Les infrastructures de gaz accélérateur de la transition énergétique
UNE ÉNERGIE MAL CONNUE
La réduction des gaz à effet de serre est un des objectifs de la transition énergétique. À ce titre, le gaz a pu être considéré par sa nature fossile comme une source d’énergie à limiter voire à éliminer. Ce raccourci est un peu rapide car il ignore certaines vertus du gaz et des infrastructures qui l’accompagnent.
AINSI SE PRÉPARENT DE NOUVEAUX MÉTIERS D’INTÉGRATEURS ET DE LOGISTICIENS ÉNERGÉTIQUES
Quelles sont-elles ? C’est tout d’abord dans la liste des énergies carbonées, l’énergie la plus propre tant en niveau de CO2 émis qu’en terme de production de particules fines. Cette énergie plus propre est en outre immédiatement disponible. C’est également l’énergie du juste à temps et du juste besoin. Sa nature et son système logistique permettent en effet de ne mettre à disposition des consommateurs que la molécule en quantité juste suffisante et juste au moment où l’on en a besoin.
La mise à disposition du gaz se fait en effet à la journée par une adaptation en continu des prévisions et des consommations réelles conduisant à ce que l’on appelle l’équilibrage quotidien : balance globale permettant de s’assurer que la quantité de gaz entrant dans une zone est égale au gaz sortant de cette zone moins le gaz consommé. Ce rôle est assuré en France par GRTgaz et TIGF.
Le gaz est également une énergie stockable instantanément tant dans les canalisations que dans les installations dédiées (stockages souterrains ou terminaux GNL) et restituable instantanément. Le gaz est une bioénergie par la capacité qu’il a à être généré par biodégradation, mais c’est aussi une énergie de recyclage que l’on peut entre autre produire par méthanation.
Le méthane est également un gaz non miscible avec d’autres éléments chimiques qui participeront demain à la fourniture d’énergie comme l’hydrogène.
Enfin, et ce n’est pas la moindre de ses caractéristiques, le gaz représente encore dans notre pays une énergie massive avec une consommation équivalente en volume à celle de l’électricité.
DES INFRASTRUCTURES AU SERVICE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
L’ensemble de ces caractéristiques sert de cadre aujourd’hui à TIGF et aux opérateurs de transport et/ou de stockage de gaz pour construire le futur.
Organiser les réseaux pour remplacer le charbon au nord et à l’est de l’Europe ainsi que le fioul partout où cela est nécessaire. Organiser les réseaux et les stockages pour accompagner les nouvelles sources d’approvisionnement : moins de gaz en provenance du Nord, fluidifier l’accès au gaz en provenance du Sud en augmentant les interconnexions avec l’Espagne par exemple, faciliter l’accès du biogaz au réseau et aux stockages, augmenter la vitesse de mise à disposition du gaz stocké.
Raccorder les réseaux à de nouveaux clients pour permettre par exemple le déploiement des stations de fourniture de GNV (Gaz Naturel pour Véhicule). Les infrastructures de gaz ont donc un double rôle, celui de garantir à l’échelle européenne l’approvisionnement et la sécurité dont l’Europe a besoin en la matière pour encore de nombreuses années.
Mais elles ont aussi pour rôle de faciliter, dans les territoires, le maillage tant pour l’acheminement que pour la distribution des biogaz pour les usages courants comme pour les usages nouveaux (véhicules et navires par exemple).
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Au-delà de ces réalisations physiques, les opérateurs travaillent également, sous l’impulsion des régulateurs, à l’unification des tarifs de transport de gaz.
LE GAZ, N’EN DÉPLAISE À CERTAINS, A ENCORE UNE LONGUE VIE DEVANT LUI.
La disparition annoncée en France des deux zones tarifaires à l’horizon 2018 et la mise en place de mécanismes d’équilibrage à la maille nationale puis, demain, à des mailles régionales à l’échelle européenne, vont fluidifier le marché et simplifier le déploiement des offres sur tout le territoire.
Ils travaillent également à l’intégration des nouvelles sources de biogaz dans le réseau. Générateurs continus de méthane, ces nouveaux producteurs bousculent en effet des usages traditionnels. Si à faible échelle la perturbation reste négligeable, à plus grande échelle elle remet en effet en cause le rôle des acteurs, les mécanismes de marchés et légitime le rôle du stockage.
Les infrastructures gazières se positionnent enfin à l’interface entre les différentes énergies car leurs caractéristiques et celles de la molécule le permettent. Stockage d’électricité par méthanation, transport d’hydrogène, récupération du CO2 puis stockage ou recyclage. Tous ces projets sont dans les « tuyaux ». Ainsi se préparent de nouveaux métiers d’intégrateurs et de logisticiens énergétiques.
Le gaz, n’en déplaise à certains, a donc encore une longue vie devant lui. Il sera demain « positif » par sa capacité à maîtriser ses émissions de CO2 et « doublement positif » par sa capacité à aider les autres énergies à s’optimiser.
C’est dans cette perspective que TIGF opérateur indépendant d’infrastructures gazières s’inscrit.