Les clés du champ
Comment domestiquer les plantes

La végé­ta­tion ambiante offrait aux pre­miers hommes des pos­si­bi­li­tés d’alimentation médiocres, en par­ti­cu­lier parce que beau­coup de fruits, graines et tuber­cules étaient plus ou moins amers, et même par­fois toxiques. Or la repro­duc­tion des plantes peut géné­rer des modi­fi­ca­tions spon­ta­nées et aléa­toires de leurs carac­té­ris­tiques géné­tiques. Deve­nus agri­cul­teurs, nos ancêtres ont sélec­tion­né, en les tri­ant inlas­sa­ble­ment pen­dant des mil­liers d’années, des varié­tés aux­quelles cer­taines muta­tions avaient appor­té, géné­ra­tion après géné­ra­tion, d’importantes amé­lio­ra­tions à leurs qua­li­tés nutritives.

De nos jours, les exi­gences ali­men­taires de la popu­la­tion mon­diale entraînent une impor­tante consom­ma­tion d’engrais, de pes­ti­cides, d’eau et d’énergie, qui contri­bue à la pol­lu­tion et au réchauf­fe­ment anthro­pique. L’agriculture est en mesure de par­ti­ci­per à la lutte contre ces fléaux, grâce à de nou­velles tech­niques de « domes­ti­ca­tion » des plantes : croi­se­ments entre varié­tés ou même entre espèces, sti­mu­la­tion des muta­tions par des fac­teurs externes, et plus récem­ment uti­li­sa­tion de tech­niques de génie géné­tique. Bien enten­du, les avan­tages et les risques liés à l’utilisation de ces nou­veau­tés doivent être exa­mi­nés de façon objec­tive, approche mal­heu­reu­se­ment refu­sée par des oppo­sants qui dia­bo­lisent sys­té­ma­ti­que­ment cer­tains pro­cé­dés, dont « CRISPR, l’agent muta­gène exquis ».

Dans ce livre au texte dense, Fran­çois Par­cy, spé­cia­liste de la géné­tique végé­tale, titu­laire d’une médaille d’argent du CNRS, détaille tous ces points avec une grande péda­go­gie. Il conclut en « rêvant au monde des plantes de demain » et aux voies per­met­tant d’en faire une réalité. 

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