L’engrenage — D’un enfer à l’autre
Préfacés par Jacques Chaban-Delmas, les deux ouvrages constituent une œuvre de fidélité à l’égard de tous les camarades de l’auteur, camarades de résistance ou de déportation.
André Bessière est un acteur, un témoin à peine privilégié, de ces récits successifs où les personnages interviennent déjà chargés d’un passé, vivent ensemble de Compiègne à Auschwitz, Buchenwald, Flossenbürg, Theresienstadt, et sont séparés par la libération – ou la mort.
L’auteur préside l’Amicale des Déportés tatoués du convoi du 27 avril 1944 (convoi de 1 700 personnes, troisième et dernier de non-juifs pour Auschwitz, après Nacht und Nebel, et celui des femmes politiques françaises).
Il a interrogé les survivants et les proches des disparus, il peut citer à chaque entrée de personnage son parcours antérieur : c’est ainsi qu’on rencontre, outre Robert Desnos, Michel Garder et Marcel Paul, les polytechniciens André Boulloche (34), qui dans le train survécut à sa grave blessure au ventre, André Haarbleicher (1891), seul identifié parmi la soixantaine de morts du voyage, le colonel Émile Doucet (06), un des premiers à vouloir refuser d’entrer dans la chambre à gaz sans se battre, Robert Lateulade (37), mort en mars 1945 à Mauthausen d’une péritonite non soignée, Michel Domenach (38), Georges Thierry d’Argenlieu et Henri Lerognon (39).
André Bessière relate tous ces faits authentiques, tous les destins particuliers, dans l’ordre chronologique, en les rattachant à l’histoire, une Histoire à laquelle ils ont contribué dans L’engrenage et s’est poursuivie sans eux dans D’un enfer à l’autre.