Les créateurs d’entreprises au Forum
Le Forum 99 qui s’est tenu le 26 janvier après-midi et le 27 toute la journée a été un grand cru. La Fondation de l’X avait tenu à placer sa participation sous la double bannière de l’ouverture internationale – pour laquelle sa contribution est déjà bien connue depuis plusieurs années – et de la création d’entreprises – qui est, depuis cette année, un axe fort de son action.
De gauche à droite : G. Soumélis (88), CPS Trading ;
F. Foïs (87), Groupe Argon ; F. Chaussat (66), Cahouet SA ; P. Journeau (77), Sycomex ; H. Le Bret, Euro RSCG Omnium ; J. Schmitt, SLP Infoware.
© PHILIPPE LAVIAL/ÉCOLE POLYTECHNIQUE
Pour ce deuxième volet, la Fondation a profité de l’appui du groupe X‑Entrepreneur, qui a notamment mobilisé plusieurs des jeunes créateurs d’entreprises parmi ses membres actifs.
Deux événements forts ont marqué le FORUM 99 dans cette dynamique de la création d’entreprises :
- le “point-débat” du mardi 26 aprèsmidi,
- le déjeuner animé par des créateurs le mercredi 27.
Le point-débat :
Pendant une heure, six créateurs d’entreprise (X et non X), invités par la Fondation et par X‑Entrepreneur, ont présenté, sous forme d’un panel d’expériences vécues, leurs parcours et leurs réussites devant un auditoire d’élèves extrêmement nombreux et passionnés. L’amphi Becquerel débordait littéralement et on se marchait dessus sur les marches d’escalier et à l’extérieur des portes dans les couloirs d’accès.
À l’issue de la présentation, des questions très concrètes et motivées ont permis d’accroître encore le caractère direct et vivant des témoignages des créateurs et le feu roulant a continué devant un verre pendant l’heure suivante au cours de laquelle les intervenants se sont livrés encore un peu plus.
Il s’agissait de :
- Philippe JOURNEAU (77), président de Sycomex, venu tout exprès des États-Unis où son groupe développe une position de marché remarquable dans le domaine de logiciels de gestion de patrimoine ;
- Jean SCHMITT, président de SLP Infoware, logiciels de prédiction de comportement pour l’industrie des Telecoms ; Hugues LE BRET, directeur d’Euro RSCG Ommium qui a en particulier développé la façon de mobiliser les financements nécessaires à la création et au décollage ;
- François CHAUSSAT (66), président de Cahouet SA, plusieurs fois créateur d’entreprise, la dernière dans le domaine de la robinetterie industrielle ;
- Fabio FOIS (87), président d’Argon, informatique et logistique ;
- Georges SOUMÉLIS (88), dirigeant de CPS Trading, développe son activité dans le commerce de luxe.
Ce qui est ressorti de cette variété d’expériences et de personnalités c’est que :
- “ si on a un bon projet et qu’on y croit, les financements on les trouve ” : ça n’est pas un point de blocage, même en France… ;
- créer une entreprise est une aventure passionnante, une façon de “ s’éclater ” et potentiellement de bien gagner sa vie ;
- la profonde liberté de l’entrepreneur console de bien des soucis ;
- l’important c’est d’avoir un bon projet pas forcément à l’extrême pointe de la recherche, mais qui apporte une réponse originale à des besoins émergents. Et l’originalité peut tout autant concerner le “ produit ” lui-même que la façon de le mettre au service des clients ;
- il faut s’appuyer sur des compétences éprouvées dans les diverses fonctions de l’entreprise et au besoin les recruter le moment venu : ne pas craindre de partager le pouvoir pour aller vite à l’efficacité ;
- il faut viser un vaste marché et ne pas se recroqueviller dans un enclos gaulois.
Et tout cela, ils ne se contentent pas de le dire, ils l’ont fait et continuent de le faire.
Le déjeuner des créateurs :
La dynamique forte du point-débat s’est prolongée le lendemain au déjeuner autour de tables organisées par la Fondation et a permis de prolonger et de développer bon nombre d’échanges.
Philippe Journeau de nouveau, Nicolas Piaton (64), président de Baobab Software et Michel Alard (73), président de Wavecom, ont présidé chacun une table autour de laquelle cinq à six élèves s’étaient rassemblés avec un représentant d’X‑Entrepreneur et un de la Fondation.
De gauche à droite : N. Piaton (64), Baobab Software ;
P. Journeau (77), Sycomex ; C. Ink (49), P. Combeau (47), C.-H. Pin (56), Fondation de l’École polytechnique.
© JEAN-LUC DENIEL/ÉCOLE POLYTECHNIQUE
La convivialité des échanges, la disponibilité et l’ouverture des créateurs qui ont réussi à partager leur enthousiasme avec des jeunes, l’impression grandissante parmi les élèves que le monde d’aujourd’hui permet – et en même temps demande – à des jeunes X d’envisager une autre vie professionnelle que celle de “ grands commis ”, tout cela nous semble avoir atteint les buts, modestes encore, que la Fondation s’était fixés.
Ce succès nous encourage à élargir l’action de la Fondation dans ce domaine.
De nombreux entretiens avec des dirigeants des grandes écoles, qui sont pour les X des lieux de formation complémentaire, nous ont convaincus que la sensibilisation à la création d’entreprises est un défi que partagent la plupart des grandes écoles aussi bien d’orientation scientifique et technique que de commerce et de gestion.
La maturation d’un projet de créateur d’entreprise peut s’étendre sur une période recouvrant la fin du cursus de formation et les premières années d’expérience professionnelle dans la recherche ou dans l’entreprise. C’est donc, pour les catalyseurs que nous voulons être, une oeuvre dans la durée qui s’enrichira d’actions concertées entre l’X et les grandes écoles de formation complémentaire tant au niveau de l’enseignement que de la recherche.
Mais il n’est sûrement pas trop tôt, pour susciter l’envie de s’engager dans cette voie non conventionnelle, pour “ inoculer le virus ”, de s’y prendre dès les années à l’X et c’est en particulier ce à quoi nous oeuvrons avec la Direction de l’École.