Les douze travaux d’Hercule du nouveau président
Hubert Lévy-Lambert est le président fondateur du groupe X‑Sursaut. « Sursaut » par référence au rapport de Michel Camdessus intitulé Le Sursaut, publié en 2004.
Ce rapport a été salué pour son souci de la vérité ; malheureusement, il ne fut pas suivi d’effet car, comme on dit souvent : « Vous savez, la France est un vieux pays qu’on ne peut pas réformer, en tout cas pas rapidement…»
Peu de temps après, X‑Sursaut fut créé avec un objectif analogue par ceux d’entre nous qui pensaient qu’il fallait faire vite, et qu’il était urgent non plus seulement de réfléchir mais aussi d’apporter des réponses aux questions aujourd’hui non résolues, parfois depuis longtemps : celles qui plombent l’avenir de notre société et celui de nos enfants.
Aujourd’hui, huit années après, beaucoup redoutent qu’à terme bref, si rien n’est fait, le redressement de notre pays, dont la nécessité n’est plus contestée, soit durablement compromis.
C’est dans ce contexte qu’en octobre 2011 X‑Sursaut a organisé un colloque au cours duquel plusieurs intervenants, polytechniciens mais pas seulement, ont évoqué les plus importantes de ces questions, décisives pour notre avenir. Ce livre constitue l’écho le plus actuel de ces débats, regroupés autour de douze thèmes.
Dans son titre, il s’adresse à la majorité récemment élue et à ses dirigeants mais en réalité il concerne chacun d’entre nous car chacun doit se demander ce qu’il peut faire pour notre pays. Et pour cela il faut être informé et sur certains points pouvoir résister à une désinformation toujours menaçante.
Introduit par le président de notre groupe, Hubert Lévy-Lambert, l’ouvrage convoque une douzaine de spécialistes sur les sujets suivants : les finances publiques, la fiscalité, la dette, la compétitivité, le solde extérieur, l’enseignement supérieur, la santé, l’emploi, les retraites, le logement, l’énergie, les transports…
On sent bien que ces textes ont été rédigés principalement par des ingénieurs formés à l’austère école d’une arithmétique rigoureuse et du respect des faits c’est-à-dire de l’observation sans préjugés des réalités : si j’ai bien compté, ce n’est pas moins de 13 polytechniciens qui se succèdent dans ce livre digne du Guinness des records, ouvert par Michel Pébereau (61) et clos par Jean Peyrelevade (58). Ce qui ne signifie pas qu’ils soient incompétents en économie, en politique ou en finance, et d’ailleurs beaucoup de ces auteurs se disent ingénieurs-économistes.
Souvenons-nous que Maurice Allais (31), le seul Français qui a obtenu le prix Nobel d’économie, était aussi un ingénieur. De surcroît, pour beaucoup d’entre eux, les solutions qu’ils proposent sont nourries par des années d’expérience au contact direct de ces réalités dont ils nous parlent.
C’est évidemment souhaitable, mais n’est-ce pas trop rare dans le bruit médiatique qui nous assourdit ?
On aura compris que je conseille fortement la lecture de ce livre. Non seulement il faut le lire mais aussi le faire lire par ceux qui décident et qui parfois, de bonne foi, prennent leurs décisions en dépit du bon sens. Ces textes qui ne manquent pas de comparaisons internationales vous aident à retrouver le chemin, celui de la raison.
Un dernier mot pour vous recommander, en fin de volume, un glossaire proposé par Hubert. C’est un petit bijou ! Vous éprouverez le même plaisir qu’avec le Dictionnaire des idées reçues du regretté Gustave Flaubert.
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Les 12 travaux
Les 12 travaux d’Hercule
L’article donne très envie de lire ce livre car des polytechniciens dans l’économie ce devrait être l’assurance que l’observation des faits et le respect des chiffres pourront parfois prévaloir sur les idéologies ! En outre, pour moi, les compétences et l’expérience de celui qui ouvre et de celui qui clôt l’ouvrage sont des garanties de son intérêt.
Peut être pour ne pas prêter le flanc aux critiques de marchandisation, vous ne donnez pas d’indication sur la façon la plus simple de se procurer ce livre. N’est-ce pas un peu dommage ?