Les alumni lancent Polytechnique Ventures
Le 7 juillet dernier était lancé Polytechnique Ventures, fonds de capital-risque destiné à accompagner le développement précoce des start-up deep tech issues de l’écosystème de l’X. Un fonds financé par les alumni, qui s’inscrit, de manière stratégique, en complément indispensable du dispositif d’innovation et d’entrepreneuriat de l’École polytechnique.
Après la création en 1992 de la pépinière X‑Tech, après le lancement de l’incubateur X‑Up et la création du Drahi‑X Novation Center en 2014, il manquait encore à notre dispositif d’innovation et d’entrepreneuriat une pièce maîtresse incontournable : un fonds de capital-risque à même de financer et accompagner nos entrepreneurs et leurs start-up. Lacune aujourd’hui comblée avec le lancement du fonds d’investissement Polytechnique Ventures. Aujourd’hui doté de 20m€, le fonds ambitionne de lever 30 à 40m€ pour investir dans quinze à vingt start-up technologiques issues de la communauté. Pourvu qu’elles opèrent dans les champs scientifiques et technologiques de l’École, et qu’elles ambitionnent de répondre durablement à de grands défis du monde de demain.
Une initiative des anciens
Polytechnique Ventures est un fonds alumni, à l’instar des fonds irriguant les écosystèmes des plus grandes institutions internationales d’enseignement supérieur et de recherche.
Né à l’initiative d’une poignée d’entre eux, le fonds est exclusivement souscrit par des anciens : aujourd’hui près d’une centaine d’alumni, professionnels de la finance, patrons d’industrie, entrepreneurs aguerris, ont souhaité s’engager auprès de notre jeune génération d’entrepreneurs. En leur apportant des moyens financiers, mais également leur expérience humaine, technologique et industrielle, leurs savoir-faire et leurs réseaux professionnels. Nous espérons que vous serez nombreux à rejoindre ce noyau fondateur !
Ce sont deux anciens qui pilotent l’aventure. Denis Lucquin (77), partner et ancien président de Sofinnova Partners, et Cécile Tharaud (84), ancienne dirigeante d’Inserm Transfert Initiative, fonds d’amorçage de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Denis a initié le projet alors qu’il siégeait au conseil d’administration de l’École. Il est président de Polytechnique Ventures SAS, société conseil du fonds, et intervient de façon bénévole. Cécile en assure la direction opérationnelle.
Deux comités complètent la gouvernance : le comité stratégique supervise sa bonne gestion, et le comité consultatif accompagne l’équipe dans ses choix d’investissements.
À bord du comité stratégique : Pierre Bontemps (73), président de Coriolis ; Dominique Gaillard (79), membre du comité exécutif de Capza et ancien président de France Invest ; Patrick de Giovanni (65), directeur associé d’Amboise Partners – ancien dirigeant d’Apax ; et André Lebrun (73), président d’Arcole Industries.
Quant au comité consultatif, il se compose aujourd’hui de Jean-David Chamboredon (82), cofondateur et PDG d’Isai ; Bernard Daugeras (63), cofondateur d’Auriga Partners ; et Antoine Garrigues (73), cofondateur d’Iris Capital. Y sont membres invités le directeur Entrepreneuriat et Innovation de l’École, le directeur du Master Entrepreneuriat X‑HEC-Berkeley, et le président d’X‑Création.
Ces deux comités s’enrichiront de nouveaux participants au fur et à mesure que de nouveaux souscripteurs souhaiteront les rejoindre.
La gestion du fonds est assurée par la société agréée Equitis Gestion, spécialisée dans la gestion de fonds pour compte de tiers.
Le projet, porté par les anciens, a vite été adopté par l’X et sa Fondation. Le conseil d’administration de l’École a validé le projet, et l’École le soutient à travers un accord de partenariat. La Fondation a souscrit au fonds et recevra ainsi un retour sur son investissement. Elle sera en outre bénéficiaire de 10 % des profits générés in fine par le fonds.
Les présidents de l’École, de la Fondation et de l’AX, soucieux de promouvoir l’initiative, ont tous trois investi.
Nos souscripteurs auront accès de manière privilégiée à l’ensemble du deal flow qualifié, et pourront choisir d’accompagner, voire de financer certaines de ces sociétés, que Polytechnique Ventures en soit, ou non, actionnaire.
Soutenir les nouvelles générations d’entrepreneurs
Le fonds investira des premiers tickets de 250k€ à 500k€, avec l’intention de suivre en série A, pour un investissement de 2,5m€ en moyenne par société du portefeuille.
Peut postuler toute start-up en phase de constitution, de pré-amorçage ou d’amorçage, dès lors qu’elle entretient un lien avec l’écosystème de l’École : un ou plusieurs fondateurs sont diplômés d’un programme de l’École, la société est issue d’un laboratoire de l’École, ou de son incubateur.
C’est là le seul critère d’admissibilité des dossiers. Le fonds rassemble en effet une communauté variée, qui lui permettra d’analyser puis accompagner des ambitions entrepreneuriales dans tous les secteurs technologiques couverts par l’École. Les trois premiers investissements engagés par Polytechnique Ventures traduisent la richesse de l’écosystème : Néolithe, cofondée par Nicolas Cruaud (2016), incubée à X‑Up et lauréate du prix Safran Gérondeau 2019, s’attaque à 5 % des émissions de gaz à effets de serre en recyclant les déchets ultimes, notamment du BTP – plastiques, bois, plâtre… – pour en faire grâce à un procédé propriétaire, des granulats de béton écologique.
Okomera, spin-off du LadHyx, lauréate du prix Safran Gérondeau 2018, prépare le déploiement de la médecine de précision en oncologie : sa technologie sur puces microfluidiques permet de pronostiquer, sur des tumoroïdes, micro-tumeurs cultivées en 3D à partir d’une micro-biopsie de chaque patient, la réponse de celui-ci à différents traitements anti-cancéreux.
Silina, cofondée par Michael Bailly (03), propose une petite révolution dans la microélectronique au service des systèmes d’imagerie : la courbure à échelle industrielle des capteurs optiques, qui permet d’apporter aux caméras, depuis celles des smartphones jusqu’aux systèmes optiques de satellites, une performance augmentée et un encombrement réduit.
Ainsi, Polytechnique Ventures ne se focalisera pas sur une liste préétablie de secteurs industriels, mais s’attachera à accompagner des équipes d’entrepreneurs se donnant pour ambition de transformer en profondeur l’industrie dans laquelle elles opèrent, par le développement d’innovations fondamentales, à échelle internationale.
L’engagement de toute une communauté
Pourquoi un tel fonds, alors que les sources de financement précoce sont désormais nombreuses, y compris en deep tech ? Bien sûr pour le plaisir qu’ont ces anciens à « redonner » à l’École, et ainsi mettre en œuvre leur volonté de transmettre aux nouvelles générations.
Dans un contexte de concurrence internationale accrue, ce fonds constitue également un levier d’attractivité pour l’École en offrant accompagnement professionnel et financement précoce aux étudiants désireux de s’engager dans la création d’entreprise.
Enfin et surtout, les élèves, les chercheurs et les entrepreneurs de la communauté le demandent. Ils demandent ce « coup de pouce » expérimenté pour affiner leur vision et façonner leur entreprise dans ses premières années ; ils demandent ces échanges aussi bienveillants que rigoureux ; ces quelques contacts qui leur apporteront leurs premiers clients.
C’est cette profonde confiance que procure le partage d’une culture et de valeurs communes, qui confère aux fonds alumni leur qualité toute particulière, empreinte d’exigence et de générosité.