la rénovation thermique du bâti mais aussi les équipements et le pilotage global des énergies au niveau du terrain, qui permettent des économies d’énergie rentables en seulement quelques années.
Il faut encore progresser dans ce sens.
Quels sont, au niveau des territoires, les avantages de l’approche thermique ?
La question énergétique est au coeur des agendas des territoires avec un enjeu d’attractivité à la fois économique et environnemental. L’approche thermique permet d’aider les acteurs locaux à relever ce challenge en s’appuyant sur 3 leviers clefs : les réseaux de chaleur, la cogénération et la biomasse.
Les réseaux de chaleur permettent d’optimiser les consommations d’énergie au niveau d’un quartier, d’une ville ou d’une métropole.
Ils substituent une installation industrielle gérée et optimisée par des professionnels à des milliers d’installations individuelles. Ils contribuent à décarboner le territoire en permettant notamment la valorisation à grande échelle des énergies des territoires (biomasse, géothermie, solaire thermique, énergies de récupération de processus industriels, de data centers, ou d’usines d’incinération).
La cogénération, production simultanée de chaleur et d’électricité, présente un double avantage : un rendement supérieur de 10 à 15 % par rapport à une approche traditionnelle de productions séparée et une réduction des coûts de création de lignes électriques du fait d’une valorisation locale de l’électricité produite.
Il est regrettable que l’encadrement public actuel se traduise par une réduction significative des capacités de cogénération dans notre pays.
La biomasse et plus particulièrement le bois-énergie, a deux vertus : un effet favorable sur l’environnement et un effet significatif sur la création locale d’emploi (travaux de construction des installations, exploitation et filière amont du bois). Utilisée sur un réseau de chaleur ou pour alimenter des sites industriels ou tertiaires (hôpitaux, bureaux, etc.), elle permet de diminuer l’empreinte carbone d’un territoire et de réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
C’est enfin à l’échelle locale que se situe l’enjeu clef des économies d’énergie. Pour Dalkia, il faut développer le concept de « Contrat de Performance énergétique » (CPE) par lequel un opérateur s’engage sur des performances énergétiques et des réductions de consommation.
Le CPE permet d’assurer un meilleur équilibre entre capitaux engagés et résultats obtenus.