Les entreprises d’insertion sont un moteur du déploiement de l’économie circulaire !

Les entreprises d’insertion sont un moteur du déploiement de l’économie circulaire !

Dossier : Vie des entreprises - Décarbonation et économie circulaireMagazine N°799 Novembre 2024
Par Stéphanie GRICOURT
Par Éric GASTINEAU

Avant-gar­distes et pion­nières, les entre­prises d’insertion ont his­to­ri­que­ment contri­bué au déve­lop­pe­ment du recy­clage au cœur des ter­ri­toires ; aujourd’hui, elles sont en pre­mière ligne pour accom­pa­gner le déploie­ment de l’économie cir­cu­laire dans un contexte où les tran­si­tions s’accélèrent. En com­bi­nant le volet social, éco­no­mique et envi­ron­ne­men­tal, elles sont un acteur clé de la réus­site de ces tran­si­tions. Le point avec Sté­pha­nie Gri­court, char­gée de mis­sion achats res­pon­sables et éco­no­mie cir­cu­laire pour le Gra­fie, inter-réseau des SIAE (struc­tures d’insertion par l’activité éco­no­mique) et Éric Gas­ti­neau, direc­teur de Envie Yve­lines à Trappes.

Quel est le périmètre d’action de la fédération des entreprises d’insertion ? 

Sté­pha­nie Gri­court : La fédé­ra­tion repré­sente 130 adhé­rents en Île-de-France et 19 000 per­sonnes accom­pa­gnées dans un éco­sys­tème com­po­sé de près de 700 entre­prises d’insertion, d’entreprises d’insertion de tra­vail tem­po­raire et d’entreprises d’insertion pour le tra­vail indé­pen­dant au niveau national.

En Île-de-France, la voca­tion de ces entre­prises est d’accompagner un peu moins de 17 000 per­sonnes par an vers l’emploi, en les for­mant notam­ment à des métiers d’avenir et en levant les freins à l’emploi.

La voca­tion de l’insertion est éga­le­ment de per­mettre à près de 70 % des per­sonnes qui suivent ce par­cours d’une durée maxi­male de deux ans d’avoir accès à une solu­tion posi­tive d’emploi ou de for­ma­tion professionnelle.

En notre qua­li­té de réseau, nous valo­ri­sons les ini­tia­tives de ces entre­prises au tra­vers de la struc­tu­ra­tion de filières. C’est notam­ment ce que nous fai­sons dans le domaine de l’économie cir­cu­laire, où nous ini­tions le démar­rage de nou­velles acti­vi­tés dans une logique d’adaptation et de confor­mi­té aux nou­velles lois. Dans le domaine de l’économie cir­cu­laire, cela se tra­duit par des actions en faveur de la consigne pour les res­tau­ra­teurs, la répa­ra­tion de vélo… Pour ce faire, nous coopé­rons avec d’autres réseaux d’insertion.

Plus particulièrement, quel rôle jouent les structures d’insertion dans le monde de l’économie circulaire ?

Sté­pha­nie Gri­court : Ces struc­tures d’insertion ont joué un rôle clé dans le déve­lop­pe­ment du tri, du recy­clage et du réem­ploi. Cet enga­ge­ment s’est notam­ment tra­duit par le déve­lop­pe­ment de nom­breuses res­sour­ce­ries. Elles ont éga­le­ment déve­lop­pé de véri­tables spé­cia­li­sa­tions sur cer­tains seg­ments (mate­las, fenêtres…).

Les entre­prises d’insertion se posi­tionnent, par ailleurs, comme des par­te­naires de pre­mier plan pour les entre­prises et les accom­pagnent en ce sens dans la réa­li­sa­tion de leurs objec­tifs en matière de RSE, notam­ment au niveau des achats socia­le­ment res­pon­sables dans le cadre de mar­chés publics.

Au-delà, les entre­prises et les struc­tures d’insertion jouent aus­si un rôle de pas­se­relles pour l’emploi et per­mettent aux entre­prises de décou­vrir des can­di­dats au tra­vers de la mise à dis­po­si­tion de per­son­nel ou de la vente de pres­ta­tions. Très sou­vent, les entre­prises accueillent cer­tains de ces can­di­dats dans leurs effec­tifs. Ces coopé­ra­tions per­mettent de sécu­ri­ser les pro­ces­sus de recru­te­ment et de don­ner une chance à ce public éloi­gné de l’emploi.

Qu’est-ce qu’Envie ?

Éric Gas­ti­neau : Envie Trappes dans les Yve­lines est une entre­prise d’insertion, une asso­cia­tion qui emploie 45 sala­riés, dont près de 60 % sont des per­sonnes en par­cours d’accompagnement vers le retour à l’emploi durable. Il s’agit de per­sonnes qui sont en rup­ture avec le monde du tra­vail et que nous accueillons, accom­pa­gnons et for­mons afin de leur don­ner la pos­si­bi­li­té de mettre en avant leurs com­pé­tences et leur poten­tiel pour pré­pa­rer serei­ne­ment un retour vers un emploi.

Envie Trappes fait par­tie d’un réseau natio­nal de struc­tures d’insertion qui com­porte une cin­quan­taine d’associations et d’entreprises dans toute la France et qui repré­sente plus de 3 200 salariés.

En Île-de-France, Envie a deux éta­blis­se­ments situés à Trappes et dans le 20e arron­dis­se­ment de Paris. Notre acti­vi­té tourne autour du réem­ploi d’appareils élec­tro­mé­na­gers. Nous sommes des spé­cia­listes du recon­di­tion­ne­ment d’équipements élec­tro­mé­na­gers domes­tiques et cou­vrons en ce sens toute la chaîne de valeur, de la col­lecte à la dis­tri­bu­tion, en pas­sant par le tri, le diag­nos­tic, la réno­va­tion et la répa­ra­tion label­li­sée QUALIREPAR. Envie Trappes opère aus­si dans le champ de l’économie de la fonc­tion­na­li­té et pro­pose, en ce sens, des ser­vices de loca­tion et de main­te­nance pré­ven­tive d’appareils élec­tro­mé­na­gers à domi­cile à des­ti­na­tion des particuliers.

Le réseau Envie est donc un acteur majeur et pion­nier de l’économie cir­cu­laire depuis plus de 40 ans. Aujourd’hui, nous tra­vaillons de manière tota­le­ment connec­tée avec le monde éco­no­mique lucra­tif et concur­ren­tiel glo­bal, où l’on retrouve des dis­tri­bu­teurs, des start-up, des éco-orga­nismes et l’ensemble des acteurs de la filière.

La force et la par­ti­cu­la­ri­té de notre modèle résident aus­si dans son carac­tère non lucra­tif. Toute la richesse déga­gée est réin­ves­tie dans le pro­jet et au ser­vice du déve­lop­pe­ment de mis­sions sociales et environnementales.

Quel est le périmètre d’action de la fédération des entreprises d’insertion ?  
Stéphanie Gricourt : La fédération représente 130 adhérents en Île-de-France et 19 000 personnes accompagnées dans un écosystème composé de près de 700 entreprises d’insertion, d’entreprises d’insertion de travail temporaire et d’entreprises d’insertion pour le travail indépendant au niveau national.
En Île-de-France, la vocation de ces entreprises est d’accompagner un peu moins de 17 000 personnes par an vers l’emploi, en les formant notamment à des métiers d’avenir et en levant les freins à l’emploi.
La vocation de l’insertion est également de permettre à près de 70 % des personnes qui suivent ce parcours d’une durée maximale de deux ans d’avoir accès à une solution positive d’emploi ou de formation professionnelle.  
En notre qualité de réseau, nous valorisons les initiatives de ces entreprises au travers de la structuration de filières. C’est notamment ce que nous faisons dans le domaine de l’économie circulaire, où nous initions le démarrage de nouvelles activités dans une logique d’adaptation et de conformité aux nouvelles lois. Dans le domaine de l’économie circulaire, cela se traduit par des actions en faveur de la consigne pour les restaurateurs, la réparation de vélo… Pour ce faire, nous coopérons avec d’autres réseaux d’insertion.

Plus particulièrement, quel rôle jouent les structures d’insertion dans le monde de l’économie circulaire ?
Stéphanie Gricourt : Ces structures d’insertion ont joué un rôle clé dans le développement du tri, du recyclage et du réemploi. Cet engagement s’est notamment traduit par le développement de nombreuses ressourceries. Elles ont également développé de véritables spécialisations sur certains segments (matelas, fenêtres…).
Les entreprises d’insertion se positionnent, par ailleurs, comme des partenaires de premier plan pour les entreprises et les accompagnent en ce sens dans la réalisation de leurs objectifs en matière de RSE, notamment au niveau des achats socialement responsables dans le cadre de marchés publics.
Au-delà, les entreprises et les structures d’insertion jouent aussi un rôle de passerelles pour l’emploi et permettent aux entreprises de découvrir des candidats au travers de la mise à disposition de personnel ou de la vente de prestations. Très souvent, les entreprises accueillent certains de ces candidats dans leurs effectifs. Ces coopérations permettent de sécuriser les processus de recrutement et de donner une chance à ce public éloigné de l’emploi.

Qu’est-ce qu’Envie ?
Éric Gastineau : Envie Trappes dans les Yvelines est une entreprise d’insertion, une association qui emploie 45 salariés, dont près de 60 % sont des personnes en parcours d’accompagnement vers le retour à l’emploi durable. Il s’agit de personnes qui sont en rupture avec le monde du travail et que nous accueillons, accompagnons et formons afin de leur donner la possibilité de mettre en avant leurs compétences et leur potentiel pour préparer sereinement un retour vers un emploi.
Envie Trappes fait partie d’un réseau national de structures d’insertion qui comporte une cinquantaine d’associations et d’entreprises dans toute la France et qui représente plus de 3 200 salariés.
En Île-de-France, Envie a deux établissements situés à Trappes et dans le 20e arrondissement de Paris. Notre activité tourne autour du réemploi d’appareils électroménagers. Nous sommes des spécialistes du reconditionnement d’équipements électroménagers domestiques et couvrons en ce sens toute la chaîne de valeur, de la collecte à la distribution, en passant par le tri, le diagnostic, la rénovation et la réparation labellisée QUALIREPAR. Envie Trappes opère aussi dans le champ de l’économie de la fonctionnalité et propose, en ce sens, des services de location et de maintenance préventive d’appareils électroménagers à domicile à destination des particuliers.
Le réseau Envie est donc un acteur majeur et pionnier de l’économie circulaire depuis plus de 40 ans. Aujourd’hui, nous travaillons de manière totalement connectée avec le monde économique lucratif et concurrentiel global, où l’on retrouve des distributeurs, des start-up, des éco-organismes et l’ensemble des acteurs de la filière.
La force et la particularité de notre modèle résident aussi dans son caractère non lucratif. Toute la richesse dégagée est réinvestie dans le projet et au service du développement de missions sociales et environnementales.

Votre périmètre d’action est donc à la croisée des enjeux environnementaux et sociaux. Dites-nous en plus.
Éric Gastineau : En effet ! Nous avons depuis toujours la conviction forte que le respect du vivant, du travail, du collectif, ainsi que la préservation des ressources et le vivre-ensemble sont des sujets à la fois sociétaux, sociaux et environnementaux étroitement liés. Dans ce cadre, l’économie circulaire est la principale illustration de ce cercle vertueux. Elle nous permet de former nos salariés en insertion, de sensibiliser nos propres salariés aux enjeux de la transition écologique, de la lutte contre le gaspillage et de promouvoir des modes de consommation alternatifs.
Notre travail de sensibilisation s’effectue en interne, vis-à-vis de nos propres salariés, mais aussi en externe, vis-à-vis de nos clients, auprès desquels nous valorisons l’économie circulaire et ses différentes dimensions.
Concrètement, au quotidien, dans le cadre de nos interventions, nous associons, d’une part, ces enjeux environnementaux et les enjeux sociaux relatifs à l’insertion et l’accompagnement social de notre public cible.
Les résultats sont là : 70 et 80 % de notre cible retrouve un emploi à la sortie de leur parcours. Je suis personnellement convaincu que cette réussite réside dans la qualité et la richesse des métiers ayant trait à l’économie circulaire.

Quels sont vos liens avec les entreprises ?
Éric Gastineau : 80 % des produits que nous vendons aujourd’hui sont issus de la filière déchet électroménager. Nous travaillons avec les éco-organismes, qui sont l’écosystème écologique de cette filière et qui pilotent, financent et orientent les axes stratégiques de la filière.
Concrètement, nous collectons les produits sur des plateformes distributeurs et intervenons ensuite, en aval, pour fournir les produits auprès des entreprises du territoire. Même si plus de 80 % de nos clients sont des particuliers, nous développons de plus en plus de prestations et d’offres de produits auprès d’entreprises du territoire et de collectivités, à travers des marchés publics également.
Aujourd’hui, sur ce marché concurrentiel de la seconde vie, Envie a développé un véritable leadership. Cette réussite s’explique par notre capacité à équilibrer nos modèles économiques en cohérence avec notre statut d’entreprise solidaire du type social.

Votre périmètre d’action est donc à la croisée des enjeux environnementaux et sociaux. Dites-nous en plus.

Éric Gas­ti­neau : En effet ! Nous avons depuis tou­jours la convic­tion forte que le res­pect du vivant, du tra­vail, du col­lec­tif, ain­si que la pré­ser­va­tion des res­sources et le vivre-ensemble sont des sujets à la fois socié­taux, sociaux et envi­ron­ne­men­taux étroi­te­ment liés. Dans ce cadre, l’économie cir­cu­laire est la prin­ci­pale illus­tra­tion de ce cercle ver­tueux. Elle nous per­met de for­mer nos sala­riés en inser­tion, de sen­si­bi­li­ser nos propres sala­riés aux enjeux de la tran­si­tion éco­lo­gique, de la lutte contre le gas­pillage et de pro­mou­voir des modes de consom­ma­tion alternatifs.

Notre tra­vail de sen­si­bi­li­sa­tion s’effectue en interne, vis-à-vis de nos propres sala­riés, mais aus­si en externe, vis-à-vis de nos clients, auprès des­quels nous valo­ri­sons l’économie cir­cu­laire et ses dif­fé­rentes dimensions.

Concrè­te­ment, au quo­ti­dien, dans le cadre de nos inter­ven­tions, nous asso­cions, d’une part, ces enjeux envi­ron­ne­men­taux et les enjeux sociaux rela­tifs à l’insertion et l’accompagnement social de notre public cible.

Les résul­tats sont là : 70 et 80 % de notre cible retrouve un emploi à la sor­tie de leur par­cours. Je suis per­son­nel­le­ment convain­cu que cette réus­site réside dans la qua­li­té et la richesse des métiers ayant trait à l’économie circulaire.

Quels sont vos liens avec les entreprises ?

Éric Gas­ti­neau : 80 % des pro­duits que nous ven­dons aujourd’hui sont issus de la filière déchet élec­tro­mé­na­ger. Nous tra­vaillons avec les éco-orga­nismes, qui sont l’écosystème éco­lo­gique de cette filière et qui pilotent, financent et orientent les axes stra­té­giques de la filière.

Concrè­te­ment, nous col­lec­tons les pro­duits sur des pla­te­formes dis­tri­bu­teurs et inter­ve­nons ensuite, en aval, pour four­nir les pro­duits auprès des entre­prises du ter­ri­toire. Même si plus de 80 % de nos clients sont des par­ti­cu­liers, nous déve­lop­pons de plus en plus de pres­ta­tions et d’offres de pro­duits auprès d’entreprises du ter­ri­toire et de col­lec­ti­vi­tés, à tra­vers des mar­chés publics également.

Aujourd’hui, sur ce mar­ché concur­ren­tiel de la seconde vie, Envie a déve­lop­pé un véri­table lea­der­ship. Cette réus­site s’explique par notre capa­ci­té à équi­li­brer nos modèles éco­no­miques en cohé­rence avec notre sta­tut d’entreprise soli­daire du type social.

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