Les chemins de l’essentiel
Soixante-dixième ouvrage de l’éclectique Jacques Attali, Les chemins de l’essentiel est une sorte de musée imaginaire de ce que Jacques Attali ‑considère comme les chefs‑d’œuvre essentiels créés par l’Homme : romans, histoire, essais, théâtre, poésie, films, musique, œuvres d’art et même lieux avec 140 œuvres par catégorie dont 10 à ne manquer sous aucun prétexte, en allant par exemple du Dit du Genji à Belle du Seigneur pour les romans, du Dictateur à Water pour les films, des Variations Goldberg aux Beatles pour la musique ou de Vézelay au musée de Taipei pour les lieux.
Pour nous ouvrir les chemins de l’essentiel, Jacques Attali nous recommande six pratiques : le respect de soi, la ténacité, la répétition, l’admiration, le sens critique et le partage. Et comme il se souvient de sa formation scientifique, il a calculé qu’il faut 170 heures pour découvrir les 10 premiers essentiels de chaque catégorie et 2 300 heures pour parcourir l’intégralité de son chemin de l’essentiel, soit seulement une heure par semaine de la vie d’un adulte !
Espérons que la pensée unique qui conduit aujourd’hui à remettre en cause l’œuvre de Pierre Loti ou de Colbert, voire de Corneille ou Racine, n’obligera pas Jacques Attali à enlever dans une prochaine édition Marguerite Duras coupable d’avoir exalté la colonisation dans sa jeunesse ou Molière coupable d’avoir flirté avec l’antisémitisme, Juifs et Arabes confondus, dans L’Avare ! Espérons aussi qu’il ajoutera dans sa prochaine édition le magnifique microscope Louis XV qui accueille le visiteur au Mus’X, le nouveau musée de l’X !