Les déconvenues de Prométhée
De tout temps, afin d’assurer leur survie et de développer la société, les hommes ont eu besoin d’énergie. Ils ont d’abord trouvé les sources de cette énergie dans la nature sous forme de biomasse et de combustibles fossiles : charbon, pétrole et gaz naturel, sous forme aussi de vent et de cours d’eau. Mais les besoins sont énormes et s’accroissent continuellement alors que les réserves naturelles ne sont pas illimitées, bien que partiellement renouvelables.
L’énergie nucléaire, exploitée à son tour pendant la seconde moitié du XXe siècle, a fait naître de grands espoirs et suscité d’immenses craintes. On ne l’a utilisée que sous l’une de ses formes, la fission, lorsque, sous l’impact de neutrons, des noyaux atomiques lourds se cassent en deux tout en libérant de l’énergie.
On peut aussi extraire de l’énergie de réactions nucléaires de fusion entre noyaux légers, processus qui se poursuivent depuis des milliards d’années au coeur des étoiles. Nouveaux Prométhées, des chercheurs et des ingénieurs ont depuis les années cinquante entrepris de domestiquer cette forme d’énergie. Ils n’y sont pas encore parvenus.
Mission impossible ? Sans doute pas. Mission difficile ? Certainement et beaucoup plus qu’on ne l’avait imaginé au départ. Le doute a commencé à s’insinuer dans les esprits. Pourtant, en un demi-siècle, des progrès considérables ont été accomplis. L’objectif s’est rapproché. Pour l’atteindre, il faudra que se conjuguent les volontés des scientifiques, des industriels et des décideurs politiques.